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Des pistes concrètes de collaboration dégagées

Publié le jeudi 15 septembre 2005 à 00h00min

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Les représentants de soixante-deux (62) Organisations internationales non gouvernementales et autres organisations de la société civile (OING/OSC) dotées du statut consultatif auprès des instances de l’Organisation internationale de la Francophonie se sont retrouvées les 12 et 13 septembre 2005 à Ouagadougou pour la Ve Conférence francophone des OING. La conférence a permis de lancer un processus de dialogue avec l’OIF dans toutes ses composantes.

Les organisations internationales francophones sont pour la Francophonie, des partenaires à part entière.

En réponse aux exigences d’une Francophonie en constante évolution, un travail en profondeur a été entrepris en vue d’impliquer davantage la société civile au service de ces objectifs. La Ve Conférence francophone des OING, organisée par l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, en partenariat avec le gouvernement du Burkina Faso, a procédé à l’élection de son président en la personne de M. Moussa Daff de l’Association francophone d’éducation comparée (AFEC) et des membres du comité de suivi pour un mandat de deux ans. Les travaux de la conférence ont été faits en ateliers autour des quatre missions définies par le Xe Sommet de la Francophonie.

S’agissant de la promotion de la langue française, première mission, les participants ont insisté sur la nécessité de bien identifier, pour éviter toute dispersion, les lieux stratégiques où, au cours des dix prochaines années, se jouera l’avenir de la langue française. Ils ont également recommandé l’identification des grandes manifestations internationales où il est essentiel de garantir l’usage du français.

Quant à l’atelier en rapport avec la promotion de la paix, de la démocratie et des droits humains, les recommandations ont porté sur : la valorisation des engagements de la Déclaration de Bamako sur la scène internationale, la promotion d’une culture démocratique intériorisée et le respect effectif des droits de l’Homme par la sensibilisation et l’éducation, la participation au Réseau d’information et de concertation de l’OIF pour la mise en œuvre du dispositif d’observation et d’évaluation permanentes de la délégation aux droits de l’Homme.

Diversité culturelle, facteur de rapprochement

M. Roger Dehaybe de la l’AIF

Le rapport de l’atelier sur l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche a mentionné les rôles spécifiques des OING du secteur de l’éducation ; spécificité qui découle de trois caractéristiques, à savoir une plus grande liberté de réflexion et d’action, la diversité culturelle des OING et celle de leurs champs d’action et enfin, l’émergence de nouveaux champs de recherche grâce à la proximité avec le terrain. Les participants estiment que la diversité culturelle qui constitue le lien entre la Conférence des OING et la Francophonie, doit être traduite en termes éducatifs, économiques et politiques.

S’agissant du développement durable et de la solidarité, les OING attendent que l’AIF les invite aux réunions thématiques et que celle-ci soit un vecteur de mixité horizontale entre universités/ONG et organismes internationaux. Comme idées forces, les OING pensent que la langue française doit être un vecteur de production et qu’elles-mêmes ont intérêt à s’inspirer des modèles anglo-saxons. A l’issue des travaux, les OING et OSC ont estimé que la conférence a permis de lancer un processus de dialogue avec l’OIF dans toutes ses composantes et mieux se connaître et de commencer à structurer leur travail au sein de la conférence, en liaison avec l’OIF. Un cadre de référence provisoire de travail a pu être produit dans chaque atelier et le comité de suivi devra veiller à son respect. L’enjeu est d’arriver à créer un véritable forum de discussion permettant de dégager les pistes concrètes de collaboration entre OING/OSC mais également en relation avec les différents opérateurs de la Francophonie.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)


Les participants apprécient

* Mamounata Cissé, confédération internationale des syndicats libres (CISL)

Mamounata Cissé

Cette rencontre constitue non seulement une grande victoire pour l’OIF mais aussi pour l’ensemble de la société civile qui a su qu’il était très important de développer un partenariat entre nous au bénéfice de la communauté francophone. Face aux multiples défis auxquels, la communauté francophone est confrontée par rapport à la mondialisation de l’économie, à une mondialisation qui a tendance à se baser sur une seule culture et dont les conséquences sont très graves sur les populations du Sud.

Je crois que dans le rapport qui nous a été fourni, les grandes lignes ont été mises en avant comme principes directeurs du travail à faire.

Il y a les droits de l’Homme, les droits syndicaux, les droits fondamentaux, etc. Nous avons décrié des situations de violations flagrantes et nous avons interpellé les ONG à faire pression pour que les droits de l’Homme soient respectés et que les violations flagrantes dans certains pays soient dénoncées et suivies pour une issue favorable.

Au niveau du Burkina Faso, il y a des efforts à faire dans ce sens parce qu’il y a des dossiers que beaucoup de gens de l’espace francophone attendent de voir évacués.

Richard Charron

Richard Charron, secrétaire général de l’Association francophone internationale des directeurs d’établissements scolaires (AFIDES) basée au Canada et présent dans vingt cinq (25) pays de l’espace francophone

La Ve Conférence francophone des OING est un moment très encourageant pour la Francophonie. Elle lance un appel à la société civile à participer à la programmation qu’elle est en train de mettre en place.

La société civile pourrait jeter un regard sur les nouvelles orientations de la Francophonie en lui donnant son avis, son soutien.

Cela est une volonté de collaboration de la Francophonie institutionnelle avec la société civile. Pour assurer le suivi entre les OING et les instances de la Francophonie, un comité de suivi a été mis en place par la Ve conférence.

Nous espérons que cela donne lieu à beaucoup de suites concrètes parce que les OING sont sur le terrain, elles travaillent auprès des populations. Donc, cette conférence doit aboutir à des actions concrètes afin qu’on puisse collaborer tous ensemble dans chacun de nos secteurs d’activité.

* Clémentine Ouédraogo, présidente du conseil d’administration du Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales

Clémentine Ouédraogo

Nous ne sommes pas accrédité au niveau de la Francophonie, nous participons en tant qu’observateur.
A ce titre, nous avons pris part à tous les travaux. Je me suis intéressée aux possibilités en matière d’éducation des ONG par la Francophonie pour que celle-ci puissent atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Les idées fortes ont été développées pour renforcer le partenariat entre la Francophonie institutionnelle et celle du terrain. Mais nous ne savions pas concrètement comment cela va se réaliser.

Sinon, on a souhaité qu’il y ait des rencontres entre les OING elles-mêmes d’une part, et entre ces structures et la Francophonie, d’autre part.

* Docteur Gamassa Alain, président de l’Association pour la protection de l’environnement du Golf de Guinée, membre du réseau Hélio international

Nous sommes pleinement satisfais. Dès l’ouverture de la conférence, le discours du secrétaire général de l’OIF était rassurant.

A travers ses propos, nous avons observé la nécessité pour la Francophonie institutionnelle de prendre en compte les préoccupations des communautés de base représentées par les OING.

Dr Gamassa Alain

Pour nous, cela est très important et va permettre aux OING et autres associations de se mobiliser davantage sur le terrain. J’ai pris part à l’atelier sur la coopération et le développement durable, c’était très enrichissant.

Aujourd’hui, les OING peuvent compter sur un instrument, à savoir le comité de suivi et son président élu par la conférence. Avec cette nouvelle orientation de la Francophonie, nous améliorerons les conditions de vie de nos populations.

Propos recueillis par Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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