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Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso : De la nécessité de prendre en compte le genre

Publié le mardi 18 février 2020 à 23h00min

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Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso :  De la nécessité de prendre en compte le genre

Dans le combat contre l’extrémisme violent au Burkina Faso, Selma Farida Touré, consultante en stratégie de défense, sécurité et en intelligence économique, fait observer que la problématique du genre est très peu prise en compte. Dans la tribune ci-après, elle invite à revisiter les positions pour intégrer le genre dans cette lutte.

Le terrorisme est toujours masculin. À tout le moins, les terroristes ont des visages d’hommes. Cela prouve que dans nos schémas mentaux, la représentation que nous nous faisons du phénomène comporte des biais très importants. Pourtant, des femmes au nom du fanatisme le plus abject, participent à répandre la violence. On note d’ailleurs une féminisation croissante des actes terroristes dans « l’arc de crise » sahélien même si les chiffres et les statistiques ne sont pas disponibles. Par contre, les femmes comme victimes de l’extrémisme violent est un sujet plus ou moins documenté.

Traditionnellement, la violence est du fait des hommes. Toutefois, l’implication des femmes dans la violence, surtout politique, n’est pas un phénomène récent. Il est donc d’un intérêt certain de mieux appréhender la place des femmes et leur rôle dans les rangs des milices extrémistes, ainsi que leurs motivations car il y a unanimité que l’obscurantisme ne peut se combattre sans la contribution précieuse de la femme, mère, épouse, sœur, actrice de développement et de résilience.

Depuis une dizaine d’années, Boko Haram « emploie » des femmes dans ses actions de barbarie. La secte procède à des enlèvements, fait subir des atrocités à ces femmes, jusqu’à leur « utilisation » comme kamikazes. Si certaines peuvent être des volontaires qui rejoignent d’elles-mêmes les groupes armés terroristes parce qu’elles partagent l’idéologie de répandre la mort, cela n’est pas le cas de la grande majorité.

Le 30 septembre 2019, des femmes ont participé à l’attaque terroriste contre des postes militaires de Mondoro et de Boulkessy dans la région de Mopti au Mali faisant deux morts parmi les civils, rappelant les actions de Boko Haram au Nigéria. C’est la première fois que l’armée malienne déclare que des femmes sont impliquées dans des activités terroristes.

Avec le renforcement des mesures sécuritaires ainsi que la conduite de multiples opérations militaires d’envergure notamment dans les « zones rouges » du territoire, les groupes armés terroristes ont évolué dans leurs modes d’action en ayant recours à des femmes pour leur furtivité. Elles sont en effet en mesure de se déplacer dans des zones sous surveillance sans éveiller les soupçons ce qui crée la surprise quand elles basculent dans l’action cinétique.

En même temps, s’attaquer aux femmes fait partie de la stratégie des terroristes dont un des objectifs est la recherche de la visibilité à travers la médiatisation de la barbarie. La disparition des 274 jeunes filles de Chibok au Nigéria en Avril 2014, a fait connaitre Boko Haram dans le monde entier.
Le recours aux femmes fait partie intégrante de cette stratégie médiatique car les femmes sont aussi plus discrètes, moins suspectes que les hommes. Elles sont donc envoyées, en femmes kamikazes, vers des lieux publics ou des endroits à forte concentration de population, avec l’intention de créer des tragédies à fort impact psychologique car les attaques qu’elles commettent sont surmédiatisées du fait de l’effroi et de la fascination suscités.

Il est important de faire la part des choses. Mon propos n’est pas monolithique. Parmi les femmes qui s’engagent dans le terrorisme, il y a les victimes, celles qui sont endoctrinées, qui subissent des atrocités telles que les mariages forcés, les viols, l’esclavage sexuel et autres violences… Mais il y aurait également des femmes avec des rôles de premier plan, des femmes aussi dangereuses et violentes que les hommes. Ces femmes-là participent aux attaques armées, à la propagande, ont un rôle de soutien actif en termes de logistique et de renseignement, s’occupent des camps...

Le Burkina-Faso, autrefois relativement stable, est depuis 2015 en prise à des attaques djihadistes récurrentes comme ses voisins le Mali et le Niger. Le bilan est très lourd. Aussi bien humain, humanitaire, psychologique et économique.

