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Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

Publié le mercredi 15 février 2006 à 08h22min

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La compagnie de transport aérien PointAir Burkina vient d’adopter une nouvelle politique commerciale. Dans sa philosophie du low cost ou bas prix, une ligne tarifaire sera appliquée à partir du 6 mars 2006. Et les prix des billets pour la sous-région (Ouaga-Bamako, Dakar, Niamey, Lomé, Cotonou) en classe économique sont fixé à partir de 10 000 F en hors taxes.

En arrivant à la conférence de presse organisée par PointAir Burkina, hier mardi 14 février 2006 à l’hôtel Relax, l’on se demandait si les informations contenues dans nos dossiers de presse étaient exactes.

Sur les documents distribués aux journalistes, il était fait mention : Ouaga-Dakar, Bamako, Niamey, Cotonou, Lomé à partir de 10 000 FCFA hors taxes, dès le 6 mars prochain. Trop beau pour être vrai. Et pourtant, c’est ce que les animateurs de ce point de presse nous ont confirmé ou du moins nous ont expliqué tout au long des échanges.

Depuis le début de sa desserte de la sous-région, le 7 décembre 2005, cette compagnie n’a pas cessé d’étonner. Sa politique commerciale est basée sur le low cost, un concept qui a fait ses preuves en Europe et qui est arrivé au Burkina à un moment plus qu’opportun : un système de vente des titres de voyage qui veut faire du transport aérien un droit pour tous.

Ainsi, avec son Airbus A320 de 180 places échelonnées en différentes classes, PointAir Burkina, après les prix exceptionnels de 35 000 et 54 000 FCA TTC pour les vols en aller simple entre les capitales des pays voisins, vient de faire une révolution dans le secteur aérien. Cette jeune compagnie propose désormais une gamme de prix en fonction de la disponibilité des places dans l’avion. Le premier prix innovateur est de 10 000 FCFA hors taxes et en classe éco.

Cela signifie qu’à l’avenir, la gestion des titres de voyage se fera au jour le jour et tout sera fonction du remplissage de l’avion.

Vous avez dit vente aux enchères ?

En termes plus simples : au sein de la compagnie, il y aura différentes classes de prix. Si, par exemple, la classe alpha, la première, comporte 20 places à 10 000 FCFA HT, cela veut dire qu’il faut être parmi les premiers à prendre son ticket pour bénéficier de ce tarif. Autrement, l’on retombe dans la classe bêta, qui est légèrement plus chère que alpha. Il faut comprendre donc que plus la demande est forte, plus les prix grimpent, et plus l’on est parmi les premiers passagers, plus les tarifs sont bas.

C’est en quelque sorte une politique qui vise à faire le plein de l’avion. C’est comme l’a dit le coordonnateur marketing de la compagnie, Hervé Zongo, « si, pour un avion de 180 places, il n’y a que 60 passagers, nous considérons cela comme une perte. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux vendre des billets moins cher et beaucoup que de voyager à vide ».

Il estime qu’il faut briser la vision selon laquelle l’avion est réservé aux privilégiés, c’est-à-dire aux plus nantis. Le directeur commercial de PointAir, Stefan Buljat, principal animateur de la conférence, dira que l’objectif est de favoriser l’échange entre les peuples de la sous-région, et de faire du ciel le moyen d’une véritable intégration à travers l’espace UEMOA.

Il a également souligné que malgré le coût relativement bas des tickets, la sécurité de l’avion n’est pas mise en cause. « Notre avion est agréé par la direction de l’aviation civile française, l’une des plus rigoureuses en termes de contrôle sécuritaire. Et notre avion n’a que 3 ans de vol », a-t-il ajouté. M. Buljat a, en outre, dit que le prix de 10 000 F FCA portera sur le 1/3 des places disponibles et pourra évoluer jusqu’à hauteur de 70 FCFA HT.

Cette conférence de presse a connu la présence des représentants de PointAir du Mali, du Niger et du Togo. Le représentant du Niger, Abdoulaye Mali, lui, estime que la nouvelle politique de PointAir n’est ni démagogique ni une guerre des prix. « Nous venons offrir un choix parmi tant d’autres et développer le marché sous-régional ».

Ladite politique marquera, en même temps, l’ouverture de toutes les dessertes, sauf celle d’Abidjan, qui est toujours en étude. Désormais, les clients de la compagnie du « droit au voyage pour tous » doivent comprendre que quand ils veulent voyager, il faut être parmi les premiers passagers pour bénéficier du tarif préférentiel ; ce qui confirme l’adage « les premiers sont les mieux servis ».

Kader Traoré
L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 15 février 2006 à 08:49, par Kikiman En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

    Excusez moi but I still don’t believe it.... C’est trop bas et c’est pas "rassurant"... De toute facon, bon vent a la compagnie.

    • Le 15 février 2006 à 13:44, par Peace En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

      Quel esprit marketing ! Air Burkina devrait rentrer au labo du marketing au lieu de crier à toutes les occasions que son concurrent emploie une arme !

