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Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

Publié le jeudi 2 décembre 2021 à 22h40min

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Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

Comparaissant ce jeudi 2 décembre 2021 pour répondre des charges de complicité d’attentat à la sûreté d’État, dans le coup d’État du 15 octobre 1987, le colonel à la retraite Tibo Ouédraogo a confié que c’est l’annonce de l’arrivée du Pape Jean-Paul II au Burkina, fin janvier 1990, qui a sauvé sa vie.

"Connu" comme n’ayant pas digéré l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons, Tibo Ouédraogo dit avoir subi toutes les souffrances avec le nouveau pouvoir d’alors. "J’étais contre le coup d’État", affirme-t-il.

L’accusé explique que sa position était connue ; ce qui lui a d’ailleurs valu toutes les misères. Ainsi, après sa mission à la FIMATS, il n’a eu aucune promotion, aucune incidence financière, aucune reconnaissance. Pire, il sera porté comme commandant de production de la cinquième région militaire. Un poste qui sera dissout, sans qu’il n’y ait pris fonction.

Il sera finalement arrêté le 24 décembre 1989 par son "meilleur ami" (décédé), alors qu’il préparait sa fête de Noël. Il est accusé de préparer un coup d’État avec Boukari Kaboré dit Le Lion. "Alors que je ne connaissais même pas Boukari Kaboré", dit l’accusé, qui croit donc savoir que la vraie raison de son arrestation, c’est cette mission à la FIMATS qu’il n’a pas exécutée selon le goût de ceux qui l’ont envoyé.

A cela, s’ajoute son opposition à l’assassinat de Thomas Sankara.

Pendant deux ans, il sera donc emprisonné et torturé.

" Un prisonnier politique n’est pas menotté dans sa prison. Mais moi, j’ai été menotté pendant deux ans. Heureusement que c’était de devant, je me débrouillais pour manger", décrit Tibo Ouédraogo. Ce dernier explique que lui et ses co-détenus doivent leur vie à l’annonce de l’arrivée du Pape Jean-Paul II au Burkina. "Le Pape a dit que beaucoup de sang a versé au Burkina et que si le sang versait encore, il n’allait plus venir", fait savoir Tibo Ouédraogo. Un avertissement qui a été salvateur pour lui et bien d’autres.

O.L.
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 décembre 2021 à 16:18, par Etirev En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

    "Le Pape a dit que beaucoup de sang a versé au Burkina et que si le sang versait encore, il n’allait plus venir". Merci a sa saintete d’avoir dit la verite au peuple du Burkina. Arreter de verser le sang de vos freres et soeurs.

  • Le 2 décembre 2021 à 19:22, par Mechtilde Guirma En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

    Le Pape a dit que beaucoup de sang a versé au Burkina et que si le sang versait encore, il n’allait plus venir"

    Très exact. Il avait aussi amené de Rome une Statut de Lourdes en remplacement de celle de Yagma qui avait été déboulonnée et brisée. À côté des ruines près de l’autel on y avait lu la signature du supposé forfaitaire : « ISODORE-NOËL » que personne d’ailleurs ne connaissait ni apparemment n’avait jamais connu. Ce jour 29 janvier 1990, face à la statue de la Vierge posée devant la grotte, le Pape s’est profondément prosterné, il a demandé pardon à la « Maman du Ciel » pour tous les outrages subis à Yagma, mais également à travers le monde entier. Ensuite on replaça la nouvelle statue à la place de l’ancienne.
    Au moment de l’homélie après avoir évoqué toutes les douleurs que subit le monde, il s’est appesanti surtout sur les antivaleurs qui allaient assaillir bientôt le monde et détruire la famille. Puis, rappelant la Mission prophétique de la Femme, il a fait un appel spécial aux « Femmes burkinabé » en ces termes :

    « J’appelle tous les laïcs à lutter pour l’assainissement et la sanctification de la famille. J’en appelle en particulier aux femmes qui, dans votre pays ont toujours su œuvrer pour une société saine et vigoureuse » (l’observatore Romano, Burkina-Faso, 29 janvier 1990,éd. Française 41 n°1-52 1990 p.12.).

    J’y étais à Yagma, grâce à deux amies musulmanes (elles étaient cousines), dont les maris également musulmans étaient des hauts fonctionnaires de l’État. L’un directeur d’un grand service dans le même département que moi et l’autre faisait parti du Comité national d’organisation de la visite du Pape au Burkina. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que nous avons eu les cartes pour la messe à Yagma. Un fait particulier qui m’a beaucoup touchée moi en tant que catholique, c’est qu’au moment où le Pape s’est proposé pour bénir des objets précieux : chapelets, croix, médailles etc. Moi n’ayant rien prévu en la matière, jetant cependant un coup d’œil furtif sur mes deux compagnes musulmanes, j’ai vu qu’elles avaient ôté leurs alliances matrimoniales et les présentaient comme tout le monde dans la paume de la main pour la bénédiction papale.

    Un autre fait : en 1987, cette fois, (quelque une semaine ou même un peu plus avant le décès de Sankara), un autre grand homme de l’Église visitait le Burkina. C’était le Père Tardif. (Dont le procès de béatification ou canonisation est d’ailleurs ouvert à Rome). Après sa messe en pleine air à la paroisse de Kolog-Naba (j’y étais également), le père Tardif en communication avec le Christ fit de nombreux miracles une femme qui avait des béquilles depuis quelques années se remit tout d’un coup à marcher et apporta ses béquilles au père. Un enfant de cinq-six également quittait sa béquille de son pied gauche tordu maintenant redressé, des aveugles aussi revoyaient clair et net. Quand il eut fini, il annonça d’un ton grave qu’il allait écourter sa visite et quitter vite le Burkina dès le lendemain et regagner le Bénin à la demande de notre Seigneur qui ne veut pas qu’il assiste aux événements qui allaient s’abattre le Burkina. L’assistance regretta vivement ce brusque départ, car elle ne comprenait pas ce qu’il voulait dire et se demandait quels étaient ces événements. Ce n’est qu’après le 15 octobre que nous avons su que quelques intimes avaient pu s’approcher de lui pour recueillir en confidence, un pan de la vision qu’il a eue pendant son office :« beaucoup de sang allait encore couler au Burkina-Faso et ce pendant longtemps ».

