Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Près de 500 bacheliers n’ont pas pu s’inscrire à l’université à travers la plateforme Campus Faso. C’est ce qu’a annoncé la Fédération estudiantine et scolaire pour l’intégrité au Burkina Faso (FESCIBF), lors de sa dernière sortie, mardi 16 mars 2021. Jeudi 18 mars, à l’occasion de la conférence de presse sur les réformes en cours sur l’organisation des examens et concours, le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Alkassoum Maïga, s’est prononcé sur le sujet.
L’orientation universitaire se fait désormais en ligne. Et selon le ministre, la plateforme Campus Faso (https://www.campusfaso.bf/) permet de détecter des fausses informations. « Quand l’inscription n’était pas numérisée, il y a des élèves qui se fabriquaient des relevés et augmentaient la moyenne du baccalauréat. C’était donc difficile à détecter », a-t-il confié à la presse.
« Nous avons pris la décision de les renvoyer tous »
« Mais avant la situation des 500 bacheliers, poursuit Alkassoum Maiga, en 2018, au niveau de l’UFR/SDS de l’université Joseph Ki-Zerbo, nous avions une trentaine d’étudiants qui avaient fabriqué des faux relevés et qui s’étaient inscrits en médecine. Ils étaient assez avancés dans les cours. La plupart sont venus de pays voisins. Mais quand, à partir de Campus Faso, on a eu accès à la base de données de ces pays voisins, nous avons constaté qu’ils avaient modifié les relevés de notes pour aller en médecine. Nous avons pris la décision de les renvoyer tous. »
Venus de la Côte d’Ivoire
« Pendant qu’on gérait ça, les bacheliers dont on parle, sont aussi venus d’un pays voisin. De la Côte d’Ivoire pour ne pas citer ce pays. Nous avons constaté que la plupart d’entre eux avaient renseigné les notes qui n’étaient pas celles du baccalauréat. Pour nous c’est assimilable à une tentative de fraude. Campus Faso a fait un communiqué pour leur dire qu’on leur donne l’occasion de revenir pour renseigner les vraies notes. Ils sont revenus. Il y en a qui ont corrigé et d’autres qui ont persisté. Pour nous, c’est donc de la fraude. On a donc dit qu’on ne va plus leur permettre de s’inscrire », se rappelle le ministre en charge de l’Enseignement supérieur.
« Il n’y avait que deux cas qui n’étaient pas concernés par la fraude »
Le Pr Alkassoum Maïga a indiqué également, au cours de la conférence de presse, avoir été contacté par les bacheliers. « Je leur ai dit de me transmettre les listes des étudiants. S’ils me les transmettent, je ferai vérifier par la direction générale de l’enseignement supérieur pour être sûr qu’il ne s’agit pas de ceux-là qui ont fait la tentative de fraude. Ils ont envoyé une liste, et on a procédé aux vérifications. Et il m’est revenu que sur toute la liste, il n’y avait que deux cas qui n’étaient pas concernés par la fraude. On leur a permis de s’inscrire », a rappelé le ministre Maïga.
« Je suis prêt à réparer les cas où on a fait du tort »
« Il faut qu’on nous laisse mettre de l’ordre. Je suis prêt à réparer les cas où on a fait du tort. Mais s’il est avéré qu’il s’agit des mêmes qui ont eu l’occasion de se racheter et qu’ils ne l’ont pas fait, je ne peux rien donc pour eux (…) S’ils ne sont pas concernés, dès demain, ils pourront s’inscrire », a rassuré le Pr Alkassoum Maiga.
« Ma responsabilité est engagée »
« Je n’ai pas dit que ce sont tous des fraudeurs », a clarifié le ministre. Et d’insister : « J’ai dit de me transmettre leurs listes pour qu’on procède à des vérifications. Celui qui estime qu’il y a une erreur sur sa situation, il a le droit de faire un recours. Et si nous sommes en tort, on va le rétablir dans ses droits avec en prime toutes les excuses qu’on lui doit pour l’erreur qu’on a pu connaitre. (…) Le travail de fond a été fait au niveau de l’UFR. Ensuite, c’est monté à la vice-présidence chargée de la pédagogie, avant même que le président ne prenne la décision. Le président a informé le ministre (parlant de lui-même, ndlr). Et le ministre lui a dit : ‘’comme vous avez renvoyé des gens en 2018, il faut appliquer la même sanction à ceux de 2020". Donc ma responsabilité est engagée par rapport à cette situation », a conclu le ministre Alkassoum Maïga.
Propos recueillis par HFB
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 20 mars 2021 à 11:49, par HUG En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Si tel est le cas nous on vous félicite car les raccourcis ne construisent pas une nation. Il faut poursuivre ces etudiants pour faux et usage de faux.Honte aux fraudeurs et encore felicitation monsieur le ministre
2. Le 20 mars 2021 à 15:03, par Le musulman En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Vous avez dit FESCI-BF, eh bien sachez que la FESCI des Guillaume SORO qui s’est installée au Burkina pour continuer la fraude ! Comme ils sont de plus en plus coincés, ils font du bruit mais ils vont se taire bientôt ! L’avenir nous le dira ! Bon courage Mr le Ministre !
