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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Le général Diendéré est serein », selon Me Paul Kéré

Publié le mardi 9 novembre 2021 à 14h19min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Le général Diendéré est serein », selon Me Paul Kéré

Avant la suspension de l’audience à 13h, le général Gilbert Diendéré répondait aux questions du parquet sur les liens qu’il y avait entre le centre national d’entraînement commando (CNEC), la sécurité rapprochée du président Thomas Sankara et celle de Blaise Compaoré.

L’accusé a expliqué que la sécurité de Thomas Sankara était assurée par Sigué Vincent. C’est lui qui organisait les activités de cette sécurité rapprochée. Il y avait également l’aide de camp qui était l’interface entre les éléments et le président Sankara. Le général Diendéré dira également qu’il y avait un Cubain au sein de la sécurité rapprochée.

« Je n’intervenais pas mais je pouvais apporter un appui mais dans la sécurité éloignée. Lorsqu’ils avaient besoin de matériels (armements et munitions), je leur donnais sans discuter. Chez Blaise Compaoré, les éléments étaient moins nombreux. Hyacinthe Kafando a été désigné depuis 1983 pendant la rébellion à Pô, pour assurer la sécurité de Blaise Compaoré », a déclaré le général Diendéré qui a expliqué qu’il fournissait également du matériel à la sécurité de Blaise quand celle-ci en avait besoin.

« Est-ce que Hyacinthe Kafando pouvait prendre l’initiative de faire le coup sans rendre compte à Blaise et à vous et sans être sanctionné ? » À cette question de la partie poursuivante, l’accusé répond qu’il ne peut donner une appréciation personnelle sur la question. Et le parquet de reformuler sa question sans obtenir gain de cause. « Je ne peux pas répondre. Je ne sais pas », se contente de dire le général Diendéré.

« Nous sommes sereins et le général Diendéré lui-même est serein. Vous l’avez vu à la barre. Pour la suite des débats de ce procès, vous verrez qu’il n’est pour rien dans cette histoire », a déclaré Me Paul Kéré, l’un des conseils du général Diendéré. L’audience a repris à 14h.

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Vos commentaires

  • Le 9 novembre 2021 à 16:30, par HORUDIAOM En réponse à : Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Le général Diendéré est serein », selon Me Paul Kéré

    Maitre Kéré, Il n’y est pour rien parce que vous le voulez ainsi ou bien, il n’y est pour rien parce qu’on l’a forcé à participer au coup d’état du 15 Octobre 1987 ? C’est important de le préciser. Comme par hasard, le commandant Lingani et le capitaine Henri Zongo ont subi le même sort deux ans plus tard. ça aussi, les soldats ont pris leur responsabilité pour éviter le coup contre le beau Blaise. En 2015, des soldats du RSP ont pris leur responsabilité en opérant un coup d’Etat pour le général Gilbert Diendéré. Le principal motif : l’exclusion des cadres du CDP aux élections législatives et présidentielle d’Octobre 2015. Partant de ces faits, peut-on parler de l’absence de responsabilité du général dans les tueries du 15 Octobre 1987 ? Des soldats qui prennent l’initiative faire des coups d’Etat ou d’abattre un président et ils sont libre de leur mouvement. Naon Babou et Ouali Luther ont fait la prison pour tentative de coup d’Etat. Je suis quand même déçu qu’un officier de la trempe de Diendéré n’assume pas ses responsabilités.

  • Le 9 novembre 2021 à 21:53, par Mechtilde Guirma En réponse à : Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Le général Diendéré est serein », selon Me Paul Kéré

    « L’accusé a expliqué que la sécurité de Thomas Sankara était assurée par Sigué Vincent ».

    Enfin Sigué, un nom prononcé pour la deuxième fois dans le forum après la mienne tout dernièrement quand je répondais à notre cher Jaffré.

