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Rentrée des classes : vigilance, choléra !

Publié le mercredi 7 septembre 2005 à 08h03min

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Face à l’épidémie de choléra qui fait en ce moment des ravages dans notre pays, peut-on soupçonner un quelconque manque de réactivité du gouvernement burkinabè ? Assurément, non. Dès le déclenchement de cette très grave maladie, on ne peut pas dire que des efforts n’ont pas été faits par l’Exécutif afin de la contenir et de l’enrayer. La capacité d’anticipation du gouvernement a été manifeste.

Bien que Alain Yoda, le ministre de la Santé, se soit permis des vacances, à une période aussi cruciale pour son département, cela n’a, en rien, entamé sa disponibilité et sa détermination à combattre le mal.

Bref, au-delà de la personne du ministre de la Santé, les efforts visibles du gouvernement ont été tels, qu’ils ont permis à l’opinion publique de se rendre compte que les autorités burkinabè n’ont pas croisé les bras, loin s’en faut, et suivent, au jour le jour, l’évolution de la situation. Elles ont par ailleurs permis à tout un chacun, à travers une bonne politique de communication, de toucher du doigt la réalité du fléau, par des publications régulières dans les organes de presse.

Cela dit, s’il faut se féliciter de la promptitude avec laquelle le gouvernement burkinabè a réagi pour faire face à ce drame sanitaire, on peut légitimement s’interroger sur les dispositions qu’il prendra dans le cadre de la rentrée des classes, qui s’annonce. En milieu urbain, mais aussi en milieu rural. Certains établissements scolaires et universitaires, c’est connu, sont des lieux de prédilection de la propagation de la maladie.
Car, viennent s’y installer des vendeurs (de diverses provenances) d’aliments de toutes sortes et dont la qualité hygiénique laisse parfois à désirer. Les élèves n’étant pas toujours regardants sur la qualité des aliments qu’ils consomment dans ces lieux, il y a vraiment lieu de s’inquiéter.

A moins que les responsables de ces établissements scolaires et universitaires songent à apporter à ce grand mal qui menace ces jeunes gens, les grands remèdes. A cet effet, des dispositions doivent être prises par les établissements eux-mêmes, qui ne doivent pas lésiner sur les mesures d’hygiène. Des mesures qui doivent concerner non seulement les vendeurs d’aliments, les toilettes, mais aussi les canaris à usage commun où écoliers et élèves viennent étancher leur soif. Systématiquement, tous ceux qui contreviennent à l’hygiène publique et qui, de ce fait, représentent des dangers publics, doivent être exclus de ces lieux.

Aussi, ces établissements gagneraient-ils à installer en leur sein des cellules de veille. Pour ce qui est de l’Etat, pourquoi ne pas penser à la mise en place d’équipes ambulantes qui sillonneraient les établissements pour délivrer des messages d’information et de sensibilisation ? C’est une option qui peut s’avérer bénéfique.

Dans cette bataille contre le mal, doivent être associés les censeurs, les proviseurs, les directeurs des établissements primaires et secondaires. Ils devront notamment retenir les vendeurs d’aliments sur la base d’une sélection rigoureuse.

Evidemment, le choléra ne s’attaque pas qu’aux enfants. Les adultes, eux aussi, sont exposés à la terrible maladie. Certains d’entre eux fréquentent les maquis, les bars, etc., des lieux avérés de contagion. C’est dire que chacun, à son niveau, parce que cela n’arrive pas qu’aux autres, doit observer une discipline propre. Autrement, la bataille ne sera que vaine.

Crise ivoirienne aux contrecoups ressentis au Burkina, crise céréalière dans certaines régions du pays, épidémie de choléra... Il ne fait pas de doute que, face à cette conjugaison de calamités, la rentrée scolaire, pour nombre de parents d’élèves, se présente sous des auspices difficiles. Pour bien des parents, ce sera sans nulle doute une rentrée spéciale, à la seule idée de penser que l’enfant, en milieu scolaire, n’est pas à l’abri du mal.
Face à ces différentes crises et principalement en raison de la famine, l’Etat devrait penser à prendre des mesures qui tendent à alléger les frais de scolarité, pour cette année spéciale. Il apporterait ainsi des réponses salvatrices à la tourmente de bien des parents d’élèves. L’Etat et les acteurs de l’éducation devront, pour cela, s’asseoir autour d’une même table pour en définir les modalités pratiques.

Le Pays

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