Actualités :: Tribune : « La culture porte les espoirs d’une Afrique de paix et de sécurité (...)

Par cette tribune parvenue à notre rédaction, l’ancien ministre de la culture, des Arts et du tourisme, auteur de l’ouvrage « Pour la culture, je plaide », Abdoul Karim Sango, fidèle à ses convictions, notamment sur les questions de la vie de la nation, porte la réflexion sur l’enjeu de la culture pour les peuples. Un sujet qu’il analyse à travers plusieurs aspects et dont nous vous proposons ci-après l’intégralité.

La culture porte les espoirs d’une Afrique de paix et de sécurité durable !

Depuis l’époque coloniale, il a été entrepris un long processus de négation des cultures africaines par les colonisateurs. En effet, il est suffisamment prouvé que pour dominer un peuple, il suffit de lui faire douter de la puissance créatrice de sa culture et de son histoire. La force et la puissance d’un peuple se trouvent dans sa culture et son histoire. C’est en elles que le peuple trouve les ressources pour affronter les défis de tous genres. La néo colonisation et la mondialisation ont accéléré le processus de désintégration culturelle des peuples d’Afrique, situés principalement au Sud du Sahara.

Après plus de soixante ans d’indépendance, les Africains peuvent-ils continuer d’en vouloir aux colonisateurs d’avoir contribué à néantiser leurs cultures ? Pourquoi une fois devenus indépendants, les États n’ont-ils pas mis en place de véritables politiques publiques de résistances culturelles ? Pourquoi certains peuples autrefois colonisés, notamment ceux d’Asie, ont-ils réussi leur révolution culturelle dans la mondialisation ? Pourquoi les gouvernants africains encouragent-ils plutôt les aspects folkloriques de la cuture qui amusent et font exotique, que les aspects plus substantiels qui éveillent les consciences, affirment l’identité et promeuvent la liberté et la souveraineté ? A-t-on encore besoin de démontrer que la culture pourrait contribuer plus efficacement à relever les nombreux défis d’un pays comme le Burkina Faso ?

Au Burkina Faso, le discours officiel sur le rôle et la place de la culture a toujours été en total déphasage avec la réalité. Tous les gouvernants répètent sans cesse depuis les indépendances que la culture constitue le socle du développement. Toutefois, seul le régime du capitaine Thomas Sankara avait mis en œuvre une véritable politique de développement de la culture. On peut citer notamment, la création de l’Institut des peuples noirs (IPN), l’instauration de la Semaine Nationale de la Culture (SNC), la construction de salles de projection de cinéma dans les principales grandes villes du Burkina Faso, le port du Faso danfani, la promotion effective des langues nationales. Passé cette période, la culture est redevenue le parent pauvre des politiques publiques. On doit rendre aussi hommage au Président Sangoulé Lamizana pour la création du Fespaco en 1969, un événement qui fait aujourd’hui la fierté de toute l’Afrique.

Ainsi, encore en 2024, le budget de l’État burkinabè consacre moins de 1% pour financer les politiques publiques en matière culturelle. La faible allocation budgétaire au profit du secteur de la culture n’est pas une nouvelle tendance à imputer au gouvernement actuel. De nombreux pays d’Afrique font pareil. En cette période d’affirmation de la souveraineté du peuple où le tissu social est complètement déstructuré, le budget du secteur aurait pu connaître une hausse symbolique, le situant à 2 %.

Le développement est fondamentalement culturel

Sur la relation entre culture et développement, il suffit de rappeler les théories déjà suffisamment élaborées par d’éminents intellectuels africains sur la culture comme socle de développement (Cheick Anta Diop, Joseph Ki Zerbo, Laurent Bado, Felwine Sarr, Achille Mbembe…). La revendication a été portée par des hommes politiques comme Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kwamé N’krhumah, Julius Nyerere sans réel succès.

