Procès Thomas Sankara et douze autres : Les accusés s’adressent au tribunal pour une dernière fois
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Avant de clore les débats, le président du tribunal a permis aux accusés de dire un dernier mot. La plupart d’entre eux ont une fois de plus clamé leur innocence et demandé à la chambre d’être clémente en les acquittant de toutes les charges qui pèsent sur eux. Ils n’ont pas manqué de s’incliner devant la mémoire des victimes et de faire leur mea culpa à leurs familles.
Alité depuis plusieurs jours, Jean Pierre Palm a, par la voix de son avocat Me Aliou Diakité, laissé entendre qu’il n’a jamais été associé ni de près, ni de loin au drame du 15 octobre 1987. À l’endroit des familles des victimes, il a soutenu que si sa condamnation peut les soulager, alors qu’il en soit ainsi. Mais ajoute-t-il, ce soulagement ne serait qu’apparent car la vérité se trouve ailleurs.
Quant au colonel major Alidou jean Christophe Diébré, il a affirmé que son intention en établissant les actes de décès de Thomas Sankara et de deux autres victimes n’était pas de nuire mais pour aider leurs ayants droit. En se retrouvant cité dans le procès, il dit s’être rendu compte que lesdits actes ont causé de la douleur aux familles des victimes et il en est désolé. Avant de s’en remettre à la clémence du tribunal, il a souhaité que les âmes des personnes tombées le 15 octobre 1987 au conseil de l’entente reposent en paix.
Le colonel Tibo Ouédraogo lui a confié au tribunal qu’il était là, en tant qu’accusé dans ce procès, malgré lui. " Je n’ai jamais eu l’intention de tuer. Ce qui m’a fait mal dans ce procès, c’est qu’on a dit que je suis allé pour tuer le président Thomas Sankara dans son avion. Qu’est ce qu’il m’a fait ? Qu’est ce que Thomas Sankara m’a fait ?" Il ajoute que le père de la révolution était son ami, et qu’il était même allé à Po, sans y être affecté, par amour pour Sankara.
Sawadogo Idrissa en ce qui le concerne, dit avoir été particulièrement peiné par ce que son co- accusé, Yamba Elisé Ilboudo a raconté sur lui. "Ce qui m’a fait mal c’est que Elisé a dit qu’il m’avait pris au domicile de Blaise Compaoré pour le Conseil... J’ai pourtant dit au juge d’instruction que Elisé était malade et que moi même j’étais son garde malade. Mais j’ai vu qu’il n’a rien écrit de tout ce que j’avais dit", a-t-il expliqué. Il a continué en disant n’avoir participé en rien aux activités du 15 octobre et donc demande au tribunal militaire de le déclarer non coupable.
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