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Méthodologie participative en sélection variétale : La contribution les acteurs de la chaine de valeur Sorgho

Publié le jeudi 2 septembre 2021 à 21h30min

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Méthodologie participative en sélection variétale : La contribution les acteurs de la chaine de valeur Sorgho

Introduction
Au Burkina Faso, selon le rapport bilan 2018/2019 du ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques la production céréalière nationale de la campagne 2018/2019 est estimée à 4 953 257 tonnes. Comparée à la production totale définitive de la campagne agricole 2017/2018 et de la moyenne des cinq dernières campagnes, elle est en hausse de 21,91% et 11,77%. Le sorgho, Sorghum bicolor (L) Moench, compte parmi les céréales les plus importantes cultivées au Burkina Faso. Lors de la campagne agricole 2018/2019, la production du sorgho blanc est estimée à 1 357 469 tonnes correspondant à une hausse substantielle de 34,80% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.

Celle du sorgho rouge est estimée à 408 323 tonnes en hausse de 13 ,23% par rapport à la campagne passée et une baisse de 2,29% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. (DGESS/MAAH ; 2019). Selon le ministère de l’agriculture, la superficie emblavée dédiée à la production du sorgho blanc lors de la campagne agricole 2018/2019 se chiffre à 1 547 368 ha ; une augmentation des superficies par rapport à la moyenne des superficies des cinq dernières campagnes qui s’évalue à 1 282 051 ha.

En ce qui concerne les superficies emblavées pour la production du sorgho rouge on remarque une légère augmentation des superficies estimées à 360 283ha contre 358 196 ha correspondant à la moyenne des cinq dernières campagnes. (DGESS/MAAH ; 2019). Le rendement du sorgho blanc est estimé 999 kg/ha en baisse par rapport à la moyenne des cinq campagnes qui se chiffre à 1003 kg/ha. Celui du sorgho rouge est estimé à 1089kg/ha aussi en baisse par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes qui se chiffre à 1184 kg. (DGESS/MAAH ; 2019).

Sélection participative dans un champ de Sorgho, crédit photo, Sawadogo/Compaoré Eveline MFW

Sur l’ensemble des céréales produites au Burkina pendant la campagne 2018/2020, le sorgho blanc occupe la deuxième place après le maïs. le sorgho rouge quant à lui, se positionne à la quatrième (4è) place après le maïs, le sorgho blanc, et le mil. Le sorgho joue un rôle essentiel dans l’autosuffisance alimentaire des populations du pays, en particulier dans les zones à pluviométrie moyenne mais erratique. Il est cultivé dans toutes les zones agro-écologiques, depuis le sud dans le climat soudanien jusqu’au nord dans le climat sahélien, sa zone de prédilection étant toutefois comprise entre les isoètes 600 et 900 mm (zone nord-soudanienne).

Utilisation du sorgho

Le sorgho est la céréale des peuples vivant en zone tropicale sèche. Il fournit non seulement du grain pour l’alimentation humaine (tô, bouillie, couscous, beignets, etc.) mais aussi du fourrage (feuilles, tiges), des matériaux de construction, des habitations et de l’énergie pour la cuisson des aliments.

L’échantillonnage

Pour ce qui est de l’échantillon, le choix a été fait en tenant compte des zones agro-climatique du Burkina. Compte tenu du fait que dans la ville de Ouagadougou n’est pas réputé pour la production, alors l’enquête a été réalisée dans 3 régions réputées être grandes productrices de sorgho. En effet ; dans chaque regions nous avons réalisé 2 focus group composé de 12 à 15 producteurs. Au total six (6) focus group ont été réalisés en plus de l’enquête quantitative avec un questionnaire.

Répartition des ménages pour le segment d’implication par sexe et par région

Résultats

Les résultats montrent que la forte rentabilité, le gros grain, la résistance au striga, le goût sucré du tô, le cycle moyen, les grosses panicules, la couleur blanche unique de la graine, la résistance à la chenille légionnaire, la couleur rouge des graines pour la bière locale, la graine solide qui ne tombe pas sont les profils variétaux les mieux demandés par les acteurs du sorgho dans les régions concernées par l’étude

Figure1 : Profil variétal recherché

De la figure 1, il ressort que la qualité des grains, la qualité des aliments, la qualité de la cuisine, le rendement des céréales et les traits morphologiques sont en majorité les traits de préférences dans les trois régions. De même, la figure illustre le profil variétal le mieux souhaité par les producteurs dans les trois régions à travers la forte rentabilité, la résistance au striga, la grosseur de la graine, le goût sucré, le cycle court, la taille des panicules et la couleur blanche.

Conclusion

A travers cette étude il est ressorti que le Burkina Faso est un pays essentiellement agricole, et que la production céréalière occupe une place très importante. Le sorgho vient en tête des céréales produites. Dans la présente étude nous nous somme intéressé à la chaine de valeur sorgho. D’une façon générale, il ressort que le taux d’adoption des nouvelles variétés mis au point par les structures de recherche reste faible.

Cette situation est dû d’une part à la méconnaissance des nouvelles variétés créée et d’autres part au fait que souvent au de la du coût, ces nouvelles variétés ne répondent pas aux préférences des principaux bénéficiaires que sont les producteurs et les autres acteurs de la chaine de valeur. Il est apparu alors opportun pour nous de déterminer les traits désirés par les différents acteurs de la chaine de valeur sorgho à travers l’approche sélection participative.

Les enquêtes réalisées auprès des producteurs, des commerçants et des transformatrices lors de cette étude ont révélé que les critères couleur et taille des graines sont des critères très important pour ces acteurs. Nous avons alors pu remarquer que pour ce qui est du sorgho, si tous les acteurs sont unanimes sur la taille grosse des graines, tel n’est pas le cas de la couleur. Ainsi, le choix de la couleur des graines varie d’un maillon à l’autre.

Si les producteur et les commerçants préfère le sorgho de couleur blanche, les transformatrices industrielles souhaitent plus le sorgho rouge. Nous avons également remarqué que si le sorgo est plus produit que le mil, tel n’est pas le cas pour ce qui est de la commercialisation. Le sorgho coute moins cher sur la place du marché que le mil. Cette étude permet donc au acteurs de s’exprimer et de contribuer directement au programme de sélection du sorgho au Burkina Faso.

Il y’a des difficultés liées aux variables couleurs, goût, grosseur etc. qu’il faut stabiliser. Il convient donc de noter qu’au-delà de cette étude, le processus continue pour prendre en compte les analyses gustatives et organoleptique pour mettre à la disposition du programme sorgho des informations qui vont faire avancer le processus de sélection intégrant les besoins des acteurs.


Sawadogo/Compaore Eveline M.F.W. et Ouédraogo Nofou, Chercheurs à Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA)/CNRST

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