Toutes ces personnalités ont en point commun la défense d’un modèle de développement inspiré des cultures et traditions africaines dans ce qu’elles ont de plus valorisants. Le professeur Joseph Ki Zerbo a beaucoup contribué à la conceptualisation du développement endogène porté dans le discours officiel du gouvernement de la transition en cours au Burkina Faso. Quelques célèbres formules lui sont attachées, parmi lesquelles : « la natte des autres » ; « on ne développe pas, on se développe ». Le développement endogène, ce n’est pas la manifestation d’une volonté de repli identitaire ou de velléités autarciques. Les systèmes de culture s’enrichissent mutuellement, et ne sont jamais statiques. Les Africains entendent simplement exister à côté des autres qui arborent et défendent fièrement leurs identités culturelles. Les Américains, les Asiatiques, les Européens, les Juifs et les Arabes défendent leurs cultures et tendent souvent à l’imposer aux autres. Pourquoi cela pose-t-il problème quand il s’agit de l’Afrique ? Pourquoi les Africains doivent-ils se diluer dans les autres peuples comme s’ils ne pouvaient pas se revendiquer une histoire et une identité propres ?

La culture au secours de la démocratie

Depuis les derniers coups d’État survenus en Afrique de l’Ouest (Mali, Guinée, Burkina Faso et Niger), des voix s’élèvent pour faire le procès de la démocratie la présentant comme un modèle d’organisation politique importé de l’occident et imposé aux Africains. La démocratie dénoncent-il, serait inadaptée aux réalités culturelles africaines. Il est pourtant aisé de démontrer que les grands théoriciens du développement endogène tels que Cheick Anta Diop et Joseph Ki Zerbo, pour ne citer que les deux, ont été de fervents défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme. Quel Burkinabè ne se souvient-il pas de la formule de Ki Zerbo lors des grandes marches des années 2000 pour plus de démocratie et de liberté au Burkina Faso « Nan lara an sara » ? (si nous nous couchons, nous sommes morts)

Avec l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, on pourrait se demander si les Sénégalais vivent sur un autre continent pour connaître un temps aussi fort de vie démocratique à même de faire pâlir les citoyens de pays qualifiés « grandes démocraties ». Si ce n’est de l’ignorance, il n’existe nulle part de grandes démocraties. Il suffit d’observer l’actualité des pays qui servent d’étalon en la matière pour se convaincre que la démocratie est une construction permanente faite de haut et de bas.

La fierté qui anime les Sénégalais avec l’organisation réussie de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, les Burkinabè des années 1978 l’ont sans doute ressentie aussi avec le scrutin présidentiel organisé en Haute- Volta sous la troisième République. Alors que partout sur le continent c’était le règne des partis uniques et des régimes militaires, le président en exercice le général Sangoulé Lamizana, au pouvoir depuis 1966, était contraint à se faire réélire au deuxième tour contre Macaire Ouédraogo, le candidat civil de l’opposition d’alors.

Analysant le scrutin présidentiel de 1978, le constitutionnaliste français Bernard Chérigny écrivait que : « Pour la deuxième fois aussi depuis l’indépendance, le peuple voltaïque a donné l’exemple à l’Afrique d’un authentique sursaut démocratique ». Partout où les hommes gouvernent en plaçant l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers, la démocratie reste la meilleure forme d’organisation des sociétés humaines. Elle a sans doute ses défauts, ce qui a fait dire à Churchill que la démocratie était le pire des régimes à l’exception des autres. Mais elle demeure un processus perfectible et en constante construction, pour peu que le peuple en reste le maître suprême et le principal bénéficiaire.

En cette période trouble de notre histoire, l’Afrique est victime d’une vaste campagne de désinformation sur les réseaux sociaux qui pourrait conduire le continent à revivre les moments douloureux des régimes autoritaires et de dictatures féroces mettant en péril trente ans de lutte pour la défense des idéaux démocratiques. Il est quand même troublant que les réseaux sociaux, développés dans un contexte de démocratie libérale, soient de nos jours utilisés pour cultiver l’intolérance et la haine entre les peuples. Les réseaux sociaux sont devenus une véritable menace à la paix mondiale et l’ONU devrait s’en préoccuper plus sérieusement.