    De source très sûre j’ai appris que l’assassinat de Sankara a sauvé le Burkina-Faso d’un véritable carnage... Sankara aurait décidé de débarrasser d’abord le CNR de tous « les indésirables » de la révolution et les potentiels résistants et autres réactionnaires de la société avec son ami Sigué, ensuite pouvoir réorganiser sa révolution comme il l’entendait (de quelle façon ? je l’ignore). En effet Valère Somé qui a publié sa lettre, on peut y lire des bribes d’éléments concernant cette réorganisation. Mais voilà, il y avait un plan B d’un troisième larron dont personne encore moins Sankara n’était au courant. Sauf bien entendu d’éventuel service secret. En voici le scénario : Après le nettoyage ci-dessus mentionné, c’est au tour de Sigué par effet de surprise de se retourner contre Sankara, s’en débarrasse et proclame sa devise : « QUAND UN PEUPLE DIT NON » (ou « quand on dit non » ou « quand je dis non » quelque chose comme cela). Certes Sankara sentait cette atmosphère lourde autour de lui, mais peut-être pouvait –il seulement soupçonner son plus proche collaborateur : Sigué ? En plus, y’avait-il un président de pays voisin, pour le reconnaître aussitôt ou le protéger en cas d’échec ? Que Dieu me pardonne, je n’en sais rien et je ne suppose rien du tout ? Tout ce que je sais, c’est qu’immédiatement après l’assassinat de Sankara, Sigué, paraîtrait-il, en fuite vers le Ghana du Président Jerry Rawlings, serait rejoint et exécuté.

    Autre chose Sigué aurait eu un assez bon nombre de jeunes sous-officiers avec lui.

    Mais soit dit en passant, avant tous ces événements, le président Blaise Compaoré a échappé à un attentat en Côte-d’Ivoire. Malheureusement le Restaurateur Valentin Kinda hôte de Monsieur Macaire Ouédraogo, lui, il n’a pas échappé.

    • Le 10 novembre 2021 à 05:12, par Statois En réponse à : Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Le général Diendéré est serein », selon Me Paul Kéré

      Dame Guirma toujours dans les nuages. ca fais longtemps, madame.

    • Le 10 novembre 2021 à 08:50, par HORUDIAOM En réponse à : Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Le général Diendéré est serein », selon Me Paul Kéré

      A ce que vous dites, il y avait plusieurs coups ou contre coup d’état ! L’histoire nous en dira ! Je vois ce procès comme une pédagogie/leçon non pas que le nom de Sankara y est mêlé mais que l’impunité soit découragée. Quelque que soit la personne qui présidait à la destinée du pays, l’abattre n’était pas une bonne idée. Des militaires ne doivent pas aller tuer un président. Jean Baptiste Ouédraogo aurait été martyr aujourd’hui si des mesures n’avaient pas été prises pour éviter son assassinat. L’indignation suscitée par la mort de Thomas Sankara a certainement sauvé un certain Michel Kafando. Le coup d’état contre le régime de transition en Septembre 2015 obéissait au même mode opératoire sauf que le président a été arrêté. En somme, l’impunité doit être combattue dans pays. Il en est de même pour l’injustice. Merci Tantie pour ce cours d’histoire.

      • Le 11 novembre 2021 à 09:47, par Dedegueba Sanon En réponse à : Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Le général Diendéré est serein », selon Me Paul Kéré

        Et je rebondis en rappelant que c’est justement le CNR qui a initié dans notre pays les putschs sanglants, et comme la violence appelle la violence, ou dit d’une autre façon, qui règne par le glaive périt par le glaive. Ils sont venus à 4 de Po, avec cette violence et dans la guerre des numéros qui s’en suivi, Sankara fut la première victime, puis Lingani et Henri Zongo ont suivi. Finalement c’est le numéro 2 qui survécut. D’ailleurs Blaise avait la réputation de "dormir" toujours lors des violences. Il (Blaise) était du reste conscient de l’impopularité de son putsch, qu’il avait dépêché des missions d’explications à travers la sous région. D’ailleurs Émile Pare fut un des missionnaires. Pour se faire "adopter" Blaise à petit à petit détruit l’idéal sankariste, si bien que même Ye Bongnessan, un des traîtres de Sankara, avait diagnostiqué que la "morale agonissait au Burkina". La suite on la connaît, de "pays des hommes intègres" on s’est "désintegré" au point de mettre aujourd’hui en péril l’existence même du Pays. Ils ont bon ton aujourd’hui de mettre les excès sur ceux qui ne sont plus de ce monde, de leur attribué des complots réels ou imaginaires, les absents ayant toujours tort....

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