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Première édition des états généraux de l’assurance au Burkina Faso : Le taux de pénétration du marché de l’assurance était de 1,14% en 2021 contre 1,05% en 2020

Publié le mercredi 14 juin 2023 à 22h40min

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Première édition des états généraux de l’assurance au Burkina Faso : Le taux de pénétration du marché de l’assurance était de 1,14% en 2021 contre 1,05% en 2020

Les états généraux de l’assurance, premier du genre au Burkina Faso, se sont ouverts, ce mardi 13 juin 2023, à Ouagadougou, sous la présidence du ministre de l’économie qui représentait le Premier ministre à cette occasion. Organisée par le ministère de l’Economie en partenariat avec les associations professionnelles du marché des assurances, la présente édition est placée sous le thème central « Quelle assurance pour accompagner le développement économique et social du Burkina Faso ? ». Les travaux prendront fin le 15 juin prochain. Un plan d’actions de mise en œuvre des résolutions qui en découleront sera proposé par le cabinet FINACTU, afin d’amorcer un véritable développement de l’assurance au Burkina Faso, en cohérence avec les potentialités économiques du pays.

Malgré un contexte international et national hostile, le marché des assurances au Burkina Faso affiche une performance remarquable. A titre d’exemple, en 2021, les actions coordonnées de l’ensemble des entités ont permis de réaliser un chiffre d’affaires de 124,886 milliards de FCFA. Ces émissions sont en progression de 14,27% par rapport à l’exercice précédent dont le montant était de 108,443 milliards de FCFA. Pour aller un peu plus loin dans l’analyse, sur l’ensemble de la production du marché, la branche non vie ou IARD contribue à hauteur de 55,15%, a indiqué le ministre de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo. Dans la zone CIMA constituée de 14 pays africains ayant une réglementation unifiée et des organes de contrôle communs, le Burkina Faso occupe le quatrième rang.

Le ministre de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, a formulé le vœu que cette initiative puisse insuffler une dynamique nouvelle au sein des assurances

Cependant, le marché des assurances burkinabè est controversé au regard du faible taux de pénétration. Il est estimé à 1,14% en 2021. Ce ratio bien qu’ayant connu une hausse demeure faible et contraste avec la place qu’occupe notre pays au sein de l’UEMOA, informe le ministre Nacanabo. La conclusion est donc sans appel : le secteur des assurances est encore à un stade embryonnaire au Burkina Faso, néanmoins en forte croissance.

D’où l’intérêt de la tenue de la première édition des états généraux de l’assurances au Burkina Faso avec comme thème central « Quelle assurance pour accompagner le développement économique et social du Burkina Faso ? ».

Ces assises répondent à une volonté du gouvernement à travers le ministère de l’Economie, de trouver, de concert avec les sociétés d’assurance et leurs faîtières, des solutions appropriées aux problèmes qui entravent le développement harmonieux du secteur des assurances au Burkina Faso. Pour ce faire, les échanges seront ponctués par une communication introductive et des débats autour de quatre (4) thématiques essentielles animées par des personnalités averties et avisées des questions relatives au secteur des assurances en Afrique en général et au Burkina en particulier.

Ces quatre sous-thèmes qui feront l’objet d’échanges durant ces trois jours, étant en lien avec les problématiques majeures du secteur sont « Quels acteurs pour performer la gestion des sociétés d’assurance ? », « Quels produits d’assurance pour accompagner le développement économique et social du Burkina ? », « Quels leviers à actionner pour promouvoir le développement de l’assurance au Burkina ? », « Quelles réformes institutionnelles pour le secteur des assurances au Burkina ? ».

Un aperçu des participants

Les états généraux de l’assurance, une étape de recherche de la qualité pour le secteur

« C’est l’occasion d’encourager davantage les acteurs et leur dire que nous sommes à l’écoute des recommandations qui vont sortir de ces états généraux. Nous ferons tout pour les mettre en œuvre, afin d’accompagner le secteur de l’assurance à jouer pleinement son rôle dans le développement économique et social de notre pays », a assuré le ministre de l’économie. Les raisons permettant d’expliquer le faible taux de pénétration du marché des assurances ne manquent pas. Le président de l’Association professionnelle des sociétés d’assurances du Burkina (APSAB), Monhamed Compaoré, a principalement évoqué le fait que le secteur des assurances ne couvre pas suffisamment tout le potentiel économique offert par le Burkina Faso notamment le secteur de l’artisanat, de l’agriculture et des mines.

Quant aux difficultés qui minent ledit secteur, M. Compaoré a insisté sur le non-respect des obligations d’assurances. Ces obligatoires d’assurances sont au nombre de trois. Il s’agit en l’occurrence de l’obligation d’assurance des véhicules terrestres à moteur, l’assurance transport et l’assurance construction. « Vous avez été témoins tout récemment de l’effondrement d’un immeuble. Il existe une obligation d’assurance pour les constructions dont la valeur dépasse 100 millions de francs CFA », a soutenu le président de l’APSAB. A l’adresse des autorités, il a souhaité plus d’accompagnement pour assurer le respect de ces obligations.

« De 2002 à 2022, le marché compte 17 sociétés dont 7 sociétés d’assurances vie et 8 sociétés d’assurances non vie, une société de réassurances et une société de micro-assurances, informe le président de l’APSAB, Monhamed Compaoré

Le directeur général de Assur Conseils, Cheikh Ba, est venu du Sénégal pour participer à cette première édition des états généraux de l’assurance au Burkina Faso. Tout en saluant l’initiative, il a encouragé ses confrères burkinabè qui, selon lui, jouent un rôle important dans la distribution des produits d’assurances. Il en a profité pour expliquer en quoi consiste le rôle du courtier d’assurance du marché. « Dans le secteur, il y a les assureurs qui conçoivent les produits et les courtiers qui sont là pour les distribuer. Le rôle du courtier c’est d’être une interface entre l’assuré qui est un profane et l’assureur qui est un professionnel », a-t-il dit. Les états généraux de l’assurance au Burkina Faso qui s’achèveront le 15 juin 2023, devraient accoucher d’un plan d’actions de mise en œuvre des résolutions par axes stratégiques d’intervention, pour l’atteinte des objectifs de développement du secteur.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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