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Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

Publié le lundi 20 février 2023 à 13h23min

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Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

Au lieu d’alourdir sans raison évidente les sanctions contre le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, la CEDEAO aurait dû se montrer sensible à la souffrance des populations de ces pays et les aider notamment à renforcer leurs capacités dans la sécurisation de leurs territoires. C’est la conclusion de cette tribune de l’ambassadeur François Oubida, diplomate, ancien directeur général de la coopération bilatérale, qui rappelle en passant à l’instance sous-régionale que sa propre survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés.

Le sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu le 18 février 2023 en marge du Sommet de l’Union Africaine a décidé d’alourdir les sanctions contre le Burkina Faso, la République de Guinée et la République du Mali. Le communiqué final n’en donne aucune motivation.

En attendant d’en savoir plus sur ce qui est à l’origine de cette décision, je voudrais partager la réflexion suivante :

Le libellé de l’article 17 du communiqué laisse croire que la demande de levée des sanctions est imputable aux Ministres des affaires étrangères alors qu’ils n’en sont que les émissaires. Par ailleurs, sa rédaction est porteuse d’amalgame.

Les sanctions sont édictées dans l’article 18 du communiqué. A la lecture, on a l’impression que quelque chose de particulier, si ce n’est la demande conjointe introduite pour la levée des sanctions, a offusqué lors de ce sommet. L’absence de certains Chefs d’Etat comme ceux du Togo, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Nigéria pourrait aussi avoir rendu cette décision possible.

Habituellement, les sommets extraordinaires sont convoqués dans des cas d’urgence sur un objet précis. Celui-là ressemble beaucoup plus à un sommet ordinaire de par son ordre du jour.

En tout état de cause, la décision d’alourdir les sanctions n’est nullement construite sur des constats qui auraient permis de mieux la comprendre. Dans le système international, les actes partent généralement des constats et en constituent donc la conséquence logique.

De mon point de vue, en l’absence de ces constats, il me semble qu’au lieu d’alourdir sans raison évidente les sanctions contre le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, la logique aurait voulu que la CEDEAO se montre plutôt sensible à la souffrance des populations de ces pays et poser, entre autres, les actes suivants :

- organiser un sommet extraordinaire de la CEDEAO concernant la situation sécuritaire au Burkina Faso et au Mali qui aurait permis de mieux s’informer et de réfléchir avec les pays concernés sur les voies et moyens de les aider à rétablir l’ordre et la sécurité sur leurs territoires respectifs ;

- mandater par voie de conséquence le président en exercice de la CEDEAO pour entreprendre de toute urgence des actions de mobilisation des moyens pour le renforcement des capacités des pays concernés, dans la sécurisation de leurs territoires.

Ces initiatives auraient eu pour effet de favoriser les conditions idoines au respect des échéances assignées aux différentes transitions et de soutenir, dans l’esprit des principes qui guident la communauté, les membres en difficulté.

Il est important de noter que depuis les évènements dans les trois pays sous sanctions, les efforts de la CEDEAO se sont exclusivement focalisés sur le retour à une vie constitutionnelle normale. Elle oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés. Même s’il est vrai que la CEDEAO a essentiellement un caractère économique, il va de soi qu’elle s’investisse à préserver les conditions nécessaires aux activités de développement dans son espace.

Concernant les sanctions, il lui revient d’en préciser la portée, les cibles et le contour et aussi les dispositions pour les cas des voyages d’urgence. Au Conseil de sécurité de Nations Unies, il est de coutume d’accompagner ces genres de sanctions de la liste des personnes concernées. Autrement, leur application pourrait rencontrer des difficultés.

Ambassadeur François Oubida

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Vos commentaires

  • Le 20 février 2023 à 14:29, par Booba cash En réponse à : Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

    La.cedeao aide eux qui veulent s’aider ! Les militaires aux pouvoirs c anormal en 2023 !
    Chaque année on fait un coup d’état pck qqn fait un.caprice et maintenant vous vous etonnez pk nous navons plus soutien ? Les burkinabés doivent se regarder ds une glace et s’auto questionner ! Les rebelles de l’afrique n’ont aucune solution pour améliorer leurs car c tjs les aides exterieurs qui nous developpent ! Nous nous ne sommes capable de rien ! Non mais regardez notre pays ? Pas d’éducation ! Pas d’hopitaux digne de ce nom ! Pas le.droit d’expression aux journalistes ! Et maintenant par dessus tout on veut s’associer a la russie ! Un pays conservateurs ou si tu dis un mot de travers tu vas en prison ! C’est ca que les.jeunes africains veulent ? Qu’on se.renferme encore un.peu plus sur nous meme ? L’africain vit encore en 1900 wallay... il faut qu’on évolue et.vite sinon on va tjs se plaindre que c a cause des autres alors que les seuls qui nous empechent davancer c nous meme et.nos gouvernements !