  • Le 2 décembre 2021 à 21:02, par Etirev En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

    Je peux temoinger aussi des gens qui ont annonce que le sang devait couler beaucoup au Burkina ceci bien avant lavennement de la revolution. C’etait au temps de Seye Zerbo lorsqu’on avait arrete certaines autorites coutumieres qui etaient liees au pourvoir.

    Il vieux de la region de Gambaga fit savoir a mon oncle que l’on devait faire beauoup de sacrifices car il voyait beaucoup de sang coulee au Burkina. Il me predit meme mon avenir mais j’etais trop petit pour comprendre ce qu’il disait. Aujourd’hui je regrette de n’avoir pas bien compris ce qu’il disait.

  • Le 2 décembre 2021 à 23:56, par TANGA En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

    Internaute Numéro 2 M GUIRMA, on vous connais très.catjolique c’est vraie.
    Mais sachez que l’un de service de renseignements des plus puissants au monde est celui de l’église.
    Donc rien d’étonnant que votre prêtre soit au courant de ce qui allait se passer au Faso. Mieux, pourquoi n’en a t il pas parlé à Thomas SANKARA ? Serait ce par ce que contre les révolutions, les progressistes ? Serait ce par ce que quoi ?

    • Le 3 décembre 2021 à 14:22, par Mechtilde Guirma En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

      Monsieur Tanga, vous avez des sautes d’humeur insolites et vous frappez à l’aveuglette plein de rage là. Vous faites exprès ou quoi ? Ou bien c’est pour me rabattre tout simplement le caquet ? Bien je vous retourne la question : Est-ce que le religieux était venu pour cela ? Et d’un. Et de deux : Ne voyez-vous pas qu’avec les témoignages qui s’enchaînent Sankara avait bel et bien déjà ses milliers de sankaristes qui lui donnaient des conseilles bien avisés mais qu’il a balayé dispersé du revers de la mains. Le professeur Balima vous l’a bien expliqué non ? On attend toujours les milliers de Sankariste. Soyez-lui reconnaissant, car au moins il ne désespère pas lui. Mais attention était-ce après vraiment sa mort ? La puissance de son coup de balai n’est-il pas définitif même après sa mort ? Il y a matière à réflexion et vous ne semblez pas en avoir la capacité. Yako cher tanga.

  • Le 3 décembre 2021 à 02:34, par Mechtilde Guirma En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

    Kaï, kato étirev, Wend na niing yamb barka. Yamb né professeur Théophile Balima iifaan.

    Le professeur Balima nous a révélé la prophétie de son roi d’oncle de Tenkodogo. Dans la même volée, je me rappelle que le successeur de ce dernier, avant de s’envoler pour l’Inde et pour son opération, avait confié à quelqu’un (qui l’a rapporté sur lefaso.net), que le Burkina va connaître un nombre impressionnant de morts de chefs traditionnels et coutumiers (malheureusement lui-même n’est plus revenu vivant). Peu également avant de s’envoler, il est venu avec ses pairs du Boussouma, du Yadtenga, et les rois et chefs des autres provinces. Ils sont partis trouver Rock et son cabinet, et lui demander à ce que le pouvoir ne puisse plus se mêler de la nomination des chefs et coutumiers car, avait-il dit en prenant la parole au nom de ses pairs, c’est un domaine qui leur est propre.

    En clair pour moi c’était une sollicitation d’un statut, de sorte qu’ils puissent rester en dehors des partis politiques et de leurs intrigues afin de pouvoir exercer de plein-droit leur rôle prophétique dans la gestion des affaires tant publiques que politiques.

    C’est pourquoi et je le répète, il y a une mauvaise méconnaissance du concept de la laïcité qui ne veut pas dire antireligieux. Je me rappelle qu’à l’époque du Cardinal Paul Zoungrana, la lettre pastorale de la Conférence Épiscopale Burkina-Niger qu’il avait fait proclamer disait ceci à propos de la laïcité de l’Église :

    « La véritable laïcité, c’est celle qui respecte la religion des autres ».

    C’est pourquoi l’Église d’Afrique et particulièrement celle du Burkina ont beaucoup travaillé sur la question de l’inculturation et du dialogue inter-religieux. Certes les choses traînent un peu avec ce procès de Sankara qui semble prendre tout son temps, comme pour permettre à ceux qui sont contre de gagner du temps. Mais chers compatriotes ne vous en faites pas. Les religieux, coutumiers et traditionnels, sont en train de pavoiser en silence la voie de la vraie démocratie dans notre pays et dans une lumière éclatante qui surprendra le monde, car pour eux et peut-être nous aussi, ce qui semble impossible pour les hommes, ne l’est pas pour Dieu.

  • Le 4 décembre 2021 à 17:09, par Dakota En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : Quand la venue du Pape Jean-Paul II au Burkina sauve la vie du détenu Tibo Ouédraogo

    Dame Guirma encore dans ses illusions. Elle plane dans sa tête. Le pape n est pas in saint.

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