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Procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et douze autres : L’audience reprend ce lundi 25 octobre après deux semaines de suspension

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Publié le lundi 25 octobre 2021 à 10h01min

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Procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et douze autres :  L’audience reprend ce lundi 25 octobre après deux semaines de suspension

C’est ce lundi 25 octobre 2021 que reprend l’audience du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons. La première audience qui avait débuté le 11 octobre dernier avait été renvoyée pour deux semaines sur requête de certains avocats de la défense commis d’office. Ceux-ci avaient demandé une suspension de l’audience pour un mois, afin de mieux prendre connaissance du dossier.

En rappel, l’audience du 11 octobre avait consisté à la désignation des assesseurs (trois titulaires et deux suppléants) pour assister le juge. Sur la liste des officiers tirés pour être juges assesseurs, deux officiers généraux, Brice Bayala et Nazigouba Ouédraogo se sont “auto-récusés”. Le premier a avancé des soucis de santé et le second des relations personnelles « de longue date » avec certains accusés.

Finalement, ce sont les colonels-majors Boureima Ouédraogo et Alfred K. Somda et le colonel Saturnin Poda qui ont été retenus comme assesseurs titulaires. Leurs suppléants ont été aussi désignés.

Notons qu’à cette audience, l’Etat burkinabè, représenté par l’agent judiciaire de l’Etat, Karfa Gnanou, avait déclaré qu’il ne disposait jusqu’à présent d’aucune pièce du dossier ; le dossier faisant 20 000 pages. Il avait demandé un report d’un mois.

Soutenue par le parquet, la partie civile avait demandé un enregistrement et/ou une diffusion du procès comme souhaité par des organisations de la société civile et autres leaders d’opinion. Une requête qui a entraîné un lever de boucliers des avocats de la défense qui avaient brandi l’article 43 du code de justice militaire qui traite de l’interdiction d’enregistrement sous toutes ses formes.

« Les accusés ont besoin d’en finir avec ce procès et savoir quel est le sort qui leur sera réservé. Vous pensez que la préoccupation de la veuve Sankara, ce sont des enregistrements ? Elle veut savoir ce qui s’est passé. Allons à l’essentiel au lieu de vouloir créer des incidents de procédure qui vont encore retarder la procédure », avait déclaré Me Moumouny Kopiho, conseil des colonels-majors à la retraite, Jean Pierre Palm et Kafando Hamado.

A l’audience, le juge a tranché en faveur de la défense : le procès ne sera pas enregistré. Cette décision n’est toujours pas du goût de ceux qui veulent à tout prix sauvegarder la mémoire du procès pour « l’histoire et la construction nationale burkinabè. » D’ailleurs un groupe d’historiens, de chercheurs, de juristes, d’artistes, de journalistes, de militants associatifs ou politiques, citoyens, a lancé le 18 octobre 2021, un appel international pour que le procès soit filmé et confié aux archives.

Seront-ils entendus ?

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