Ces trois applications ont été développées par le ministère de la Santé avec l’appui technique et financier de certains partenaires dont l’UNICEF, l’OMS, TDH (…). Le système étant opérationnel, le ministère de la Santé a jugé nécessaire de le faire connaitre au grand public afin de le rendre rapidement exploitable. C’est le sens que les organisateurs donnent à la présente cérémonie de lancement. Selon le directeur du système d’information en santé (DSIS), Dr Boukarî Ouédraogo, cette innovation comporte plusieurs avantages.

« Elle permet de faire le suivi des cas contact à domicile c’est-à-dire quand quelqu’un a le coronavirus, la personne doit être suivi à domicile pendant 14 jours. L’autre avantage, c’est que quand tu es un cas contact et que tu réside à une distance où ça ne permet pas aux agents de santé et aux volontaires de faire un suivi à domicile, l’application permet éventuellement au cas contact d’envoyer gratuitement les informations de son suivi par SMS ».

Les avantages des outils numériques n’est plus à démontrer, selon le DSIS

Mais ce n’est pas tout. « Elle permet aussi au grand public de faire remonter un certain nombre de symptômes qu’il aurait constaté que ça soit la fièvre, la toux au niveau du Corus. Cela permettra de voir s’il faut faire un prélèvement pour s’assurer que c’est un cas de coronavirus. L’autre point, c’est que l’application permet de centraliser les données au niveau de la base de données nationale qui est déjà utilisée pour le suivi et la prise de tous les cas du coronavirus au Burkina Faso », ajoute Dr Boukari Ouédraogo. L’application est disponible en téléchargement sur les sites web www.santé.gov.bf et www.onsp-santé.bf.

Les concepteurs ont pensé à tout le monde même ceux qui sont dans les coins reculés où il n’y a pas de connexion internet. En effet, l’application marche aussi bien avec les smartphones qu’avec les portables java (portables non Android) et l’envoi des SMS est gratuit pour l’utilisateur. Afin de rendre cette innovation plus proche des populations, l’application prend en compte quelques langues nationales telles que le mooré, le dioula, le fulfuldé, le gulmacema. L’ambition affichée de la DSIS est de rendre disponible l’application sur Play store en téléchargement libre et sur la page Facebook.

Les participants à la cérémonie de lancement

Les avantages de corona-detect…

Au Corus, la mise en œuvre de l’application corona-detect est une réalité. Et au coordonnateur par intérim de situer le contexte qui a prévalu à sa mise en œuvre. « Nous avons vu que dans le cadre de la gestion de la lutte contre la maladie à coronavirus, le système que nous avons mis en place à travers le centre d’appel, connaissait par moment des difficultés parce qu’il y avait à un certain moment trop d’appels et le système n’arrivait pas souvent à les absorber. Après avoir analysé les insuffisances, nous nous sommes dit qu’il fallait renforcer le système que nous avons mis en place en diversifiant par l’innovation », a expliqué Brice Bicaba.

Le coordonnateur par intérim du Corus (au centre)

En plus de renforcer le système, corona-detect permet également de pallier les insuffisances constatées au niveau du centre d’appel, le 3535. Ainsi, les populations pourront désormais utiliser cet outil soit pour avoir des informations sur la maladie dans les quatre langues nationales soit pour lancer des alertes au Corus. M. Bicaba a saisi l’occasion de la présente cérémonie pour remercier les PTF et les trois opérateurs téléphoniques pour leur l’accompagnement.

Concrètement en quoi a consisté le soutien des PTF ? « L’UNICEF ainsi que les autres partenaires ont accompagné le ministère de la santé sur le plan technique d’abord dans la mise en œuvre et la mise à jour de l’application. On a essentiellement utilisé les SMS comme application. Ensuite, le soutien a consisté à un appui en matériel pour permettre au département de la santé d’être à jour et aussi avoir cette application dans l’ensemble du pays », a rétorqué le chef de programme santé et nutrition à l’UNICEF, Dr Jean-Claude Mubalama.

L’UNICEF est engagé à accompagner le Burkina Faso

Il convient de souligner que l’application qui vient d’être lancée est déjà utilisée par l’UNICEF pour améliorer la prise en charge de la population au niveau communautaire et au niveau des structures de santé.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net