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Rentrée scolaire à Ouagadougou : Le Covid-19 a "virussé" l’argent des parents d’élèves

Publié le jeudi 1er octobre 2020 à 01h32min

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Rentrée scolaire à Ouagadougou : Le Covid-19 a

Les élèves reprennent le chemin de l’école ce jeudi 1er octobre 2020 sur toute l’étendue du territoire national, enfin, là où la situation sécuritaire le permet . A la veille de cette rentrée, l’heure est à l’achat des fournitures scolaires. Lefaso.net a fait un tour dans quelques librairies de la ville de Ouagadougou. Objectif, s’enquérir des conditions des préparatifs de la rentrée au niveau des parents d’élèves, la situation des prix des fournitures scolaires et surtout de la disponibilité des manuels.

Vente de fournitures scolaires aux abords des rues et dans les marchés, grandes affluences dans les librairies ; c’est ce que l’on constate d’habitude à l’approche de chaque rentrée des classes. Cette année, si les commerçants sont au rendez-vous, chez les parents d’élèves, c’est une autre réalité : l’éternel problème d’argent se pose. Particulièrement cette année, la rentrée se déroule dans un contexte de crise sanitaire mondiale qui a paralysé beaucoup de secteurs d’activités, donc l’économie.

De l’avis d’Amidou Sawadogo, vendeur de fournitures scolaires à Kilwin, les parents d’élèves ont jusqu’à trois mois pour préparer la rentrée des classes. De son entendement, « aucun parent ne devrait être surpris » par la rentrée. Mais très vite, M. Sawadogo relativise en disant qu’au-delà de la rentrée, il y a d’autres problèmes auxquels font face les parents. Il justifie également la situation de certains parents d’élèves par la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19. La crise a mis l’économie à genoux, et les mesures prises par le gouvernement pour atténuer ses effets tardent à venir, fait savoir Amidon Sawadogo.

librairie de la rue

« C’est pourquoi nous essayons de comprendre nos clients, parce que nous mêmes, nous sommes aussi des parents d’élèves. Certains parents cherchent d’abord à manger pour leurs enfants, ils vivent le jour au jour. Il ne faut donc pas en vouloir à ces gens-là. Ce qui fait que parfois entre les vendeurs et les clients, il y a souvent des « deals » c’est-à-dire un terrain d’entente (crédit). Cela n’arrange pas trop les commerçants, car il arrive des fois que le client ne respecte pas son engagement. Au regard de tout cela, il est difficile de réaliser un bénéfice dans la vente des fournitures scolaires » a confié M.Sawadogo.

Par ailleurs, il a rappelé que les prix des fournitures cette année, comparativement à celle précédente, n’ont pas connu de hausse. Les prix sont restés presque les mêmes. Cependant, certains articles scolaires ne sont pas encore disponibles, notamment les annales pour les classes d’examens.

Clients à la librairie jeunesse d’Afrique

Partisans de la dernière minute

« Difficile de dire qu’il n’y a pas le marché, car les Burkinabè sont des gens de la dernière minute » a déclaré Assani Simporé, gérant à la librairie jeunesse d’Afrique. Ce dernier a relevé deux problèmes majeurs pour cette rentrée scolaire. Il s’agit principalement de la fermeture des frontières due au Covid-19 ; ce qui a fait que les produits sont venus en retard. Il a expliqué que la crise sanitaire n’a pas impacté les prix des produits, mais a rendu indisponibles certains articles sur le marché de façon générale. N’empêche, fait savoir M. Simporé, que les marques (qualités) déterminent aussi les prix.

C’est l’argent qui manque

Père de cinq enfants, Gaston Nana dit être un ancien et fidèle client de la librairie jeunesse d’Afrique. « Je suis venu payer uniquement que des cahiers qui m’ont coûté 46 440 F CFA. Les cahiers sont de bonnes qualités ici, surtout la marque calligraphe. Cette année les prix sont presque les mêmes par rapport à l’année écoulée. Malheureusement c’est l’argent qui manque un peu. Je vais revenir payer le reste après. Nous voulons bien anticiper les achats mais il y a d’autres charges familiales qu’il faut gérer dans l’immédiat. Je vais acheter les livres scolaires ailleurs car ici (à la librairie), ils disent que l’Etat leur a formellement interdit la vente de ces documents scolaires. Pourtant devant la porte de la librairie on en trouve chez les vendeurs ambulants. Quel paradoxe !? » raconte-t-il.

Gaston Nana, parent d’élève

La crise sanitaire est évoquée par toutes les parties, parents d’élèves et vendeurs. Elle aurait, d’une part, retardé la livraison à temps des fournitures scolaires, et d’autre part, paralysé leur vente en ce sens que les parents d’élèves évoquent des problèmes d’argent. En revanche, le Covid-19 ne semble pas avoir impacté les prix.

Dofinitta Augustin Khan (Stagiaire)
Lefaso.net

Légende 1 : photo à une
Légende 2 : Gaston Nana, parent d’élève
Légende 3 : librairie de la rue

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