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Lutte contre le covid-19 : un citoyen penche pour la création d’un fonds d’urgence sanitaire

Publié le lundi 30 mars 2020 à 22h30min

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Lutte contre le covid-19 : un citoyen penche pour la création d’un fonds d’urgence sanitaire

Le Burkina Faso à l’instar des autres pays du monde est engagé dans une lutte sans merci contre le covid-19. Les chercheurs ne dorment presque plus. Ils cherchent la formule magique qui pourrait contrecarrer la maladie. Afin de mieux combattre ce fléau, un citoyen suggère dans cette tribune la création d’un fonds d’urgence sanitaire. Pour lui, l’on doit tout faire pour que les propos du directeur général de l’OMS ne soit pas une réalité. Il disait « l’Afrique doit se réveiller, le pire est devant ». Lisez !

Frappé de plein fouet depuis le mois de décembre 2019 par la pandémie du coronavirus : "Covid 19", avec comme épicentre la ville de Wuhan, en chine continentale, le monde entier, quasiment surpris, s’organise pour apporter une réponse sanitaire tous azimuts. Les pays africains dans leur majorité, ont observé passivement à l’expansion de la pandémie.

Rares sont ceux qui ont, dans un esprit d’anticipation, mis en place des dispositifs « barrières » pour à tout le moins, détecter des cas suspects de porteurs du virus pour d’éventuelles prises en charge. L’inadaptation quelquefois, des stratégies de communication pour mieux toucher les habitants des derniers hameaux de culture de nos villages, l’insouciance couplée à l’incivisme et à l’ignorance de la plupart de nos concitoyens rendent difficile la rupture de de la chaîne de propagation de la maladie.

Combien de temps avions nous mis, consciemment ou inconsciemment en effet, avant de voir les lieux de culte (églises, temples et mosquées), marchés et yaar, écoles et universités fermés ? Le "fantôme" ne s’est-il pas déjà introduit dans la case ? Maintenant qu’il (le "fantôme") est là, que faire ? Comment faire pour « conjurer », « exorciser » le « démon » ? Seules des prières ne suffisent pas et ce n’est pas les Italiens qui nous dirons le contraire ! Voici autant de questionnements auxquels l’on devrait apporter des réponses pour éviter le « scénario à la chinoise ou à l’italienne ! »

Fort heureusement, certaines mesures gouvernementales prises dans un contexte de défi sécuritaire déjà présent trouvent tout leur sens et s’inscrivent bien dans ce registre. Sont de celles-là, les fortes mesures prises par le Chef de l’Etat allant de l’instauration d’un couvre-feu à ce la fermeture temporaire des frontières terrestres, ferroviaires en passant la restriction des certains vols aériens.

Outre ces mesures très salutaires, il importe que les autorités locales les maires des communes en l’occurrence), prennent de toute urgence, des mesures sanitaires conformément aux dispositions de la loi no 022/AN du 24 mai 2005 portant Code de l’hygiène publique au Burkina Faso.

En effet, les articles 9 et 10 de la loi suscitée disposent ceci : article 9 : « il est interdit de poser des actes susceptibles de porter atteinte à l’hygiène publique », article 10 : "les collectivités décentralisées concourent avec l’Etat, à la promotion et à la protection de l’hygiène publique ? A cet effet, elles initient des actions, édictent et mettent en application les règlements dans le sens du renforcement de l’impact des dispositions de la présente loi » fin de citation.

C’est dire donc que les maires des communes, outre le fait qu’ils soient Officiers de police judiciaires (OPJ) doivent jouer pleinement et entièrement leurs rôles en ce moment particulièrement critique si l’on veut réellement préserver la santé de nos populations rurales dans la majorité des cas.

Aussi, pour soutenir toutes ces actions, il apparaît plus qu’impérieux de mettre en place un « fonds spécial urgence sanitaire » (FSUS) pour lutter contre le COVID 19 qui pourrait être alimenté par les grandes entreprises et sociétés, les opérateurs économiques et toutes autres personnes physiques ou morales (simples citoyens, partenaires techniques et financiers...) désireuses d’apporter leurs contributions si modestes soient elles !

Cela pourrait avoir l’avantage de « fédérer » les énergies et de permettre d’être plus réactif dans les actions de riposte et pourquoi pas de soutenir la relance de certains pans de notre économie qui pourraient être durement touchés du fait de la pandémie. C’est en cela que je salue le geste empreint d’humanisme et de patriotisme dont a fait montre, l’opérateur économique monsieur Mahamoudou BONKOUNGOU, PDG du groupe EBOMA F CFA pour son don (clinque de 30 lits etc un chèque de 50 millions de FCFA) à l’Etat burkinabè dans le cadre de cette lutte.

Gageons que le cri de cœur du Directeur général de l’organisation mondiale de la santé (OMS) qui disait ceci et je le cite : « l’Afrique doit se réveiller, le pire est devant », reste un simple état d’esprit et non quelque chose de réalisable ! Tel est le sens de ma réflexion.

Tous et ensemble, boutons le covid 19 hors du Burkina et du continent !
Burkina Faso, ma patrie, je t’aime !

Lassane OUEDRAOGO
E-mail : lassouedra63@yahoo.fr

NB : le chapô et litre sont de la rédaction

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Vos commentaires

  • Le 31 mars 2020 à 20:04, par tass En réponse à : Lutte contre le covid-19 : un citoyen penche pour la création d’un fonds d’urgence sanitaire

    Je suis tout à fait d’accord avec cette idée de « fonds spécial urgence sanitaire » (FSUS) pour lutter contre le COVID-19 qui aura pour objet, entre autres, de fédérer les énergies.

    En effet, dans cette lutte contre le COVID-19 à laquelle beaucoup d’acteurs apportent maintenant leurs aides et diverses contributions, ce qui est une très bonne chose, on constate néanmoins que ces différentes aides vont à des structures et acteurs différents (CORUS, ministère de la santé, ministère de l’enseignement supérieur, etc.).

    Avec cette dispersion de l’aide, il y a des risques qu’une partie ne soit pas vraiment utilisée pour ce pour quoi cela était destiné et aussi que l’utilisation soit mal coordonnée.

    Ce FSUS permettrait d’avoir une structure unique qui aurait pour but de collecter toutes ces aides, de les centraliser et d’en assurer la bonne gestion et la bonne utilisation, en coordination bien sûr avec les principaux acteurs et en fonction des priorités du moment dans cette lutte. Le FSUS serait également garant de la transparence dans l’utilisation de cette aide et redevable de sa bonne gestion.

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