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Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

Publié le mardi 25 juin 2019 à 23h45min

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Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

Le Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) a respecté son traditionnel point de presse hebdomadaire à son siège à Ouagadougou, ce mardi 25 juin 2019. Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour dont la relecture du Code pénal taxé de « liberticide » par plusieurs observateurs.

La relecture du Code pénal adopté en plénière ce vendredi 21 juin 2019, comme il fallait s’y attendre, a été abordée lors de ce traditionnel point de presse du CFOP-BF. Selon les principaux orateurs du jour, Me Gilbert Ouédraogo, président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et Abdoulaye Arba, président du Parti des militants pour le peuple (PMP), cette loi modificative est un coup de massue sur la presse burkinabè et les leaders d’opinion.

« Si ce pouvoir avait de la vision, il aurait dû anticiper sur toutes ces questions et les traiter au moment de l’adoption de la loi portant Code pénal en mai 2018. Tout cela démontre à satiété que ce pouvoir navigue à vue », a souligné le président du parti de l’éléphant, Me Gilbert Ouédraogo, candidat à la présidentielle de 2020.

Pour l’opposition, il ne s’agit pas de durcir la réglementation et de se voiler la face pour croire le problème réglé et apaiser sa conscience. Il est plutôt question d’apporter des réponses idoines à la question du terrorisme. Au lieu de cela, le pouvoir en place cherche des boucs émissaires, infantilise la presse nationale et les leadeurs d’opinion comme à son habitude en les muselant, d’après l’opposition.

Black-out sur les victimes

L’opposition, tout en réaffirmant son soutien au Forces de défense et de sécurité (FDS), est d’avis que les informations de nature à porter atteinte au moral des troupes ne doivent pas être communiquées. Mais, elle estime que le pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) peine à apporter la bonne réponse aux questions de sécurité. « Loin de chercher à traiter le mal dont nous sommes victimes, le pouvoir cherche à faire en sorte qu’on ne parle plus des Burkinabè des provinces qui meurent en silence, pendant qu’eux se la coulent douce à Ouagadougou », a indiqué Me Gilbert Ouédraogo.

Et d’ajouter que l’adoption de cette loi modificative ne fera que pousser les journalistes et leaders d’opinion dans la clandestinité, chose qui risque de conduire à une situation plus dangereuse. En ce sens que l’on ne pourra plus identifier les auteurs des informations qui seront relayées sur le net et les réseaux sociaux.

Les examens scolaires session 2019, la suspension des concours de la fonction publique cette année et la question des déplacés internes ont également été abordés par les conférenciers du jour. Pour l’opposition, ce sont des compatriotes désespérés qui ont dû fuir la mort pour se mettre en sécurité à Ouagadougou.

Et pour ne rien arranger, le gouvernement leur demande de repartir d’où ils viennent car la capitale n’aurait pas de commodités pour les accueillir. « C’est révoltant. Que le gouvernement crée les conditions de sécurité dans les zones concernées et ils retourneront sans attendre l’avis d’autrui car ce n’est jamais un plaisir de partir de chez soi », ont martelé les opposants.

Célérité de la justice pour tous

Actualité oblige, les conférenciers ont abordé la question du traitement de certains dossiers par la justice burkinabè. Pour l’opposition, cette célérité avec laquelle l’artiste Rama la slameuse a été écrouée doit profiter à d’autres délinquants, sinon à tous les dossiers pendants devant les juridictions. L’opposition fait le constat amer que les dénonciations et enquêtes du Réseau de lutte anti-corruption (REN-LAC) et de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE/LC) dorment dans les tiroirs. Selon eux, ce sont « des actions de diversion ».