Les régions du Sahel, du Centre-nord et de l’Est sont particulièrement touchées. La situation se dégrade de jours en jours malgré la montée en puissances des Forces de défense et de sécurité. Les groupes terroristes gagnent du terrain, obligeant les représentants de l’État et la population à se retirer de plusieurs localités. Jusque-là, relativement épargnées, les femmes sont devenues des cibles directes des terroristes. Le 24 décembre 2019, 31 femmes ont été tuées suite à une attaque d’une base militaire à Arbinda.

Les « cadets sociaux » sont constitués essentiellement de femmes au Burkina Faso. La fragilité, la vulnérabilité et la pauvreté touchent en premier lieu et en grande partie la gent féminine. La récurrence des attaques terroristes oblige les populations à se déplacer, les rendant encore plus fragiles. Parmi les déplacés et réfugiés, les femmes sont surreprésentées ; les hommes préférant la fuite ou l’exil. Loin de moi toute misandrie et je tiens à préciser que les mots ont un sens.

Les conséquences sociales de ce drame sont visibles. Ces femmes rurales consacrent les 3/4 de leur temps aux activités agricoles, et s’adonnent à l’artisanat et au commerce en saison sèche, contribuant ainsi largement aux dépenses de la famille. Avec ces attaques, les femmes délaissent leurs activités et se retrouvent loin de chez elles, seules avec leurs enfants, dans une grande précarité comme dans la majorité des cas.

C’est malheureusement la voie ouverte aux violences de tout genre, viols crapuleux en tête. Les jeunes filles quant à elles sont déscolarisées et exposées au mariage forcé où à la prostitution. Les conséquences également sur le plan sanitaire sont désastreuses : prolifération des infections sexuellement transmissibles, grossesses précoces…

La dégradation progressive de la situation sécuritaire a aussi fortement entamé le tissu social au Burkina Faso. La question ethnique a fait surface, avec la résurgence de vieilles querelles historiques. Certaines couches de la population se sentent constamment menacées et marginalisées du fait de leur appartenance ethnique. Cette stigmatisation vise aussi des femmes.

S’il est vrai que les causes de la radicalisation des femmes ne font pas l’objet d’études spécifiques, toutes les conditions sont réunies au Burkina Faso pour que des femmes se radicalisent : ignorance, analphabétisme, paupérisation continue, marginalisation socio-économique, sentiments d’injustice auxquels s’ajoutent des raisons personnelles telles que le désir de vengeance suite à la perte d’un être cher lors d’une attaque… Pour celles qui sont dans les camps de réfugié, les dures conditions de vie et le manque de perspective peuvent accentuer les ressentiments et contribuer à faire basculer dans l’extrémisme violent.

Jusque-là, la recherche porte très peu d’attention à la radicalisation des femmes. Les analyses s’orientent vers d’autres pans, d’autres domaines liés au terrorisme. L’importance de la prise en compte du genre dans la prévention et la lutte n’est plus à démontrer. Comprendre par exemple l’instrumentalisation du statut de la femme par les groupes armés terroristes pourrait contribuer à bâtir un discours qui puisse déconstruire certaines perceptions et croyances.
Il faudrait également donner à la femme toute sa place dans la prévention de l’extrémisme violent et les actions contre le terrorisme.

Il a été prouvé à maintes reprises que l’autonomisation des femmes avait un impact considérable sur l’inclusion sociale et contribuait à stimuler la croissance et le développement économique.

Les hommes et les femmes, au regard de leurs sensibilités spécifiques, font souvent part de préoccupations différentes et apportent donc des solutions différentes. Intégrer les femmes dans les processus de réflexion et de lutte contre l’insécurité apporterait une plus-value certaine en matière de résultats attendus.

De ce fait, il est impératif de tirer la sonnette d’alarme, afin d’attirer l’attention de l’opinion et des décideurs sur la situation des femmes en des temps aussi difficiles qu’incertains. S’il est vrai que « l’incertitude explique les inquiétudes sans nécessairement les justifier » selon Jenny Raflick, la femme doit être considérée comme celle qui peut véritablement transformer nos sociétés surtout face à des menaces de plus en plus complexes et meurtrières.