Rien n’est plus faux que d’affirmer que la démocratie a été importée et qu’elle constitue un luxe pour l’Afrique. Or, voilà le type d’aberration qui est de plus en plus répandu et trouve un écho favorable auprès d’une partie de la jeunesse africaine désabusée par trente ans de mauvaises pratiques démocratiques. Élections truquées, partis d’opposition marginalisés, justice aux ordres, parlements soumis à l’exécutif, corruption massive de l’appareil d’État, organisations de la société civile de service, tel est le tableau peu reluisant que l’on peut dresser des démocraties mises en œuvre dans de nombreux États africains au cours de ses trente dernières années. Ces mauvaises pratiques ont été adoubées par les principales organisations d’intégration économique et politique (Union africaine, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest…) et par la communauté dite internationale. Voilà comment une partie de l’opinion africaine a commencé à penser que la démocratie est un jeu de dupes. Lincoln n’affirmait-t-il pas que : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ».

La démocratie est un processus organisationnel d’une société qui aspire à la liberté et à l’égalité de tous. La finalité de la démocratie est la quête permanente du bien être des membres de la communauté. En dépit des temps difficiles que traverse la démocratie dans un pays comme le Burkina Faso, une majorité des citoyens la préfèrent encore à toute autre forme de gouvernement. Selon un sondage Afrobaromètre (2022), 55% des Burkinabè ont une nette préférence pour la démocratie. Cela est un message d’espoir !

La démocratie et les droits de l’homme ne sont pas apparus en Afrique du fait du colonisateur. Pour cela, il faut accepter avec humilité, d’interroger les cultures et l’histoire des sociétés africaines. Prenons le cas du Royaume moaga. Dans ledit royaume, les règles coutumières d’accession au pouvoir et de son exercice ne sont pas incompatibles avec l’idéal démocratique. Le Roi étant choisi sur la liste des candidats éligibles sur la base de critères liés à sa capacité de gouverner pour l’intérêt de la communauté par un collège d’électeurs composé de notables. Le Roi doit être d’une droiture morale exemplaire et présenter certains traits physiques. Il ne doit pas présenter certains handicaps physiques. Quant à l’exercice du pouvoir lui-même, il est encadré par les règles coutumières que le Roi ne peut pas transgresser impunément. Le Professeur Joseph Ki Zerbo affirme que : « le Roi règne mais c’est la coutume qui gouverne ». Un Roi qui trahit son serment (le fait de poser des actes immoraux) est contraint de boire la ciguë et de rejoindre l’au -delà. Selon des anthropologues, les principes d’égalité et de liberté chers à la démocratie ont de tout temps caractérisé les sociétés à structure lignagère, comme par exemple chez les Gourounsi ou les Lobi.

Les décisions relatives à la vie de la communauté sont prises dans de nombreuses sociétés africaines à l’issue de longues séances de délibérations connues sous l’appellation de l’arbre à palabres. L’essence même de la démocratie, c’est la délibération sur les sujets d’intérêt général.

Sur la question plus spécifique des droits de l’homme, la Charte de Kurunkanfungan qui date du 13ème siècle était plus progressiste que les Déclarations de 1948 et de 1789. Par exemple, les menaces actuelles qui pèsent sur le climat et mettent en péril la survie de la planète et celle de tous les êtres vivants, avaient déjà trouvé leurs réponses dans plusieurs sociétés traditionnelles africaines. Les mécanismes traditionnels de préservation de la nature connus dans les sociétés africaines respectent l’équilibre environnemental. Les Burkinabè ont en souvenir le miracle réalisé par Yacouba Sawadogo (décédé le 3 décembre 2023) dans la région du Nord, prix Nobel alternatif 2018.

