La fermeture des écoles est l’une des conséquences de la pandémie de Covid-19, qui continue de sévir actuellement dans le monde. Selon Mohamed Malick Fall, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe, dans cette partie de l’Afrique, ce sont 140 millions d’enfants qui ont été privés d’éducation à cause du Covid-19.

Or, comme le souligne Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, plus les enfants sont déscolarisés pendant longtemps, plus le risque qu’ils ne retournent pas à l’école est élevé. Elle indique par ailleurs que ce sont plus de 18 millions d’enfants qui bénéficient des repas de cantine à l’école. La fermeture des salles de classes a donc également des conséquences sur la nutrition des enfants.

Mohamed Malick Fall, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe

Mais la plus grande crainte de Mohamed Malick Fall, c’est le risque de « perdre une génération » et de mal la préparer pour affronter d’autres crises. Il craint également que les nombreux acquis engrangés par l’UNICEF et ses partenaires dans la lutte contre la malnutrition et pour l’accès à l’éducation d’un plus grand nombre d’enfants, ne soient perdus. Les enfants qui ne fréquentent pas l’école aggravent en effet les inégalités déjà existantes.

Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

Pour toutes ces raisons, il est urgent selon les conférenciers, que les écoles rouvrent leurs portes tout en minimisant les risques de propagation du Covid-19. Et cela dans l’intérêt non seulement des enfants et des parents, mais aussi des gouvernements. Cette réouverture des écoles est tout à fait possible pour peu que l’on continue de sensibiliser les enfants au respect des mesures barrières et que l’on mette à la disposition des écoles, de l’eau et du savon et qu’on améliore l’assainissement au sein des écoles. Dr Moeti et M. Fall suggèrent également de créer les conditions pour le respect de la distanciation physique. Cela peut se faire par la réorganisation des classes ou même que les cours se fassent en plein air, pour minimiser les risques de propagation de la maladie à coronavirus.

Pour Dr Moeti, les écoles en milieu rural pourraient rouvrir avant celles des centres urbains, parce que le taux de prévalence du Covid-19 en milieu rural est plutôt bas. Et pour les zones où il n’y a aucun cas de Covid-19, la réouverture ne pose pas de problème et peut se faire rapidement. Il faudrait seulement accentuer la sensibilisation et doter ces écoles de savon, leurs moyens étant souvent plus limités que les écoles en ville.

Et c’est convaincus, que les enfants sont de « puissants acteurs de changement », qui apprennent et comprennent vite et n’ont aucun mal à assimiler les mesures d’hygiène, que les conférenciers militent activement pour la réouverture des écoles en Afrique.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net