En début de conférence, les animateurs ont eu une pensée pieuse pour les victimes de Yirgou dont le massacre est au 179e jour.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 juin 2019 à 05:51, par Abdou salam ouedraogo En réponse à : Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

    Je ne sais pourquoi celui qui a voulu mettre le burkina a genou hier n’a pas du honte d’être toujours dans la politique.
    Gilbert est un traitre de la nation burkinabe .
    Si j’etais a sa place j’allais tranquillement chercher une ferme avec des animaux qui te ressemble pour m’eclipser.
    Gilbert tu es la honte de la nation et tu es une honte pour tout ouahigouya
    Kariguiwaaaaaaa

  • Le 26 juin 2019 à 08:12, par Souké En réponse à : Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

    Eh mon Burkina est doux ! Gilbert Ouédraogo, l’homme par qui le malheur du Burkina est arrivé ne se gène plus de s’afficher publiquement pour parler d’insécurité. Si l’ADF/RDA avait eu le courage de ne pas soutenir Blaise dans son projet suicidaire de révision de la constitution, notre pays serait en paix aujourd’hui. On ne parlerait pas de terrorisme. Ils ont tous la critique facile, mais ils ne savent pas que nous nous savons qu’ils ne font pas rêver les Burkinabé. Aucun homme politique ne fait rêver les Burkinabé en ce moment. Un pays où les gens s’engagent en politique ou créent des OSC pour réussir leurs vies. Quelle bassesse morale !

  • Le 26 juin 2019 à 08:33, par hampathe En réponse à : Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

    Un petit rappel d’histoire récente :
    Au Mali, à côté, le capitaine Sanogo a éjecté ATT sous prétexte de mauvaise gestion de la lutte contre le terrorisme. Pendant qu’il était au pouvoir ou participait au pouvoir, les terroristes ont failli arriver à Bamako.
    IBK a été élu avec le contrat de les bouter hors du Mali et on sait tous où on en est aujourd’hui.
    De grâce, si l’opposition burkinabè a des solutions pour éradiquer ce serpent de mer ou limiter les dégâts, faites-en profiter le peuple.
    N’attendez pas qu’on nous tue tous, car vous risquez, lorsque vous arriverez au pouvoir, de régner sur un cimetière à ciel ouvert.
    A mon humble avis, quand il s’agit d’un sujet aussi sérieux, la politique politicienne genre "couleur de pagne du 8 Mars" doit s’arrêter.
    Rappelez-vous que toute loi est liberticide. Il faut seulement peser les avantages pour le plus grand nombre.

  • Le 26 juin 2019 à 10:04, par HUG En réponse à : Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

    Les concours de la fonction publique 2019 ont ils été suspendus ? Si oui quelles ont été les motivations ?

  • Le 26 juin 2019 à 10:35, par Phil En réponse à : Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

    Le terrain détermine l’action, on corrige au fur et a mesure pour rendre pratique ainsi va la vie. Nous attendons le bilan du mandat pour apprécier sinon vous êtes tous les mêmes, les urnes sont les seules juge maintenant.

  • Le 26 juin 2019 à 15:01, par ard En réponse à : Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

    C’est la presse elle meme qui s’est infantilisée. Quand on ne se discipline pas, on vous discipline. C’est ce qui arrive quand on ne vérifie pas l’information avant de la publier. Quand la presse juge les gens c’est ca aussi le problème. Regardez cette histoire de Baromètre du Faso ou on juge en fonction des acquaintances. Dite moi bonne gens sur quelle base legale les gens sont-il classé bon ou mauvais sans enquête et sans meme les approcher ? Sans qu’il n’ai rien a dire on placarde leur photo avec une flèche en bas disant qu’ellle sont de mauvaise personnes.

  • Le 27 juin 2019 à 11:53, par Bigbalè En réponse à : Relecture du Code pénal : Le pouvoir « infantilise » la presse nationale, selon l’opposition

    Les vrais journalistes du Burkina ne seront jamais inquiétés parce qu’ils sont des professionnels ! Quant aux tristes et petits journaleux aigris qui pensent passer par le raccourci pour se faire voir, ils n’auront yeux que pour pleurer car désormais tout mensonge dans la presse ne restera pas impuni. C’est aussi le droit du citoyen de fermer la gueule aux grands menteurs professionnels qui ne savent cacher leur médiocrité qu’en produisant des torchons par ce qu’ils ont accès à un média ! Vivement que les textes d’application de cette loi soient rapidement signés et que le droit s’applique aux citoyen !

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