Epidemie de choléra : Le Centre "Delwendé" de Tanghin touché
Le bilan du choléra s’alourdit de jour en jour. Moins d’une vingtaine de cas à son apparition le 12 août 2005, il s’établit à la date du mercredi 7 septembre 2005 à 655 cas dont 9 décès. Le district sanitaire de Kossodo qui est l’un des centres médicaux les moins touchés enregistre depuis le 6 septembre 2005 plus d’une dizaine de cas déclarés au Centre "Delwendé" de Tanghin.
Près de 12 pensionnaires de cette structure qui accueille des personnes âgées, notamment des vieilles femmes sans soutien seraient touchées par la maladie. Ce chiffre nous a été communiqué par la direction de l’Action sanitaire de Ouagadougou.
Pour le premier responsable de cette structure, le docteur Lambert Simporé, la proximité du Centre avec le barrage y est pour quelque chose. "Une partie du Centre a été inondée par l’eau débordant du barrage. C’est probablement par cette inondation que la maladie est entrée..." explique-t-il. Le service d’hygiène y a effectué une sortie le mercredi 7 septembre 2005 pour procéder à la désinfection des lieux. Ainsi, 2 cases, 27 sanitaires, 4 blocs de bâtiments, 68 salles, 2 bureaux ont été passés au peigne fin par les techniciens du service d’hygiène de la direction de l’Action sanitaire de la commune.
"Un des dortoirs a pris un peu d’eau et il faut craindre qu’une pluie ne vienne encore provoquer une inondation de tout le Centre...", s’est inquiété le docteur Simporé. Au Centre Delwendé où nous nous y sommes rendus le mercredi 7 septembre 2005 aux environs de 17 heures, nous n’avons pas pu avoir une confirmation du chiffre donné par le service d’hygiène avec les agents de santé qui y sont en permanence, encore moins avec le responsable chargé de la réception. Celui-ci nous a dit qu’il ne pouvait rien nous dire sans l’avis de la Sœur, directrice du Centre absente au moment de notre passage. "Contacter la Sœur ou vous revenez demain matin. Elle sera là...", nous a-t-il dit.
Pour les agents de santé, il leur fallait l’autorisation du médecin responsable avant qu’ils ne nous laissent faire quoi que ce soit. Joint au téléphone par une des deux dames en service (ils étaient trois dont 1 homme), en notre présence, le médecin responsable aurait donné des instructions de ne répondre à aucune de nos questions. "Il nous a dit que nous ne devons pas leur accorder des interviews. Ils a dit aussi que s’ils veulent nous faire des photos, nous ne pouvons pas les empêcher...". C’est le compte-rendu de la réponse du médecin responsable fait par la dame à ses collègues. Nous n’avons donc pu faire que des photos.
Etienne NASSA
Sidwaya