Nous devons l’affirmer avec fierté, Les Africains disposent d’un riche patrimoine culturel et historique pour se construire des institutions démocratiques solides sans interférence d’une quelconque puissance occidentale. Le peuple burkinabè et les autorités de la transition doivent s’attaquer résolument à cette tâche titanesque dans un processus participatif et transparent. Les mouvements venant du bas qui font le procès de la démocratie, revendiquent plutôt un modèle démocratique en adéquation avec les systèmes de valeurs issus de leur société. Ils méritent d’être entendus. Si la démocratie c’est la vox dei, nous avons l’occasion de rebâtir des institutions démocratiques plus solides ouvrant l’ère d’un long temps de stabilité et de paix pour les États. On aurait tort de mépriser la voix des sans voix. Au-delà des questions de démocratie, la culture peut être d’un apport efficace dans la lutte contre l’extrémisme violent.

La culture au service de la lutte contre l’extrémisme violent

L’autre point intéressant qui est un prolongement du premier est celui d’examiner comment l’on peut recourir à la culture pour en faire un outil efficace de lutte contre l’extrémisme violent. La culture dans sa définition selon l’Unesco fait appel aux valeurs et à l’histoire. La culture peut être considérée comme un système de symboles partagés par tous les membres d’une société. Sous cet angle, la culture a deux dimensions, d’une part elle est la conscience collective d’une identité, et d’autre part elle est un ensemble de normes ayant trait à l’identité. Dès lors, dans le contexte d’un pays comme le Burkina Faso, on peut s’interroger sur ce qu’est l’identité collective burkinabè et en préciser les valeurs culturelles de référence. Autrement dit, c’est quoi être un Burkinabè ? Qu’est-ce qui distingue le Burkinabè de l’Américain, du Kenyan ou du Français ? Suffit-il de naître de parents Burkinabè pour porter cette identité ?

Une étude menée en 2017 par le ministère en charge de la culture a permis de dégager les valeurs culturelles de référence partagées par les Burkinabè. Sont considérées notamment comme étant des valeurs culturelles de références ce qui suit :

-  Obéissance aux mêmes interdits ;
-  Sens du bien commun ;
-  Solidarité et compassion ;
-  Accueil et hospitalité ;
-  Tolérance et fraternité ;
-  Sens du respect notamment celui des anciens ;
-  Intégrité et l’honnêteté

Tout individu se réclamant de l’identité burkinabè doit, a priori porter ces valeurs. A celles-ci, on peut ajouter plus généralement la sacralité de la vie humaine chez les Africains. Ainsi, l’individu n’a pas le droit non seulement de tuer mais aussi de se donner la mort. Le suicide est considéré comme une abomination dans les sociétés traditionnelles africaines. Du reste, c’est au regard de la sacralité de la vie humaine que les Africains sont majoritairement contre le droit à l’avortement admis dans certaines sociétés occidentales. Loin de nous la prétention de présenter une image idyllique de l’Afrique ! Il a existé dans certaines communautés des rites sacrificiels au cours desquelles sont opérées des sacrifices humains et bien d’autres actions qui sont aujourd’hui considérées comme des atteintes graves aux droits humains. Mais ces rites avaient une finalité, protéger les communautés contre des menaces de diverses natures. Toutes les communautés du monde ont eu de telle dispositions et pratiques culturelles. C’est pourquoi à la Conférence de Mexico de 1982, l’UNESCO a élaboré une définition consensuelle de la culture en mettant l’accent sur « le respect des droits fondamentaux de l’homme ».

Si on part de l’idée que la culture africaine attache autant de valeurs à la vie humaine, comment expliquer dans ces conditions la montée de l’extrémisme violent et son lot de crimes de sang dans certains pays africains comme le Burkina Faso et dans les autres pays sahéliens affectés par le même fléau ? Au-delà des enjeux géopolitiques, il nous faut encore avoir le courage de nous réinterroger sur cette tragédie.

En effet, le nombre de morts liés au terrorisme au Burkina Faso entre 2019 et 2023 est estimé à 5149, faisant du Burkina le premier pays le plus affecté par ce phénomène dans le monde. Au-delà de cette comptabilité macabre, la situation humanitaire est globalement désastreuse dans l’indifférence de la communauté internationale avec 2,3 millions de personnes en insécurité alimentaire, 2 000 000 de personnes déplacées internes, 800 000 enfants déscolarisés, et 6, 3 millions de personnes en situation de besoins alimentaires.

