Actualités :: "La critique est en elle-même une proposition... ", explique le Pr Jacques (...)

Dans cette publication sur sa page Facebook, Jacques Nanéma, professeur titulaire de philosophie à l’université Joseph Ki-Zerbo, parle de l’utilité et de la pédagogie de la critique. "Burkinabé, la critique porte toujours en elle-même des fruits, elle contient ses propres solutions qu’il suffit dès lors d’examiner tranquillement selon une approche multi-perspectiviste, systémique.", souligne-t-il.

Si vous avez un peu de jugeote, celui qui vous critique n’a pas encore besoin de vous faire des propositions, après vous avoir critiqué. Il est d’ailleurs indécent de faire faire aux gens un double travail. La critique est déjà une épreuve difficile, iconoclaste, risquée, elle exige déjà beaucoup de courage pour renoncer à la complaisance habituelle et s’engager dans l’exercice périlleux de la déconstruction.

La flatterie est bien facile tandis que la critique est souvent pénible, ardue. Mais, si vous avez vous-même un esprit critique, un jugement bien formé, aiguisé, vous pouvez comprendre par vous-même la critique qui vous est adressée et par voie de conséquence ce qu’elle suggère comme alternatives possibles. C’est là toute l’utilité et la virtuosité de l’école dont la mission est de former à la pensée critique.

Après une sévère critique, pas encore besoin de vous faire un dessin...ou alors ce serait vous prendre pour un demeuré ; ce qui n’est pas faire preuve de courtoisie.

Demander des propositions concrètes après les critiques, c’est avouer qu’on n’a même pas la capacité de comprendre la critique. Quand on reçoit des coups, on apprend en même temps comment s’en protéger au mieux. Prétendre accepter les critiques à la condition qu’elles soient assorties de propositions, qu’elles soient constructives, c’est confesser une frivolité certaine, mais aussi indiquer l’omniprésence d’une paresse intellectuelle qui ne dit pas son nom, et c’est faire preuve de chantage, tenter au risque d’avouer sa faiblesse d’intimider, d’inhiber toute forme de critique.

L’homme intelligent, perspicace, comprend tout de suite où la critique contre ses faits, gestes et propos conduit, débouche, et où on veut en venir. Il a l’intuition rapide des remèdes possibles et sûrs à développer contre les failles que dénonce et révèle la critique qui au fond n’est jamais vraiment stérile. Elle se livre tout d’un bloc, toujours avec ses promesses, ses épines, ses fleurs et ses fruits.

Morale de l’histoire :
1) aucune raison de paniquer devant la critique, elle rend service si on sait l’entendre, se remettre en question et se remettre en perspective...
2) il faut former son propre jugement à l’exercice critique et réflexif, cela permet d’être serein devant les critiques les plus intempestives. La colère surgit là où on se reconnaît déjà incapable de discuter, de confronter des arguments...

Burkinabé, la critique porte toujours en elle-même des fruits, elle contient ses propres solutions qu’il suffit dès lors d’examiner tranquillement selon une approche multi-perspectiviste, systémique.

Pr Jacques Nanéma

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