Les dernières paroles de Goldmund à Narcisse avant de mourir me serviront de conclusion : « Mais comment veux-tu mourir un jour, Narcisse, puisque tu n’as point de mère ? Sans mère on ne peut pas aimer, sans mère on ne peut pas mourir. »

Selma Farida Touré
Consultante en stratégie de défense, sécurité et en intelligence économique
touselfa@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 18 février 2020 à 15:55, par Messoh En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina-Faso : De la nécessaire prise en compte du genre

    IL faut que certaines personnes arrêtent d’aller prendre des concertes bazars pour venir endormir les gens. Et à tout bout de champs il faut qu’on nous assaille avec ses concepts d’ « égalité », de « parité » de « genre » et je ne sais quoi encore. Il faut que les gens arrêtent de vouloir tout copier – coller de l’Europe, comme si en Afrique nous n’avions pas de cadres culturels, ou repères pour définir notre mode de vie. On ne fait que se référer aux autres tout en nous reniant. Tous ces concepts d « émancipations », et de nos jours d’ « égalité », de « parité » de « genre » viennent d’où ? Et le pire dans tout cela, est qu’on met en évidence ces concepts avec un narcissisme et une méchanceté cruelle envers les hommes. Et oui, c’est la femme qui est tout, et qui fait tout pour l’homme et l’homme n’est rien. C’est la femme qui souffre toujours avec ses enfants, et l’homme préfère fuir. Ecoutez-les dans leur égarement. Et c’est l’occasion rêvée pour certaines en indélicatesse avec les hommes de déverser toutes leur rancœur sur les hommes. A les écouter, l’homme n’est absolument rien. Et d’une certaine manière on n’est en train de remonter les femmes contre les hommes. Et c’est qui est dangereux. Faire croire à la femme que sans elle, l’homme n’est rien. Et souvent sans réfléchir des femmes et certains hommes même s’engouffrent dans ses inepties, sans se rendent compte qu’ils sont entrain de déchirer notre tissus social. Nous avons toujours vécus en Afrique en harmonie et dans une certaine organisation social où chacun, homme comme femme a un rôle primordial à jouer. Nous avons toujours vécus en symbiose. L’homme et la femme ne sont égaux que devant la loi, mais physiologiquement l’homme et la femme sont différents. Donc il ne peut pas y avoir égalité systématique entre l’homme et la femme, mais plutôt une complémentarité. Il y a des choses l’un peut faire et que l’autre ne peut pas faire et vice versa. Que des oiseaux de mauvaise augures, parce qu’elles ont eu la chance d’aller à l’école, vont s’imprégner des concepts bidons, qu’elles n’y croient d’ailleurs pas, puisqu’elles savent au fond d’elle même que tout ce qu’elles disent n’est souvent pas vrai, vienne semer la zizanie dans nos mœurs et partant de là dans nos sociétés, c’est lamentable. C’est pourquoi d’ailleurs je fais la part de choses en n’incriminant pas toutes les femmes, mais les femmes d’une certaine catégorie, et généralement celles qui ont eu, ou qui ont mailles à partir avec les hommes, pour ces genres de femmes, c’est une tribune bien trouvée pour déverser leur biles sur les hommes. Heureusement qu’il y a des femmes qui sont soucieuse de nos us et coutumes et qui ont conscience de l’importance de l’homme dans la vie sociale. Comme illustration, vous voyez des citations qu’on ramasse et qu’on balance et qui n’ont aucun sens, bien que je sache que cette phrase a été donnée dans un contexte bien précis : « Mais comment veux-tu mourir un jour, Narcisse, puisque tu n’as point de mère ? Sans mère on ne peut pas aimer, sans mère on ne peut pas mourir ». Sachez qu’avant d’aimer et de mourir, il faudra d’abord naitre. Et peut-on naitre sans un homme ? Allez-vous me dire qu’on ne peut pas aussi naitre sans la femme ? Non bien sûre, et d’où la notion de complémentarité et de « symbiositer » entre l’homme et la femme et non tous ces concepts bidons et farfelus.

