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Méthodologie participative en sélection variétale : la contribution les acteurs de la chaine de valeur arachide

Publié le dimanche 13 février 2022 à 12h07min

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Méthodologie participative en sélection variétale : la contribution les acteurs de la chaine de valeur arachide

Introduction
Au Burkina Faso, l’arachide reste encore une filière majeure dans le secteur des oléagineux avec une production en croissance progressive qui est passée de 244 922 en 2007 à 515 672 tonnes en 2016 et environ 530 190 tonnes en 2019. Autrefois première culture de rente au Burkina Faso, l’arachide a progressivement perdu sa place due à sa faible compétitivité par rapport au coton et la contamination par l’aflatoxine.

Le développement de la production arachidière au Burkina est limité par le manque de débouchés et les rendements médiocres. Il s’avère alors nécessaire de trouver des variétés améliorées non seulement adaptées aux conditions pédoclimatique locales avec de bons rendement mais aussi répondant également aux critères spécifiques des utilisateurs. L’objectif général recherché à travers cette étude est de fournir une feuille de route aux sélectionneurs afin qu’ils sachent dans les prochaines années les critères que doit avoir leurs variétés d’arachide.

Jusqu’en 1977, l’arachide était la première culture de rente au Burkina Faso avant le coton (Dyemkouma, 2009). Jusqu’au début des années 1990, l’arachide était la première culture de rente au Burkina Faso avant le coton. La situation s’est inversée en raison de compétitivité de l’arachide par rapport à certaines oléagineuses. L’intérêt d’une redynamisation de la filière arachidière demeure dans le programme des politiques de l’État.

La production de l’arachide est en hausse avec un taux d’accroissement annuel moyen de 6%, essentiellement du fait de l’extension des surfaces. Cette avancée majeure de la section arachide de l’INERA est le résultat de plus de 200 démonstrations et visites commentées réalisées avec des paysans et compagnies semencières dans les quatre (4) grandes zones de production d’arachide au Burkina à savoir les Régions du Centre-Nord, Centre-Ouest, Centre-Est et la Boucle du Mouhoun.

Les femmes occupent traditionnellement une place importante dans la production, dont elles utilisent le produit pour l’autoconsommation et comme complément de revenus monétaires. En effet plus de 43 pourcent des superficies allouées à la production de l’arachide sont exploitées par des femmes contre seulement 4 pourcent pour les autres types de cultures

Plus spécifiquement, il s’agira pour nous d’abord de faire la lumière sur les préférences variétales, les caractères des types de cultures pour chaque maillon de la chaine de valeur afin de mieux comprendre les traits communs désirés par tous les maillons et d’identifier les spécificités selon les maillons afin de mieux comprendre le fonctionnement de ces chaines de valeurs (mil, sorgho). Ensuite, de mieux voir quel est l’acteur principal de la chaine qui influence les autres acteurs en termes de décision de type variétal le plus utilisé.

Cette présente étude vise la chaine de valeur dans sa dimension holistique qui prend en compte les choix des producteurs ; des transformatrices et des commerçants. C’est le rapport de cette étude que nous décrivons dans les lignes qui suivent.

L’étude a concerné un échantillon de 1006 ménages réparti dans six (06) régions du Burkina Faso.

Le tableau suivant résume les effectifs des enquêtés par région,

Résultats

Tendance de la production

A l’issue des entretiens groupés réaliser, nous retenons que la production de l’arachide la tendance est à la parité dans les six (06) zones.

Graphique 1 : Définition des tendances des spéculations (mil, sorgho, arachide, niébé)

Pour la production de l’arachide, il faut noter qu’il son évolution est constant selon les zones enregistrées. Cette évolution est fonction de la zone de production. Ainsi plusieurs raisons peuvent justifier la hausse et/ou la baisse de la production de cette spéculation.

Dans 6 regions, les profils variétaux recherchés par les acteurs de l’arachide sont entre autre la forte rentabilité, la couleur rouge-clair comme le local, le gros grain, le cycle court de 60 jours, la qualité et la quantité d’huile, le goût comme celle locale, la facilité de transformation, la variété à deux graines et la qualité, la quantité du fourrage et le bon goût sucré selon la figure 3.

Graphique 2 : Profil variétal de l’arachide par nombre de localité

Pour l’arachide il est recherché au 1er rang le rendement élevé, la précocité, la forte teneur en huile d’une grosseur moyenne et de préférence des variétés de couleur rose claire. Le fourrage, la résistance à la sécheresse, la faiblesse du son n’est pas non moins important selon ces producteurs.

Graphique 3 : Les critère de préférence de l’arachide selon le rang

Conclusion

Cette étude s’est déroulée dans cinq régions du Burkina Faso et a permis d’enquêter des producteurs, des transformatrices et des commerçants. Elle s’est focalisée sur l’adoption des variétés d’arachide en lien. Il existe également des différences au niveau des préférences des variétés selon les attributs que sont : tolérance à la sécheresse, maturité précoce, rendement en grain et en fourrage, aptitude au stockage, temps de cuisson, valeur marchande etc.

Cette étude permet donc au acteurs de s’exprimer et de contribuer directement au programme de sélection de l’arachide au Burkina Faso. Il y’a des difficultés liées aux variables couleurs, goût, grosseur etc. qu’il faut stabiliser. Il convient donc de noter qu’au-delà de cette étude, le processus continue pour prendre en compte les analyses gustatives et organoleptique pour mettre à la disposition du programme arachide des informations qui vont faire avancer le processus de sélection intégrant les besoins des acteurs.

Sawadogo/Compaoré Eveline M.F.W. et Minougou Amos, Chercheurs à Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA)/CNRST

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