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In memoriam : Edem Kodjo, cet autre combattant panafricain !

Publié le lundi 13 avril 2020 à 17h00min

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In memoriam : Edem Kodjo, cet autre combattant panafricain !

L’Afrique pleure un de ses vaillants fils, le Togolais, Edem Kodjo, décédé le 11 avril 2020. L’homme a eu un parcours professionnel « bien plein », dira-t-on.

Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, ancêtre de l’Union africaine), de 1978 à 1983, Edem Kodjo est décédé à Neuilly-sur-Seine (France) à l’âge de 81 ans.

L’une de ses dernières actions au Burkina l’a été sous la transition (fin octobre 2014-fin novembre 2015), en tant qu’envoyé spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine. Avec les autres acteurs internationaux, Edem Kodjo a œuvré pour une transition apaisée, suite à la chute du pouvoir Compaoré. Il avait, de ce fait, rencontré les acteurs politiques, sociaux et militaires en vue de la formation d’un gouvernement civil de transition.

D’ailleurs, en matière de médiation, M. Kodjo est intervenu dans plusieurs crises sur le continent. En janvier 2016, par exemple, il intervenait en tant que facilitateur du dialogue politique en RD Congo ; une mission qui lui avait été confiée par la Sud-Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, alors présidente de la Commission de l’Union africaine (UA).

On ne peut d’ailleurs pas passer sous silence, la création par lui, en 2011, de la Fondation Pax Africana avec pour triple objectif de travailler à réduire les conflits sur le continent, proposer des solutions pour un développement intégral et authentique de l’Afrique et porter le panafricanisme.

Edem Kodjo (à gauche) lors d’une audience en mars 2015 avec le président du Conseil national de la transition d’alors, Chérif Sy

Un homme au parcours bien rempli !

Premier ministre du Togo à deux reprises, du 23 avril 1994 au 20 août 1996, puis du 9 juin 2005 au 20 septembre 2006, Edem Kodjo fut également ministre de l’Économie, puis des Affaires étrangères dans les années 1970.
En effet, c’est en 1964 qu’Edem Kodjo a obtenu son premier poste, en tant qu’administrateur à l’Office de Radiodiffusion et Télévision Française. Il rentre au Togo en 1967 et est nommé secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances. Il devient ensuite directeur de la Société nationale d’Investissement, puis ministre des Finances et de l’Économie et plus tard, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération.

Dans la même période, il est administrateur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest et président du Conseil d’Administration de la même banque et à ce titre, appose sa signature sur les billets ayant cours dans les sept pays de l’Union Monétaire Ouest Africaine. Il a occupé plusieurs autres hautes responsabilités sur le continent, qu’il sera fastidieux d’énumérer, avant de devenir professeur associé d’économie de développement et d’études africaines à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), pendant une dizaine d’années.

Docteur honoris causa de l’Université de Bordeaux I, médaillé de Bronze de l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), Grand Officier de l’Ordre du Mono (Togo) et Commandeur de la Légion d’Honneur (France), l’ancien secrétaire général de l’organisation continentale a également laissé ses empreintes en matière de production intellectuelle. A ce titre, on retient les titres comme : « Et demain l’Afrique », « Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire », « L’Occident, du déclin au défi », « Au commencement était le glaive ».

Tout comme le Ghanéen Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU, décédé en août 2018, Edem Kodjo aurait certainement eu tous les honneurs liés à son rang, si son décès n’était pas intervenu dans ce contexte où la
Pandémie à coronavirus mobilise toutes les énergies du monde. Mais comme le disent les sages : « les grands hommes ne meurent jamais ».

O.H.L

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