Air Burkina - Point Air : la guerre des airs
Une bataille se joue actuellement dans le ciel burkinabè. L’enjeu : le contrôle du marché aérien. Le Burkina serait-il entrain d’émerger sur le plan économique, comme l’avait prédit son Premier ministre ? Ce n’est pas impossible.
Bagarre à la fois passionnante et « riche » que celle à laquelle se livrent deux compagnies aériennes au Burkina. La première(Air Burkina) appartient à l’époque des pionnières. La seconde, « Point air », fait partie de la « nouvelle génération. » Celles qui ambitionnent « démocratiser le transport aérien » selon les mots de ses patrons.
L’une porte sur ses ailes, les couleurs nationales qu’elle dit défendre au nom de ses « 200 employés. » L’autre rétorque, que l’habit ne fait pas le moine, et que c’est aux actes que le vrai patriote se juge. Mieux, elle exige à ce que chacun sorte ses documents d’identité. Air Burkina, on le sait, est propriété de l’Agha KAN. L’Etat burkinabè n’y détient encore que quelques actions.
Après avoir ainsi introduit les débats, c’est la cadette qui passe à l’offensive : A moins de soixante mille FCFA, le client peut voyager dans la sous région. Pour l’hexagone, les prix sont aussi revus à la baisse, dans une fourchette qui étonne plus d’un.
Groggy, le personnel et la direction de Air Burkina encaisse d’abord le choc. Car le coup est rude. Ainsi donc, le billet d’avion pouvait s’acheter sans de gros efforts financiers ? La panique n’est pas loin. Et ce, d’autant plus que le dégraissage tarifaire s’accompagne d’un battage médiatique qui n’a rien d’une improvisation.
Les journalistes des organes publics et privés sont aux anges : Les voyages de presse se succèdent dans une ambiance princière. Le reste des ingrédients se retrouve dans des publireportages très épicés.
Dans la cabine de Air Burkina, et passés les premiers instants de la secousse, on se hasarde enfin à regarder par le hublot. Mohamed GELALA (le Directeur Général) prend lui-même les commandes.
La compagnie crie à la supercherie. Elle parie ensuite sur un essoufflement rapide de sa concurrente. Enfin, elle se voit contrainte de lâcher prise sur le terrain du billet. Menaçant au passage de porter l’affaire devants les tribunaux, pour « concurrence déloyale. »
Après la conférence de presse, les journalistes se remettent à l’ouvrage.. Puis, ils reprennent le chemin de l’aéroport, pour embarquement immédiat ! Direction, le pays des grands crus. Au programme, « shopping et dîner aux chandelles. »
Un autre domaine dans lequel la bataille fait rage, c’est celui du mécénat : Chaque entreprise se bat pour conquérir le moindre espace de promotion. Pour ce faire, Les billets d’avion et les lots en nature sont offerts à tour de bras.
Le transport aérien jadis perçu comme un luxe, s’ouvre davantage au public. La position géographique du Burkina constitue à ce titre, un atout de poids.
A Ouagadougou, Point Air a installé son quartier général non loin de celui de Air Burkina. On laisse même entendre que la seconde citée aurait remué ciel et terre afin d’empêcher sa rivale d’atterrir. Mais en définitive, c’est la loi du marché qui semble avoir eu le dernier mot.
Juvénal SOME
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 3 février 2006 à 21:20 En réponse à : > Air Burkina - Point Air : la guerre des airs
A l’arrivée j’espère de tout coeur que c’est le consommateur qui sort gagnant de cette guerre des airs, en toute sécurité j’ose espérer. P. Kéré, Nancy
Le 4 février 2006 à 08:49 En réponse à : > Air Burkina - Point Air : la guerre des airs
Comme partout lorsque la concurrence s’installe, en général les prix baisses, espéront juste que celà perdure dans le temps pour le grand bonheur des consommateurs que nous sommes.
Car nous espérons chaque année faire un tour au pays natal, mais les prix sont souvent dissuasifs. Puisse celà être le début d’une baisse des prix dans l’aviation civile.
Adama
2. Le 4 février 2006 à 05:00, par bagalé En réponse à : > Air Burkina - Point Air : la guerre des airs
Il faut honnêtement se rejouir de la naissance de point Air pour le trafic dans la sous région. Pour avoir dejà voyager à plusieurs reprises avec Point-Afrique je ne peux que souhaiter bon vent cette compagnie. Quant à Air Burkina elle n’a qu’à s’en prendre à elle même avec ses tarifs exhorbitants ( 125000 fcfa pour un aller simple sur Lomé !!!) et "le petit malin" de ses employés. J’ai encore un billet retour Lomé-Ouaga que je n’utiliserai plus jamais !!!! A l’époque le traitement que la représentation à Lomé m’avait reservé m’avait conduit à repartir sur Ouaga par SKV à 15000 fcfa avec mon billet Air Burkina en poche.
3. Le 10 février 2006 à 15:56, par OUED En réponse à : > Air Burkina - Point Air : la guerre des airs
Ainsi, les vieux "boys" qui servent dans Air Burkina seront plus gentils
4. Le 20 février 2006 à 18:29, par Ascandar En réponse à : > Air Burkina - Point Air : la guerre des airs
Peux t-on imaginer qu’il était plus facile d’aller à Paris à partir de Dakar que d’aller à Niamey ?
Et bien DKR-Nim-Dkr avec Air Senegal fait 436.000 FCFA.
Trois ans que je suis au Sénégal, je n’avais pas pu visiter mon pays.
Aujourd’hui avec 210.000 FCFA, je suis parvenu à le faire avec Point Air.
Franchement POINT AIR est une initiative du siècle à saluer.
5. Le 17 mars 2006 à 10:04 En réponse à : > Air Burkina - Point Air : la guerre des airs
Félicitations pour cette initiative !!!!
J’aimerai savoir si point air a des succursales dans les autres pays de l’UEMOA ?
Merci.