Actualités :: Déclaration des étudiants CDP sur les violences au campus

En ce début du nouvel an, la coordination des étudiants CDP présente ses vœux les meilleurs à l’ensemble des étudiants et du corps enseignant.

Aux enseignants, nous leurs souhaitons la santé pour pouvoir nous dispenser les savoirs dont nous avons tant besoin, et le bonheur dans leurs familles respectives. Aux étudiants, nous souhaitons beaucoup de courage, plus de vigilance et de fermeté à l’endroit des marchands de misère qui ne rêvent que de blocus et de médiocrité dans notre enseignement, et plein succès dans leurs études.

Nous avons appris avec consternation et mépris, l’agression barbare et intolérable des militants ANEB sur la personne de l’éminent professeur, Jean Baptiste Kienthéga, le 13 décembre, alors qu’il dispensait un cours dans son laboratoire d’archéologie.

Il nous plaît de rappeler que le Professeur Jean Baptiste Kienthéga enseigne à l’Université de Ouagadougou depuis 1974 (en ce moment, bon nombre de ces militants ANEB n’étaient pas nés).

En outre, le Professeur Kienthéga affectueusement appelé « Doyen » par ses pairs, qui reconnaissent et respectent ses talents et le travail abattu au bénéfice de l’Université, est à la base d’une étude archéologique qui a permis la restitution des masques hautement culturels et importants qui nous avaient été volés par des pillards de notre patrimoine culturel.

C’est donc dire que le Professeur Kienthéga est un monument de l’archéologie non seulement au Burkina, mais dans l’ Afrique toute entière et dont les écrits et les analyses sont très sollicités.

Ensuite, nous rappelons aux militants ANEB qu’aussi bien ils ont le droit d’aller en grève, de la même manière les étudiants qui n’adhèrent pas à leurs idéaux et pratiques, ont les mêmes droits de suivre les cours dispensés par les enseignants.

En atteste l’article 10 de la fiche d’inscription que tout étudiant de l’Université de Ouagadougou approuve et signe, même les militants ANEB.

Et qui stipule que : « aucun étudiant ou groupe d’étudiant ne peut exercer une contrainte physique ou moral sur un autre étudiant ou un autre groupe d’étudiants, un enseignant ou un groupe d’enseignants dans le but de l’amener à adhérer à ses propres idées, à l’intérieur des locaux et enceintes universitaires, y compris les locaux qui peuvent être mis à leur disposition ».

Nous dénonçons et condamnons fermement les menaces et les atteintes physiques que les militants ANEB de plus en plus impopulaires perpétuent à l’endroit des étudiants et des professeurs qui ne suivent pas leurs mots d’ordre de grève (en témoigne la grève du 13 décembre dernier). La terreur et les intimidations sont l’apanage des faibles, des barbares et des analphabètes.

L’université est le lieu par excellence, de l’intellect, et nous devons y mener des débats d’idées et non des débats de gourdins, de machettes et que sais-je encore ? Ces comportements des militants ANEB ternissent gravement l’image des étudiants jadis, respectés et enviés.

L’ANEB qui se dit le bras droit du Collectif devrait savoir que les luttes d’un syndicat estudiantin se font pour l’amélioration des conditions de vie des étudiants et non pour permettre à des politicards en manque de popularité sur la scène nationale d’accéder de façon illicite, au pouvoir.

C’est pourquoi nous saluons et soutenons l’action de l’ensemble des enseignants des UFR/SH (UFR du professeur Kienthéga) et LAC qui ont mené une grève de protestation le 12 Janvier 2005.

Nous invitons l’ensemble des étudiants, futurs dirigeants de notre cher Burkina, à faire barrage avec la dernière énergie, à la barbarie, l’intolérance, les violences physiques perpétrées par des groupuscules à la solde des gens aux intérêts malsains et inavoués sur le campus.

Ces maux n’ont pas leur place dans une université mais dans une prison à la guantanamo.

Nous invitons les autorités de l’Université à sanctionner ces barbares d’un autre monde avec la plus grande fermeté en adéquation avec les textes en vigueur à l’Université.

Halte à la violence et l’intolérance sur le campus !

Vive les débats d’idées !

Pour la Coordination des étudiants CDP

Le Président,
OUEDRAOGO Bachir Ismaël

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