Lutte contre le covid-19 : L’Institut free Afrik trouve incongrue la décision de fermer les marchés et yaars
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Face à l’épidémie du coronavirus, les mesures s’enchainent au Burkina Faso. Après le couvre-feu et la suspension du transport en commun, les autorités administratives et communales de la ville de Ouagadougou ferment les gros marchés et yaars, du 26 mars au 20 avril. Pour l’Institut free Afrik, cette décision est inadaptée et comporte des dangers. Toutefois, l’Institut propose une solution pour l’approvisionnement de tous en produits de première nécessité.
La fermeture des marchés pour près d’un mois n’est pas tenable dans la région du Centre, ni dans aucune autre région du pays, écrit l’Institut free Afrik, dans un document publié le mardi, 24 avril 2020. Selon l’institut, cette mesure priverait les populations, surtout les plus vulnérables d’approvisionnement.
Les burkinabè dans leur majorité ne disposent pas de moyens financiers, ni d’équipements électroménagers pour faire des stocks d’aliments et de produits de première nécessité pour plusieurs jours. La majorité des acteurs des marchés ont besoin de poursuivre leurs activités quasi-quotidiennement pour en tirer les ressources pour leur subsistance.
C’est pourquoi, l’institut estime que cela pourrait occasionner des protestations voire de la violence de la part de populations qui se sentiraient non considérées dans leurs difficultés et vulnérabilité. Pis, il considère que la mesure est porteuse d’une inégalité de traitement, parce que les supermarchés et les alimentations continuent de recevoir leurs clients, sans que des dispositions de respect de distanciations sociales ne soient prises.
Le rôle des marchés dans la lutte contre les conséquences du Coronavirus est stratégique, pour l’institut. En effet, il rappelle que dans les pays qui ont appliqué les mesures les plus draconiennes (confinement total), en Afrique comme ailleurs, les expériences montrent que le fonctionnement des marchés est assuré et est vu comme un paramètre important de résilience.
L’institut propose alors la réorganisation des marchés pour assurer un fonctionnement dans des conditions optimales de précautions sanitaires et le redéploiement de tous les marchés ou d’une partie des marchés et « yaars » sur les sites d’établissements scolaires.
Pour compléter cette liste de mesure d’approvisionnement, il suggère d’organiser une régulation des flux de clientèles et des files d’attentes dans les supermarchés et alimentations. Soutenir les initiatives de la livraison de fruits et légumes à domicile en assurant les bonnes conditions de précautions sanitaires.
« Le COVID-19 et l’ensemble des crises qui assaillent notre pays nous lancent un défi : celui de la solidarité nationale ; de l’intelligence collective et de la responsabilité à tous les niveaux », conclut-il.
Etienne Lankoandé
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