  • Le 20 février 2023 à 16:55, par HA En réponse à : Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

    Je suis en phase avec cette réflexion. La cedeao n’est pas sensible à la souffrance de nos populations face aux attaques terroristes qui endeuillent quotidiennement le Burkina et le Mali. Ce n’est pas constructif cette façon de procéder pour des transitions qui ont des agendas et échéanciers définis et acceptés par la cedeao. Ces agendas et échéanciers peuvent devenir caduc si la cedeao alourdie les sanctions sans les motiver. Un conglomérat de chefs d’État et de gouvernements dont le power distance (pour emprunter les termes anglais) avec les populations de leur pays est superieur à 80. Apparemment, les paroles du Premier ministre du Burkina à propos de la cedeao a eu des échos. C’est comme le système des enfants qui se battent : tu me frappes, alors je te frappe un peu plus fort, alors tu me frappes un peu plus fort, et bientôt nous avons un vrai combat. L’escalade a une dynamique exponentielle et peut conduire à des extrêmes étonnamment rapidement. Si rien n’est fait, la spirale sera stoppée par l’effondrement de quelqu’un - car la croissance exponentielle ne peut durer éternellement. La meilleure façon d’éviter l’escalade c’est évité de rentrer dedans.

  • Le 20 février 2023 à 16:59, par TANGA En réponse à : Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

    Ils sont en train d’aider les trois pays à quitter ce truc nlé CEDEAO.
    Si nos états n’y sont pas aimés, c’est comme disait l’autre:quand on achète le ticket pour le cinéma c’est pour y aller. Si on t’y interdit, alors a jète plus le billet ; cela veut dire que les trois pays ne doivent plus payer leurs contributions et n’ont plus aussi intérêt à héberger des démembrements de la CEDEAO.
    Tout est clair.
    Il n’y a pas eu de constat que quelque chose de mauvais est fait entre temps et vous enfoncez le clou. Cela veut dire que vous n’avez plus besoin de ces trois pays. Donc plus de contributions .

  • Le 20 février 2023 à 17:49, par Sacksida En réponse à : Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

    Internaute nr 1, c’est trop facile de dire que rien n’est fait au Burkina Faso, je ne sais pas quel age vous avez, mais si vous saviez dans quel etat economique et social la Haute Volta devenu Burkina Faso, se trouvait vous nuancerez vos appreciations assez severement. Notez que beaucoup d’eau ont coule sous des ponts meme si l’on aurait pu faire plus avec plus rigueur dans la gestion publique Vertueuse et plus ambitieuse. C’est apres moults sacrifices consentis que Notre Pays se trouve la ou il est actuellement, donc ne soyez trop severe car l’on ne fait pas de Coup d’Etat de guete de Coeur et chaque pays poursuit son cheminement et avec des oppositions ou d’adversites ourdis pour que nos pays restent dans le girons de l’exploitation Imperialiste et Neocoloniale. Consernant les rescentes sanctions incongrues de la CEDEAO Neocoloniale contre les Peuples Africains et particulierement du Mali, Burkina Faso et de la Guinnee, nos Dirigeants Transitoires doivent se concerter pour degager des strategies appropriees pour y faire face aux problemes securitaire desastreuse et economiques et sociaux culturels. Mais, il faudrait s’organiser pour une Confederation d’Etats Mali, Burkina Faso et Guinnee car les enjeux nationaux et de souverainete sont enormes sur des questions Nationales. Ensuite, Mr Oubida Francois et d’autres competences averees et experimentes devraient etre consulter pour certaines questions reccurentes Diplomatiques. Salut

  • Le 20 février 2023 à 20:37, par le juste En réponse à : Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

    la CDEAO a fait se que elle doit faire et selon les textes qui la régit. Nous, les africains sont des inconscients notoires et nous avons besoin souvent de fouet pour retrouver le bon chemin. Je souhaite que l’on interdise tout les membres du MPSR de voyager ainsi nous connaitrons les membres cachés qui interviennent souvent pour soutenir le MPSR. Je ne suis pas un idiot qui suit sans comprendre les choses. J’ai été arrété en 1987 parceque je soutenais la revolution. Actuellement, je voudrais seulement la libération du territoire et pas plus. Notre armée est trop habituée au coup d’état qui est le chemin le plus court pour dirriger. les gens sont devenus trés agressif sur le net et n’acceptent pas la contradiction. Thomas Sankara aimait convaincre son interlocuteur par des débats sans haines et dénigrement d’autrui. La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit des gens qui se connaissent bien mais ..ne se massacrent pas.

  • Le 20 février 2023 à 21:12, par Passakziri En réponse à : Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

    Désolé, mais vous ne rendez service ni aux capitaine , niá la nation en vous accomdant pour dire ce qui est émotionellement attendu par la foule au lieu de lui dire la vérité, même en langage diplomatique. le passage de l’ambassadeur ouibida sur le plateau d’une émission aprés l#expulsion de la diplomate onusienne où il s’est contenté de conforter la position burkinabé m’a laissé perplexe parce que j’attends des vieux de guider les jeunes et de leur éviter de trébucher inutilement. Suivre aveuglement les colonels maliens c’est trébucher inéluctablement et vous devriez vous prononcer non par votre coeur , mais en vous laissant guider par votre expérience et la raison.

    Passakziri

  • Le 20 février 2023 à 21:52, par Bonus En réponse à : Sanctions contre le Burkina, le Mali et la Guinée : « La CEDEAO oublie que sa survie dépend de sa capacité à soutenir ses membres en difficultés »

    @Booba
    Le pays n’a pas besoin de ceux qui prechent l’apocalypse. Si tu n’es pas courageux pour voir le defit securitaire que nous devons affronter, il faut avoir la bienseance de se taire. Quelle contribution tu fais de la securite.

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