La nosographie est la méthode de description et de transcription des symptômes cliniques permettant d’établir un lien diagnostique entre un nom désigné et une pathologie. La rencontre a réuni des responsables du ministère de la Santé et des pharmaciens du secteur public. Elle a permis aux tradipraticiens de bénéficier de l’expérience des pharmaciens en matière de préparations pharmaceutiques. Au regard des différentes communications, il ressort que le rôle et la place des tradipraticiens dans la lutte contre le VIH et les IST sont indéniables, notamment en matière de traitement des maladies opportunistes. C’est pourquoi, dit le Dr Wamarou Traoré du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST, "la médecine traditionnelle doit être intégrée dans la lutte contre le VIH/Sida ".

" Il existe des produits efficaces en médecine traditionnelle pour la prise en charge du traitement du VIH/Sida ", affirme le Pr Pierre Innocent Guissou. Ces produits sont actifs sur le virus, améliorent et le taux de ID4 et l’aspect clinique des maladies, traitent les maladies opportunistes. Cependant les recettes ne sont pas à la disposition d’un grand nombre de malades puisque les tradipraticiens gardent le secret de celles-ci. Et pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dit que pour que la médecine traditionnelle puisse participer à la prise en charge du VIH, il faut que les produits suivent un processus jusqu’à leur autorisation de mise sur le marché. C’est-à-dire qu’il faut quitter la clandestinité. En outre, le tradipraticien doit s’engager à participer à la surveillance des malades. C’est ce pas que la plupart de nos tradipraticiens refusent de franchir alors qu’ils ont des produits. Les principes de traitement restent une chasse gardée et souvent, ils sont emportés dans la tombe.

Les tradipraticiens ont visiblement compris que leurs recettes ne peuvent pas être valorisées si elles ne sont pas mises à l’épreuve par les spécialistes des médicaments. Seulement, il faut un minimum de confiance pour briser la barrière (parfois factice) qui existe entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne.

Urbain KABORE
Sidwaya