    • Le 19 février 2020 à 00:57, par Diongwale En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina-Faso : De la nécessaire prise en compte du genre

      .
      Internaute Messoh, vos propos sont consternants de bêtise !
      Les "Concertes bazards" (concepts bizarres, je suppose) de la réflexion déployée dans cet article d’opinion ne sont, en rien, faits pour endormir les gens, mais bien pour les réveiller !
      Vous nous parlez de "cadres culturels en Afrique", alors qu’ils ont tous, désormais, pour socles des religions venues de l’étranger, christianisme et islam, basés sur le patriarcat, une idéologie pourtant longtemps étrangère à l’Afrique, car visiblement vous oubliez vos origines, où les cadres culturels plus anciens avaient pour base le matriarcat !
      Le patriarcat ne fait que générer que guerres et conflits. Et voyez où ça nous mène !

  • Le 18 février 2020 à 16:04, par Le petit tranquilos En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso : De la nécessité de prendre en compte le genre

    Farida, je valide tout à 200 pour cent. Que dieu vous donne longue vie et vous guide dans tout ce que vous faites. Si on parle on va dire qu’on stigmatise et cela fait que c’est compliqué. Vous voyez le problème de l’extrémisme est plus ressenti dans le milieu intellectuel (des étudiantes et certaines femmes fonctionnaires). J’ai assisté en live une scène avec une femme voilée, je vous assure que j’étais dépasser et au bout de compte j’ai demandé a l’l’etudiante pourquoi vous avez fait l’école..
    C’est a travers votre écrit je commence à comprendre et j’ai pratiquement des larmes aux yeux.
    Demandez aux agents de santé, ceux a quoi ils sont confrontés pour sauver des vies avec certaines extrémistes.
    Ils faudrait que nos Imâm se mettent vraiment aux boulot pour faire de bonnes prêches pour le vivre ensemble, sinon l’islam va recevoir un vrai coup.
    Merci encore a vous pour l’élément.

  • Le 18 février 2020 à 17:30, par VISION En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso : De la nécessité de prendre en compte le genre

    Bravo Selma, pour cette analyse tout à fait pertinente !

  • Le 18 février 2020 à 18:48, par Mechtilde Guirma En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso : De la nécessité de prendre en compte le genre

    Toutes mes félicitations Farida, Parfaite votre intervention à laquelle j’adhère totalement. En effet il y a trente ans (en 1990), quand répondant à l’appelle de Blaise Compaoré aux forces vives de la Nation, comme je l’ai déjà expliqué, je fus la première femme (et la dernière) à lui demander audience pour l’entretenir de mon point de vue sur la question de la démocratie. Je rappelle que je suis politologue (ou politicologue) de formation. Et comme j’ai eu aussi l’occasion d’en faire mention souvent dans le Forum, j’ai d’abord mené la réflexion avec mon évêque titulaire le Cardinal Paul Zoungrana. Pour cela je lui ai présenté un schéma de ma vision de la démocratie et de la participation intégrale de la femme. Et je suis partie sur deux expériences de la vie pour argumenter mon point de vue, en tirant une conclusion d’anticipation sur une troisième expérience que nous pourrions peut-être et plus tard être amenés à revivre. Pour cela :
    1) J’ai évoqué les exécutions au temps de la révolution demandées par le bureau provisoire de l’organisation des femmes au nom de toutes les femmes du Burkina. J’ai parlé ainsi d’une situation grave où le virage du Burkina dans l’instabilité, montre que désormais il s’est engagé dans une période de violences qui risque de durer pendant des décennies sinon un siècle, s’il existait encore. Et je lui ai fait remarqué que cela a commencé par la suppression de nos camps d’initiations et de nos valeurs fondamentales sur la famille, le rôle de la femme pilier de la grande famille.
    2) Et je luis ai rappelé le rôle de la femme dans la famille traditionnelle, garante de la vie, de la survie, de la cohésion sociale, de la paix, de la solidarité et la prospérité, dans tous les aspects et sous toutes ses formes à partir de son Statut de « Pagh la Roogho » (qui ne veut pas dire seulement « femme au foyer », mais aussi famille, Peuple avec l’identification de l’ancêtre).
    3) Et j’ai fait remarquer à son Éminence, que cette expression de « Pagh la Roogho » que l’Occident a vite fait de ravaler au simple mots de « femme au foyer » pourrait plus tard jeter la future génération de femmes, au vu de ce que nous voyons avec la révolution, dans la confusion totale et la violence. Et j’ai ajouté que, désormais, il est même permis de penser qu’il se pourrait qu’un jour elle soit mêlée à des missions d’exécutions publics ou non.
    C’est alors que j’ai proposé à Son Éminence : « Et si on retournait aux sources de nos traditions (Roguem-miki), pour saisir le concept même de la femme, à partir de celui transcendant qui est la terre épouse de Dieu, cela pourrait permettre de reformuler son rôle dans la vie démocratique, à partir de la reformulation de notre constitution comme Roogho (qui veut dire aussi généalogie des ancêtres) qui était (et qui l’est toujours) le fondement (Kiim-Doogho) de nos traditions, de nos us et coutumes de nos sociétés. Nous pourrions alors et du coup actualiser nos us et coutumes, au lieu de les supprimer purement et simplement, en corrigeant les excès venus par la suite les déborder et que même nos coutumes n’adhéraient pas, afin de maintenir coute que coute ce dialogue interreligieux et ethnique (qui nous étaient propres) que nos pères conciliaires (c’était bien entendu Son Éminence Zoungrana et Mgr Yougbaré) ont porté dans les fonds baptismaux du Concile Vatican II et qu’ils ont, par la suite, rendu plus concret et concis dans le premier synode africain en 1995.