      Vive la concurrence au bonheur du consommateur ! Mais ouvrons l’oeil sur la qualité et surtout la sécurité ! Sinon ....

      • Le 16 février 2006 à 00:25, par l,homme noir En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

        ha...ha....ha ,c,est trop beau.Donc on va tous monter dans avion,dieu merci.

        • Le 16 février 2006 à 20:18, par "c""" En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

          bravo point afrique Il fallait oser ce pari en afrique Je suis persuadé que c’est un moyen important pour booster le developpement économique de nos pays qui ne disposent pas de bonnes infrastructures routières. Bravo dc à point afrique ;

          • Le 21 février 2006 à 15:49, par RS En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

            Est-ce vraiment possible et surtout durable ? J’espere qu’il ne s’agit pas de conquerir le marché, faire crouler les autres compagnies et puis apres augmenter les prix comme on veut. Tout en souhaitant que cela dure dans le temps et s’etale dans l’espace, je vous encourage dans cette politique de demystification de l’avion

    • Le 9 mars 2006 à 20:15 En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

      you just have to believe it brother.pour moi ce n’est pas trop bas, mais on nous a seulement peut etre habitue a des prix trop eleves.bon vent a pointair.

  • Le 15 février 2006 à 09:30 En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

    10.000 francs ... cest-ca oui....

    esprit critique

  • Le 15 février 2006 à 11:13, par sababou En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

    Bravo à Pointair Burkina, vive la concurrence et l’ouverture du marché ds le trafic aérien. Espérons un applanissement des prix sur le marché en relation avec cette tarification plus qu’attrayante. Cette politique du low cost existe déjà en europe par l’entémise de Rayan-air, qui rencontre un grand succès en belgique, france, espagne et autres pays. Mais avec cette particularité qu’il n’existe aucunément de service à bord. Il y a forcément certaines restrictions qui justifient une telle baisse du prix chez Pointair : lesquelles ? Bonne continuation.

  • Le 16 février 2006 à 23:28, par Sidnoma En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

    Air Burkina= Air Peut-être !!! Enfin !!!! la fin de plusieurs decennies d’arnaques et d’escroqueries de haut vol de bandits au col blanc à l’encontre de pauvres citoyens.Que de misères vecues, que de frustrations essuyées avec une compagnie avec une stratégie managériale moyenageuse (ou inexistante) à l’ère de l’ouverture des marchés et avec un personnel d’une impolitesse déconcertante et sans aucun esprit ni d’aucune culture d’entreprise. Le reveil tardif ou le cauchemar ( s’ils dorment encore) est douloureux !!
    La loi du marché est sans état d’âme : Cette compagnie là !! elle n’a jamais su se muer et se comporter en une veritable entreprise privée en situation non monopolistique. Déja, avant l’avènement des Low Cost, combien de burkinabé hésitaient ou ne prennaient plus jamais Air Burkina ? Pourtant même si la compagnie n’est plus burkinabé que de nom, le fait de porter le nom du pays incitait à un certain comportement consumériste marqué de patriotisme. Mais que de désillusions !On allait à Air Burkina comme si on allait dans un ministère pour negocier l’avancement de son dossier de carrière. Accueil glacial et repoussant, regards narquois et hautains, services approximatifs et calamiteux, aigreurs permanentes et propension à du favoritisme et à des injustices flagrantes et denigrantes.
    Bravo à Point Air de nous sortir du mythe de la caverne !!!

    Un passant,
    je ne fais que passer et suis sûr de repasser.

  • Le 17 février 2006 à 17:21, par Min’Hirou En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