3. Le 20 mars 2021 à 15:37, par Ouaga En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Bonjour et soutien M. Le Ministre. Que ces jeunes quittent dans ça. Aucun état d’âme par rapport aux fraudeurs. Si le gouvernement pouvait appliquer la même rigueur à tous les niveaux de la vie nationale pour extirper cette gangrène
4. Le 20 mars 2021 à 15:54, par Yako En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Ouvrons bien les yeux y compris dans les concours publics ces faux diplômes sont assez répandus en CI,TG,BN...Evidemment le phénomène ne vient pas de l’administration de ces pays voisins et frères.Sauf que ça prend de l’ampleur il faut être très très sévère avec ces fraudeurs,il y va de l’équité et de la qualité de notre enseignement. Regardez l’état de notre administration publique depuis 2 décennies l’incompétence doublée d’arrogance et de corruption ça explique en partie comment certains sont parvenus à s’insérer sans l’effort nécessaire.Puis,la culture de grève à tout va,devenu un sport national depuis 1998 est tout aussi liée à cette catégorie de fonctionnaires de retour dans le pays de leurs ancêtres.Ils sont chez eux nul n’a le droit de leur contester cela mais nous leur demandons simplement la culture de l’effort et de l’humilité qui a tjrs caractérisé notre pays et son administration depuis tjrs. Yako
5. Le 20 mars 2021 à 15:55, par Juste En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Je me rappelle de ce journaliste qui a tenté de parler de ces élèves ou étudiants venus de pays voisin qui peuvent constituer des problèmes pour nous. Vous avez vu les réactions en son temps ? Il a été contraint à présenter ses excuses pour avoir voulu dire la vérité. Alors, avec cette nouvelle réalité, on fait comment maintenant ? D’où viennent la majorité des étudiants fraudeurs ? Personne n’est contre quelqu’un dans ce pays mais il faut que gens acceptent souffrir si des vérités peuvent les concerner et modestement reconnaître que c’est pas Pacé qu’on est grand aujourd’hui que ce qui était vrai hier peut devenir faut aujourd’hui.
6. Le 20 mars 2021 à 18:17, par Tenga En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Internaute Juste, ne tapez pas sur la fourmilière, on se connaît à suffisance dans ce pays. On connaît des Tenga (ceux qui sont nées au pays ici) qui sont dans la fonction publique et des administrations par fraude et des raccourcis. Même que des diaspos ont été contactés pour embarqués avec eux mais ces derniers ont refusé. Donc faites beaucoup attention. Les diaspos ont eu simplement tort d’être audacieux, dynamique et des hommes, ce qui rend jaloux nous les Tenga. On a qu’à se dire la vérité, ils sont plus éveillés que nous et nous en sommes jaloux, c’est tout. Moi même je suis Tenga mais je le reconnais.
7. Le 20 mars 2021 à 18:38, par warzat En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Mon frère ministre, chez nous et en particulier chez nos frères Bwaba, on dit que ’’qui a bu ,boira’’. Un tricheur, le demeure.Si par une condescendance quelconque, vous revoyez le cas des tricheurs, futurs voleurs de deniers publics, actuels partisans de la facilité, vous ne ferez pas du bien à notre cher pays. Nous serions en droit de penser que’’la vérification des diplômes dans l’administration est encore un leurre. Tant que l’impunité se poursuivra dans ce pays, vos efforts, vous et le gouvernement auquel vous appartenez, seriez comptables aussi des insuffisances du régime corrompu qui vous a précédé.
8. Le 20 mars 2021 à 20:24, par jeunedame seret En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Huuummm...! Merci monsieur le ministre. Beau nettoyage occasionnel. Malheureusement d’un seul balcon du building. Si notre administration ou les autres ministères pouvaient imiter un instant ce geste, notre développement mental et matériel serait immunisé. Gardons le rêve.
9. Le 20 mars 2021 à 23:46, par Le Faso d’abord En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Je viens juste pour nuancer un peu les choses. En fait, sur les attestations de BAC de certains pays il est mentionné la moyenne générale annuelle de l’élève. Nulle part il n’apparaît la moyenne du BAC. Seulement le total de points au BAC. Certains élèves en remplissant le formulaire d’inscription sur la plateforme campusfaso, ont reporté cette moyenne sur la plage ’’moyenne au BAC’’. Cela a valu le rejet de dossier avec une notification par mail. C’est en appelant les administrateurs du site qu’ils expliquent qu’il faut diviser le total de points au BAC par 20 pour obtenir la moyenne demandée. Certains élèves n’étant pas familiers à la gestion de mail sont victimes de cette situation. Toutefois Monsieur le Ministre pourrait détenir d’autres raisons qui supportent ses propos. Merci.
Le 22 mars 2021 à 07:07, par Lom-Lom En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Monsieur, c’est quoi un bachelier qui ne sait pas ce que c’est la moyenne au BAC ? Comment peut-on justifier cela ? Mon ami, il faut peut-etre bâtir votre argumentation par autre chose pour être plus crédible ! Les enfants de la fraude, qui n’ont que la culture de la fraude, on sait à peu qui c’est ?
10. Le 21 mars 2021 à 08:34, par KABORE Issaka En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Commentaires bien poignants.
Il ne font pas honneur à notre diaspora. Malheureusement, ils sont déjà nombreux ceux qui ont triché pour intègrer nos administrations. On attend les résultats des investigations à la Fonction publique sur l’authentification des diplômes des agents. Ça fait quelques temps que ça dure.
11. Le 22 mars 2021 à 08:05, par Ma contribution En réponse à : Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga
Félicitations Monsieur le Ministre. Des explications assez limpides et véridiques teintées d’humilité. Que nos enfants, nos frères étudiants comprennent que la courte échelle n’est pas à empruntée, c’est notre devoir à tous d’encadrer ces étudiants dans la bonne direction. Plein succès dans votre noble mission, et courage aux étudiants les vrais étudiants qui sont les futurs responsables de notre Faso.
Mes encouragements à tous.