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Mariam Lamizana, ministre de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale

Publié le vendredi 16 janvier 2004 à 11h15min

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Au cours de l’année 2003, la personnalité qui nous a le plus marqué est Mariam Lamizana, ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale. Opération Bayiri, mois de la solidarité, nombreux parrainages d’activités socio-économiques, dons de vivres, etc., Mme la ministre était au four et au moulin, comme si elle n’avait fait que ça depuis longtemps.

Pourtant c’était la toute première fois qu’elle devenait ministre. Si l’immensité des défis avec la crise ivoiro-ivoirienne et ses conséquences désastreuses sur le climat socio-économique du pays faisait frémir, au bout du compte, on peut dire qu’elle a su tirer son épingle du jeu.

Celle qui pense que "le travail social est un sacerdoce" a été plus que jamais le porte-voix des groupes sociaux défavorisés en organisant le mois de la solidarité à leur égard.

C’est à croire que le Premier ministre connaissait la valeur intrinsèque de cette sociologue quand il lui confiait le porte-feuille de l’Action sociale et de la Solidarité nationale en juin 2002. En effet, Mariam LAMIZANA, la femme à qui Paramanga Ernest YONLI a confié la mission de mise en œuvre et de suivi de la politique sociale de son gouvernement a plus d’une corde à son arc.

Bien au fait des questions sociales de par sa riche carrière professionnelle, "Madame Action sociale" n’a jamais été auparavant aperçue sur la scène politique. Elle n’a jamais de par le passé ni tenu de hautes fonctions politiques, ni exercé de mandat électif. Bien au contraire ; elle s’est toujours tenue loin de la politique partisane pour œuvrer exclusivement dans le mouvement associatif désigné sous le nom générique de société civile. Donc une novice dans le domaine politique, mais par contre une "vieille de la vieille" dans le département dont on lui confiera les rênes. C’est d’ailleurs ce qui justifie notre admiration pour elle.

Détermination d’une battante

Rarement on a vu un tout nouveau ministre de la trempe de Mariam Lamizana. Malgré la délicatesse du dossier des rapatriés de Côte d’Ivoire et l’énormité du travail qu’il nécessitait, on la verra s’impliquant directement et activement à la tâche. Aux lendemains de sa nomination, elle doit en effet faire face au retour massif de nos compatriotes de la Côte d’Ivoire suite à la crise survenue dans ce pays, le 19 septembre 2002.

Dans une ambiance surchauffée, Mariam Lamizana va vite prendre la situation en main à travers l’opération Bayiri, une action multidimensionnelle avec accueil, installation, réinsertion, etc. des rapatriés. Outre les services techniques, santé, transport, information, sécurité et il a fallu une forte mobilisation sociale horizontale et un engagement actif à enclencher et à conduire. On sait que cette opération a connu un grand engouement tant au niveau politique que populaire.

Cela, on le doit à la grande détermination de madame le ministre et d’une équipe qui a su faire corps avec son premier responsable. Ceux qui avaient crié à hue et à dia avec les difficultés du début sont aujourd’hui obligés de reconnaître que le travail a été bien fait. D’ailleurs on ne les entend plus, pas plus qu’ils n’agissent pas pour soulager nos rapatriés. Elle aurait pu dormir sur ses lauriers avec le succès de cette action. Mais, Mariam Lamizana ne connaît pas le repos. Elle n’a pas levé le pied. A juste raison : "Le travail social est une abnégation pour ne pas dire que c’est un sacerdoce", dit-elle.
Ces propos qu’elle nous a tenus ne résume-t-il pas son engagement ?

Comme si cette opération l’avait convaincue de la "force" de solidarité de la nation burkinabè ; elle a mis au point, le mois de la solidarité organisé courant novembre 2003. Selon elle, le mois de la solidarité a été initié dans "le but de promouvoir l’élan national de solidarité au profit des couches défavorisées".

Dans un contexte où la notion de la solidarité tend à s’effriter et à se réduire à sa portion la plus congrue dans le pays des Hommes intègres, "Madame Action sociale" a pensé à ce mois de solidarité comme un tremplin pour réchauffer "cet élan de solidarité qui a tendance à s’endormir mais qui attend un déclic pour se manifester". De nouveau, certains n’y avaient vu que de la poudre aux yeux et avaient trop tôt fait de railler, car ce déclic a été un grand succès au regard de la mobilisation sociale qui s’est faite autour de l’action.

La "marraine" des œuvres sociales

La tête sur les épaules et un caractère bien trempé, Mariam LAMIZANA a réussi là où certains ont échoué. Malgré sa fraîche expérience ministérielle, elle ne s’est jamais laissée déborder par le travail. En laissant entendre qu’un travailleur social est "permanemment sollicité et son travail va au-delà de son cadre professionnel" s’est aussi fortement investie dans les œuvres sociales à caractère associatif, comme si elle ne voulait pas rompre avec ce milieux qui l’a fait connaître.

Constamment, elle est sollicitée autant à Ouagadougou que dans les localités les plus reculées du pays, pour parrainer des activités sociales, allant de l’inauguration de centres de solidarité, d’activités de lutte contre le sida aux dons de vivres aux groupes sociaux défavorisés. Elle a toujours su répondre positivement participant ainsi à revigorer l’ardeur des populations. Son credo ne souffre d’aucune ambiguïté : "être prête à répondre à une demande à tout moment".

Dans l’ensemble, "je dirai que le ministère a été très interpellé au cours de l’année 2003", estime-t-elle. Avant de tabler sur cette année 2004 pendant laquelle "nous allons beaucoup travailler dans le sens d’une meilleure compréhension de nos attributions, d’abord par la population et ensuite par nos groupes cibles "avec la conviction que le ministère a sa place dans la dynamique de développement de notre pays".

Tout comme le vrai maçon se reconnaît au pied du mur, Mariam Lamizana a bien mérité de la nation. Personnalité de l’année, elle mérite bien et c’est rendre à César ce qui est à César que de le lui reconnaître.

Par Drissa TRAORE
L’opinion

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