Au nom de quoi, les jeunes recrutés dans les groupes extrémistes violents sévissent-ils contre leurs propres frères ? Plusieurs interventions officielles n’ont pas manqué de signaler clairement pour le Burkina Faso que : « Ceux qui nous attaquent sont nos propres frères ». D’où leur vient-il cette culture de la mort absurde ?
Il est évident que ces jeunes terroristes ont épousé des valeurs culturelles étrangères à celles de leur communauté d’origine. Ces jeunes ont une identité corrompue qui les rend perméables à l’idéologie de la mort portée par des mouvements extrémistes. Le profil général des terroristes qui posent des actes criminels sur le territoire burkinabè est celui de personnes n’ayant pas reçu d’éducation formelle, ou déscolarisées. Or, l’école est le lieu par excellence de transmission des valeurs fondatrices d’une société. Par ailleurs, les systèmes d’éducation traditionnelle qu’offraient les différentes communautés se sont affaiblis avec la mondialisation et l’exode rural. La paupérisation extrême des familles a fragilisé l’autorité parentale. Il en résulte que de nombreux parents observent avec impuissance que leurs enfants sont plutôt « éduqués par la rue ».

Face à cette situation, nous devons reconstruire l’identité de toute cette jeunesse livrée à elle-même et facilement influençable. Il faut la reconnecter avec les valeurs culturelles puisées dans notre riche patrimoine.

Les artistes peuvent déconstruire le discours porté par les terroristes. Le cinéma africain, à travers le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) peut contribuer à la reconstruction de cette véritable identité des jeunes africains.

Dans son film Sira qui a remporté l’étalon d’argent du Fespaco 2023, la réalisatrice Burkinabè Apolline Traoré, dénonce les ravages de l’extrémisme violent dans une société. Mais elle présente aussi la résilience des communautés à ne pas céder à cette idéologie mortifère. Le film aide à une meilleure compréhension du phénomène et de ses conséquences. Mais au-delà du cinéma, la littérature, les contes, la musique et le théâtre peuvent être utilisés pour réaliser ce travail de reconstruction des identités perdues autour des valeurs culturelles de référence.

Mais pour que ces disciplines artistiques qui sont de formidables outils de communication de masse dotés d’immenses pouvoirs d’influence sur nos groupes sociaux et nos communautés, il faut que les États africains prennent un peu plus conscience de leur place, rôle et impact dans les transformations morales et mentales de nos sociétés, et leur réserve un traitement plus favorable.

La mise en place de politiques culturelles qui encourage l’émergence et le développement des industries culturelles créatives peut contribuer à résoudre l’épineuse question du chômage des jeunes. Si les jeunes ont des emplois décents, ils résisteront plus facilement aux emplois de la mort. De ce point de vue, le secteur de la culture regorge de nombreuses possibilités jusque-là insuffisamment exploitées par les États. Par exemple au Nigéria, l’industrie cinématographique à travers Nollywood, est devenue le deuxième plus grand employeur après le secteur agricole.

Selon l’OCDE, « en plus de faire de bonnes affaires, la culture rend nos sociétés plus heureuses, plus saines et plus inclusives. Des données de plus en plus nombreuses montrent qu’une participation accrue à la vie culturelle a des effets positifs sur le bien-être et la santé, et qu’elle encourage la cohésion sociale en favorisant l’intégration et l’inclusion des groupes marginalisés. En outre, la culture et la créativité accroissent l’attrait des endroits où elles sont regroupées en tant que lieux de vie, destinations touristiques et lieux où investir ».

En ces temps de grands bouleversements mondiaux, la culture reste le levier puissant par lequel nous pourrons bâtir un monde de paix et de sécurité collective. Le temps de l’Afrique sera culturel ou ne sera pas !

Abdoul Karim SANGO
Ancien ministre de la culture
Enseignant chercheur à l’Enam
Centre d’études africaines de l’Université de Floride

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