Présentation du programme, témoignages et partages d’expériences, remise de certificats ont été les principales articulations de cette journée qui a consacré à la fois la sortie d’une promotion et l’accueil d’une autre. Depuis 2010, Eau vive internationale offre ainsi aux jeunes diplômés de ses pays d’intervention, à travers ce programme, une opportunité de tremplin professionnel. Eau vive internationale a la volonté de construire un capital humain engagé, conscient de sa responsabilité sociale vis-à-vis de la nation.

Vue partielle de parents et invités à la cérémonie.

« Quand les jeunes sortent des écoles avec des diplômes, ils ont beaucoup de mal à s’insérer dans la vie professionnelle et à trouver des emplois qui correspondent aussi à leur domaine de compétence. Nous les formons d’abord pour nos propres besoins (parce qu’Eau vive internationale emploie aussi des cadres pour mettre en œuvre ses projets, elle a jugé utile de ‘’fabriquer’’ ses hommes, les compétences dont elle a besoin). Mais, pas seulement pour elle, c’est aussi pour d’autres acteurs publics ou privés de la nation. Evidemment, on ne peut pas mettre en œuvre des projets de développement, créer les meilleures conditions de vie pour les populations, si nous n’avons pas les compétences qu’il faut. Des compétences avec des diplômes certes, mais aussi en terme de savoir-être, des gens qui connaissent bien le terrain, le milieu dans lequel ils doivent mettre en œuvre les projets, les hommes et les femmes qu’ils sont censés aider. Vous ne pouvez pas bien aider quelqu’un que vous ne connaissez pas, et si vous ne le connaissez pas, vous ne pouvez pas bien connaître aussi ses propres besoins et l’approche adéquat à mettre en place pour l’aider à résoudre ses problèmes », décline le président exécutif d’Eau vive internationale, Jean Bosco Bazié.

Le directeur exécutif..., Jean Bosco Bazié, expliquant la visite du programme.

La vision ainsi mise en route, chaque année, ce sont dix à douze jeunes diplômés au Burkina qui sont admis dans le programme. Ils sont envoyés dans les communes, auprès des communautés, dans les domaines d’intervention de l’organisation, Eau vive internationale.

Alliant théorie et pratique, les jeunes reçoivent ainsi une formation holistique qui leur assure le plein emploi, à en croire les initiateurs et les témoignages livrés au cours du cérémonial de sortie de promotion. « Aujourd’hui, c’est un taux d’accès au plein emploi qui est quasiment de l’ordre de 100%. C’est une fierté pour nous, et nous allons continuer à faire notre petite part de colibri pour permettre aussi à la nation de disposer d’hommes compétents et avertis des questions de société et des problèmes à résoudre. (…). Ce sont des jeunes que nous envoyons sur le terrain, ils sont parfois placés auprès des communes, dans les villages et avec des actions concrètes qui sont menées sur le terrain : des forages, des adductions d’eau, des formations, des latrines, etc. Ils vont sur le terrain, ils supervisent, font des formations auprès des communautés pour organiser la gestion des ouvrages, etc. Ils touchent vraiment au cœur de ce qu’on mène sur le terrain comme actions de développement, notamment dans le domaine de l’eau et de l’assainissement », décrit M. Bazié.

L’accès au programme est ouvert à tous les jeunes. Il se fait par appel à candidatures, suivi d’une sélection sur dossiers et d’un entretien. Au moment où le programme livre la onzième promotion et se dispose à recevoir la douzième, le promoteur Jean Bosco Bazié exprime sa fierté d’abord pour les jeunes eux-mêmes. « Fierté pour les jeunes, que je côtoie tous les jours et je vois combien ils ont envie qu’on leur donne leur chance. Ils ont seulement envie que nous les aînés, qui sommes déjà dans le monde professionnel depuis des décennies, leur tendons la main et leur montrons le bon chemin, car ce sont eux qui prendront la relève », estime-t-il.

Les bénéficiaires ont loué le sens de rigueur et de pédagogie du premier responsable, Jean Bosco Bazié.

Au regard de la pertinence du programme, ses responsables souhaitent avoir des partenaires, aux fins de le pérenniser. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’ils ont invité le Programme national de volontariat (Groupement d’intérêt public-Programme national de volontariat au Burkina Faso, GIP-PNVB : ndlr) à la cérémonie de sortie, dans l’esprit d’inspirer une réflexion dans le sens de faire profiter davantage à l’Etat, une telle initiative à petite échelle.

Des témoignages et anecdotes...

« Avec les témoignages, on se rend compte qu’Eau vive internationale et le GIP-PNVB sont dans la même vision. Eau vive forme les jeunes de façon pratique, le PNVB forme les jeunes, de façon pratique. Nous formons les jeunes sur les valeurs de patriotisme, de citoyenneté, de don de soi. Eau vive fait la même chose. Nous permettons aux jeunes d’accompagner le développement des communes. Eau vive fait la même chose. Nous permettons aux jeunes d’être plus proches des populations. Eau vive permet également aux jeunes d’être proches des populations et de comprendre leurs réalités ; parce qu’aujourd’hui, quand on veut mettre en place un projet, il faut connaître le besoin des populations. Sinon, le projet échoue. Plusieurs projets ont échoué par cette méconnaissance des besoins des populations concernées. Avec ce que font le PNVB et Eau vive internationale, ils (les jeunes) arrivent à connaître les besoins des populations et à monter des projets conçus par les populations elles-mêmes. Les populations sont invitées elles-mêmes à mettre en œuvre les projets avec l’accompagnement des points focaux d’Eau vive internationale ou des volontaires du PNVB », a, à l’issue de la cérémonie, confie le conseiller technique au GIP-PNVB, Nouhoun Traoré.

…, les bénéficiaires en ont dévoilé

Il dit constater que le programme d’Eau vive internationale va en droite ligne avec la vision du gouvernement actuel à travers le programme « Référent-Opportunités-Insertion » du ministère des Sports, de la jeunesse et de l’emploi, qui va, selon lui, permettre de mobiliser les jeunes dans 302 communes, de sensibiliser, orienter les jeunes et de faire en sorte qu’ils soient intégrés dans leur commune.

« Il est temps qu’on fasse en sorte que les communes ressemblent aux villes. (…). Ce que les jeunes ont appris à l’école doit d’abord profiter à nos populations, servir les communautés à la base ; c’est en cela qu’on va sentir que l’école a un sens. La formation des jeunes doit profiter à tout le monde. Alors, qu’ils fassent en sorte qu’on sache que leur formation profite à tout le monde », prône Nouhoun Traoré.
Des témoignages livrés par les impétrants qui se sont succédé au pupitre, on retient entre autres que le programme leur a permis « de sortir de leur zone de confort », de toucher du doigt les réalités de vie des populations rurales et davantage de consolider la fibre altruiste.

M. Barry a au nom de l’ensemble des parents, exprimé son admiration vis-à-vis de ce programme

D’où leur expression de fierté d’avoir donc été aux côtés des populations, partagé leur quotidien et contribué à apporter un plus dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie, notamment à travers les domaines d’intervention d’Eau vive internationale. C’est pourquoi cette promotion a-t-elle plaidé également pour la pérennisation et l’élargissement du programme à plus de jeunes.

Pour rappel, Eau Vive Internationale est une association de solidarité internationale, citoyenne, non partisane et non confessionnelle. Fruit d’une construction partagée entre Africains et Européens, elle est guidée par les valeurs de démocratie, solidarité, engagement et responsabilité, confiance et diversité.

O.L
Lefaso.net