    Encore une fois, merci Farida vous avez fait un très, très, très bon travail. Que Dieu vous bénisse et vous protège.

  • Le 19 février 2020 à 11:21, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso : De la nécessité de prendre en compte le genre

    Ma soeur cherche à manger et à garantir ton repas mais arrête-nous ces sirènes !! A voir le Genre partout même dans la petite bête on va finir par nous rendre fous dans ce pays. Il ne reste plus qu’à demander à la femme d’être au-dessus de l’homme une fois la nuit venue ?!

    - Pensez-vous qu’il n’y a pas de terroristes femmes juste par idéologie sans qu’elles ne soient forcées par quiconque ?
    - N’y a t-il pas des femmes guerrilléros parmi des rebelles ?
    - N’y a t-il pas des femmes dans les armées les plus puissantes du monde ?

    NB pour votre info : Pour rappel les 3 et 4 octobre 1993 (la célèbre bataille de Mogadiscio) quand les USA ont attaqué les rebelles du Général Farah Aidid dans faubourgs de Mogadiscio autour d’un marché, il y avaient dans les rangs des soldats rebelles des femmes qui tiraient et tuaient les marines. Au début les soldats marines américaines, très sentimentalistses ne ripostaient pas quand les femmes et les enfants les abattaient, mais voyant que ces dernières étaient très efficaces, très impitoyables et très tenaces, ils sont rentrés dans leurs peaux de soldats et ont riposté à la mesure des attaques qu’ils avaient en face d’eux. Même qu’un enfant tenant une Kalach s’est caché derrière une porte et a voulu tirer sur un soldat américain, mais ce dernier très prompt, a plongé au sol pendant que l’enfant rafalait. Son tir ayant survolé le soldat américain a touché directement son père qui était en face : il venait d’abattre son propre père. Le soldat américain a riposté en le tuant. Ayant vu que c’était un enfant d’une dizaine d’années, il le prit dans ses bras en pleurant.

    Kôrô Yamyélé n’invente rien ! Il y était exactement comme les autres pendant ces deux jours de combat très intense avec des enfants petit bergers derrière des chèvres, qui signalaient les positions des soldats américains aux rebelles avec des portables satelitaires sans qu’on ne se rende compte au bon moment !

    Pour ceux qui ne savent pas mais qui aiment contester, taisez-vous ! Nous avons perdu ce 3 octobre 1993 dans les combats très meurtriers un nombre de 18 soldats américains, et le 19ème le 6 octobre, et 84 furent blessés. Parmi les tués, un certain Daniel Busch, très gentille bonhomme qui pilotait un hélico Super 6-1 qui a crashé avec lui pendant qu’il défendait le site où les soldats sont tombés dans l’embuscade. Il fut même décoré de la médaille ’’Étoile d’argent’’ ou ’’Sylver Star’’ en anglais.

    Conclusion : Arrêtez de nous rabacher chaque fois avec le Genre que nous connaissons tous et à force de nous rappelez chaque fois l’existence des femmes à nos côtés, vous allez finir par nous énerver !!!

    Par Kôrô Yamyélé

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