Le Service national pour le développement (SND), forme actuelle de l’évolution du Service national populaire (SNP) institué au Burkina Faso en 1984, est toujours peu connu des populations. « Le SND n’était vu que sous l’angle de la retenue sur salaires des appelés salariés », constatent les responsables de cette institution. Ainsi, le directeur général, l’Intendant Colonel-major Mathieu Benao, et ses services de formation et communication ont lancé une opération de charme.

Le directeur général du SND, l’Intendant Colonel-major Mathieu Benao (2e à droite) se félicite de la nouvelle politique pour sa structure.

Une caravane de presse. C’est l’activité choisie pour « assurer une meilleure visibilité aux activités du SND ». Selon l’Intendant Colonel-major Mathieu Benao, il s’agit pour les hommes de médias de découvrir les autres facettes du SND. « Si avant, au SNP, l’accent était beaucoup mis sur la formation militaire, qui a été abandonnée en 1993, aujourd’hui, il y a une volonté de repartir sur la formation militaire mais aussi la formation professionnelle des jeunes pour leur permettre de s’insérer dans le tissu socio-économique du pays », a-t-il.

Les appelés en menuiserie au cours d’une pratique.

Le Centre de formation et de production de Loumbila, situé dans la région du Plateau-central, a été la première étape de cette caravane. Dans cet internat, créé en 1986, cinq filières sont disponibles. Il y a la maçonnerie, la menuiserie bois, l’électricité-bâtiment, la mécanique deux roues et la sécurité privée. « Notre mission principale, c’est la formation professionnelle, civique et patriotique des jeunes burkinabè âgés de 18 à 24 ans, titulaires de Certificat d’étude primaire », a rappelé le directeur du centre, le Lieutenant Ousmane Zampaligré.

Selon le directeur du centre, le Lieutenant Ousmane Zampaligré, un cours de conduite est dispensé mais pas obligatoire.

« Une fois que tu es sorti d’ici, tu es différent… »

Après une découverte de l’administration, les hôtes ont conduit les visiteurs du jour dans les différentes salles de classe, les ateliers et les autres compartiments du centre. Pour cette année académique 2020-2021, le centre accueille 248 appelés (élèves du SND) dont 22 filles. D’après les explications d’Ousmane Zampaligré, chaque filière a un quota de 50 appelés.

Sous un arbre, des appelés en menuiserie, tous dans leur uniforme bleue, sont en plein exercice pratique. Des fauteuils et armoires nouvellement conçus, des chefs-d’œuvre de cette promotion, sont posés fièrement à côté pendant qu’ils conçoivent d’autres, sous la supervision de leurs encadreurs. Pour cette année, cette filière compte 47 garçons et 3 filles.

Les élèves en sécurité privée en pleine démonstration.

L’électricité-bâtiment est la filière la plus convoitée de ce centre, informe le directeur Ousmane Zampaligré. Et elle est la seule a compté 10 filles. Cette filière fait l’exception en ayant 54 appelés donc 44 garçons.

A l’image des briques qui sont construites à la base, Emmanuel Naguiarou, élève maçon, a choisi cette filière pour fonder d’abord ses pensées, dit-il. « J’ai choisi le SND parce qu’ils forment sur le plan social. Ils apprennent la discipline. Une fois que tu es tordu, ils vont t’amener à être droit. Une fois que tu es sorti d’ici, tu es différent de ceux qui ont reçu des formations dans d’autres centres », a-t-il justifié.

Emmanuel Naguiarou, élève maçon.

Dans les cinq filières visitées, les encadreurs déplorent essentiellement les mêmes difficultés. Il s’agit des matériels de roulement. Cette visite a permis aux journalistes de constater la vétusté des bâtiments et machines. Dans la foulée, le directeur général du SND annonce un geste de la Loterie nationale burkinabè (LONAB) à hauteur de plus d’un milliard de francs CFA pour rénover ce centre. Ce geste interviendra dans le cadre du 11-Décembre 2021 qui sera commémoré dans le Plateau-central.

Il faut rappeler que le Service national pour le développement (SND) a trois principales missions : offrir aux jeunes un cadre de participation aux tâches de développement socio-économique du pays ; développer l’esprit civique et patriotique des jeunes ; et développer chez les jeunes, l’esprit d’initiative et de confiance en leurs propres capacités.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net
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