Le Projet d’appui à l’inclusion financière et l’accès au financement des Petites et moyennes entreprises (PAIF-PME) vise, entre autres, à améliorer l’environnement des PME et l’accès à la finance inclusive. Ce projet dont l’accord de financement a été signé en 2019 entre le gouvernement burkinabè et la Banque mondiale doit s’exécuter jusqu’au 30 avril 2025. Il est structuré en quatre composantes dont trois composantes techniques et une composante de soutien. Après plus de trois ans de mise en œuvre, le PAIF-PME fait l’objet d’une évaluation à mi-parcours du 25 avril au 8 mai 2023, à Ouagadougou. Une forte équipe technique de la Banque Mondiale prend part à cet exercice. Il s’agira au cours des travaux de déterminer le niveau de progrès atteint dans la réalisation des objectifs du projet, examiner la performance du projet et la mise en œuvre des activités prévues par rapport aux résultats réels. Les risques liés à l’atteinte des résultats et ses objectifs seront également évalués. L’objectif de l’évaluation est aussi d’identifier les actions correctives stratégiques et de formuler des recommandations pertinentes. Ceci en vue de modifications éventuelles de la conception du projet et de la direction générale du projet.

Les participants lors de la cérémonie d’ouverture

Le PAIF-PME est en cohérence avec la stratégie nationale de la finance inclusive
De façon générale, le bilan à mi-parcours est jugé satisfaisant, selon le coordonnateur national dudit projet. Pour preuve, avance Wilfried Séraphin Kientèga, la composante 1 du projet, consacrée à la digitalisation des paiements gouvernementaux a permis d’accompagner la direction générale du trésor et de la comptabilité publique pour la connexion au système régional de paiement. Au niveau de la composante 2, des structures telles que le FAARF, et la direction de la surveillance du contrôle (DSC) du Service financier décentralisé (SFD) ont bénéficié d’un accompagnement. « A la date d’aujourd’hui, ils se sont dotés d’un outil de notation de structures de microfinance basé sur le risque qu’on appelle outil CAMELI. Nous avons également aidé le SFD à disposer d’un logiciel performant pour éventuellement suivre une appréciation objective de l’évolution des activités du secteur », a fait remarquer M. Kientèga. Comme autres résultats, il a noté la mise en place d’un système d’information assez performant au niveau du secrétariat technique de la promotion de l’inclusion financière.

Selon le coordonnateur national du PAIF-PME, Wilfried Séraphin Kientèga, l’accord de financement a été mis en vigueur le 6 septembre 2019

« En collaboration avec cette structure, nous sommes en train de mettre en place un programme d’éducation financière sur le digital. A la date d’aujourd’hui, nous avons touché plus de 130 000 personnes », a confié le coordonnateur national du PAIF-PME. Quant à la composante 3 du projet, elle est consacrée à la promotion du crédit pour les agriculteurs, les femmes et les jeunes. Cette activité est portée par la Direction générale de la société financière de garantie interbancaire du Burkina. A ce niveau, la satisfaction est également au rendez-vous. Car, à la date d’aujourd’hui, environ 7 200 personnes ont été touchées sur un objectif de 12 000. En outre, plus de 30 milliards de francs ont été mis à leur disposition. « Avec ces 30 milliards de francs CFA, la SOFIGIB a pu accorder plus de 116 millions de dollars en terme de crédits. Au-delà du crédit qu’on a pu accompagner au niveau de la SOFIGIB, nous avons également formé un nombre d’acteurs dont les PME et autres. Aussi, nous avons organisé en 2022, une compétition de plan d’affaires sur le plan national », a relevé M. Kientéga. Le PAIF-PME est financé à hauteur de 61 milliards de francs CFA dont 60 milliards 500 millions de francs CFA octroyé par la Banque mondiale.

Les participants promettent des échanges fructueux

« La Banque mondiale a un engagement global qui est de faciliter l’accès à près de 1 milliard de personnes à des comptes de transaction à travers le monde. C’est dans ce cadre qu’on appuie ce projet du gouvernement qui s’inscrit non seulement dans les stratégies de développement du Burkina notamment faciliter le développement du secteur financier privé pour accéder aux crédits. C’est aussi dans le cadre du partenariat entre la Banque mondiale et le gouvernement du Burkina Faso pour le développement du secteur privé et l’accès aux crédits à long terme », a indiqué la spécialiste principale du secteur financier auprès de la Banque Mondiale, Tenin Fatimata Dicko.

La spécialiste principale du secteur financier auprès de la Banque mondiale, Tenin Fatimata Dicko

Après avoir pris connaissance des résultats du projet qu’elle qualifie d’ambitieux, Mme Dicko a remercié l’ensemble des partenaires de mise en œuvre. Face à la succession des crises que traverse le monde entier en particulier le secteur financier, elle estime qu’il y a des efforts à fournir. Le présent projet s’inscrit dans cette dynamique.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net