    Bonjour à tous.
    Jusqu’à nos jours, la plupart des compagnies aériennes ont inclues dans le coût des transports l’amortissement de l’aéronef, les services d’approches (charges d’agence et de conseil), l’assurance, le personnel exigible, les taxes d’aérodrome, et biensûr le carburant.
    Il est cependant démontré qu’un aéronef moyen (100 places environ) reliant Ouaga-Dakar-Ouaga peut très bien ne dépenser que 1 million CFA en carburant (soit l’équivalent de 10 x 100.000). En considérant les charges équipage et personnel au sol à environ 2 millions et les autres charges (assurance, amortissement, restauration, entretien, parking, taxe de survol, etc.) à au moins 2 millions, alors un avion commercial doit au moins s’assurer d’un chiffre d’affaire d’au moins 6 millions (soit 60 x 100.000) avant de prendre la ligne. Biensûr plus il y a de places occupées plus le vol est rentable et mieux les dirigeants et les actions peuvent se payer une bonne part et investir en achetant d’autres avions et en versant la traite de location-vente comme c’est le cas pour plusieurs compagnies.
    Burkina Airways qui a été combattu avait vite compris que les vieilles compagnies n’entreprenaient aucun effort pour soulager les voyages et faciliter la mobilité des populations.
    Point Air (un autre Burkina Airways) vient redire à la population africaine que l’avion peut être moins cher (puisqu’il était moins cher d’aller en amérique et que de circuler dans l’UEMOA).
    Cependant, en décidant d’offrir des billets gratuits aux passagers, Point Air prend un risque de supporter le transport des bagages de ces passagers et de payer à leur place, la taxe d’aérodrome qui est de 10.000 cfa par passager à Ouaga et de 20.000 Cfa par passager à Dakar.
    Je souscris fort pour une forte baisse des prix afin de faciliter la mobilité des populations et de désenclaver notre pays grâce aux ports aériens. Mais le genre de produit proposé par PointAir est plus adaptés aux commerçants qui ont besoin d’enrichir le marché burkinabé de produits étrangers et d’écouler les produits locaux vers l’extérieur.
    Je suis persuadé que la politique de PointAir vise à faire reconsidérer la stratégie de gestion des compagnies. Car je ne serai pas étonné de voir PointAir compter son personnel en une dizaine d’individus. Ce qui revient à demander aux autres compagnies de compresser leur personnel pour survivre.
    En cas de défaillance d’un boulon dans un Airbus 320, la pièce doit être remplacée avant le prochain vol ; elle peut être refaite chez un tourneur moyennant quelques fois entre 500 mille et un million Cfa.
    Le pari de PointAir vise certainement un meilleur taux de remplissage. Car un A320 offre plus de 240 places et s’il y en a que 160 achetés, alors il vaut mieux accepter les 80x10.000 Cfa que de voyager avec 80 places vides. J’imagine que le passager dans la faveur des 10.000 Cfa peut se voir privé certains services (limite de franchise des bagages, restauration à bord, enregistrement à temps, non-débarquement, etc.).
    Enfin le transport aérien sera accessible à tous. Mais les autobus n’auront plus que le trourisme pour clientèle.
    Mon grand souhait est de voir un jour une compagnie se décider à créer des lignes intérieures. Or il faut déjà que les compagnies contribuent à la mise en oeuvre d’infrastructures aéronautiques dans les provinces. Mais à quel prix le billet ?

    P. Zombré

    • Le 26 février 2006 à 19:55 En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

      M. ZOMBRE,
      Pas forcément car Point Afrique est agréé par l’aviation civile française et les avions sont sûrs.
      J’ai, personnellement, eu l’occasion d’emprunter les vols et le voyage est agréable surtout si le vol est direct.
      La position de Point Air signifie simplement que les compagnies aériennes font trop de bénéfice sur le dos du voyageur, Air France en premier. La différence réside sur le service offert à bord. Or, on peut très bien prendre un bon repas à la descente ou avant la montée dans l’avion. En conclusion partielle, je demande à Point Air de poursuivre la guerre des prix qui, elle seule sera en faveur du voyageur et du développement de la sous-région. Kéré, Nancy

  • Le 19 février 2006 à 06:19, par Franck En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

    Bonjour à tous,
    je suis étonné de voir que tout le monde se réjouit du fait que Pointair offre de bas prix aussi bas que 10 000 f cfa (assez bas à mon gout ). Certes ce n’est pas pour tout les sièges, mais la question que je me pose est : est ce que qu’une compagnie peut aujourd’hui exploiter un A320 à un tarif aussi bas et maintenir un haut niveau de sécurité pour tous les vols même si l’A320 est reconnu pour avoir des coûts d’exploitation assez bas par rapport à d’autres types d’appareils ?
    Je connais le monde de l’aviation et je sais qu’il arrive que des compagnies sacrifient la sécurité des vols au détriment du remplissage des sièges, alors mon conseil à tous (si vous me le permettez) c’est de vous renseignez sur le niveau de sécurité avant de choisir votre compagnie.

  • Le 3 novembre 2006 à 16:24, par fiajoe En réponse à : > Pointair Burkina : Ouaga-Dakar à 10 000 FCFA ?

    Bonjour,
    Je m’appelle Sofia, je suis étudiante à l’université Montesquieu bordeaux IV.
    Je suis de nationnalité nigérienne.
    C’est en cherchant un billet d’avion ouaga-dakar dans l’optique de rejoindre mon marie au sénégal, une fois que j’aurai séjourné au Niger pour l’été prochain que je suis tombée sur votre article et franchement je trouve cette politique très intéressante.
    Cela en plus de permettre le rapprochement des pays qui est incontournable à l’heure de la mondialisation permet à chaque pays de tirer un profit.
    je trouve d’ailleurs que cela à durée, quand on voit les pays européens et tous les efforts qu’ils déploient pour proner le rapprochement.
    Je pense également que cela permettra d’intensifier les échanges commerciaux entre les pays africains. Quand on voit que Niamey et Ouaga sont si proche, mais à cause d’un manque d’infrastructure routière de bonne qualité, au lieu de 4 heures pour relier les deux villes on met 8 heures c’est à dire le deux fois plus d’heures.
    Je suis très contente de savoir que des initiatives dans ce genre commence à voir le jour en Afrique et je vous encourage.

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