On aurait vite pensé à une manoeuvre des coupeurs de routes. Alertée, la gendarmerie est descendue en force sur les lieux, puis avec l’aide de certaines bonnes volontés, a dégagé la voie.

Selon les informations recueillies sur les lieux après le passage des forces de sécurité, la voie a été barrée très tôt le matin dans les environs de 4 heures par la population riveraine. Celle-ci a voulu, par cet acte, manifester son mécontentent, vis-à-vis de cette partie du canal bouché. Ce canal qui traverse le quartier Dapoya, selon les mécontents est la cause d’incessantes inondations dont seraient victimes beaucoup d’entre eux.

A en croire les manifestants, plusieurs négociations à ce propos ont été entreprises par leurs représentants, mais n’ont pas connu de suite favorable. "Nous occupons ces lieux (le quartier) depuis plus de cent ans mais nous n’avons jamais été menacés par l’inondation comme cette année", a martelé Mariam Derra, une riveraine dont la cour était remplie d’eau.

Toujours selon les témoignage des riverains, Simon Compaoré, le maire de la ville qui serait venu constater de visu les faits, aurait laissé entendre qu’il faut débourser la somme de 40 millions de FCFA pour déboucher cette fosse. "On nous a dit depuis longtemps qu’un lotissement en vue allait nous permettre de quitter la rive. Mais depuis rien, alors que nous sommes aussi des citoyens comme les autres", s’est indigné David Guiguemdé. Ce riverain souhaite que les autorités municipales réagissent en leur faveur pour que le pire ne leur arrive pas.

Par Armel Ilboudo (Stagiaire)

Nous avons tendu notre micro à quelques riverains qui nous racontent leur misère.

Mariam Derra, riveraine :
Nous occupons ces lieux (le quartier) depuis plus de 100 ans mais nous n’avons jamais été menacés par l’inondation comme cette fois-ci. Et la cause, c’est l’obstruction du canal par les ordures de toutes sortes. Sérieusement, nous ne savons pas où donner de la tête.

David Guiguemdé, riverain :
Depuis deux ans, le canal devient de plus en plus ensablé et l’eau remonte jusqu’à nos concessions. C’est ainsi que des doléances formulées par nos délégués auprès des autorités provinciales n’ont pas connu une suite favorable jusque-là. Ainsi, la population a décidé de manifester ce matin (ndlr le 9 août). Nous ne dormons pas la nuit et le phénomène ne fait que prendre de l’ampleur. Nombreux sont ceux qui reçoivent dans leur case des coups de briques de jour comme de nuit.

Abel Ouédraogo, riverain :
Ce matin , je prenais mon café dans un kiosque quand je voyais les gens faire des acrobaties pour passer. Après, les gendarmes sont venus sur les lieux et m’ont demandé qui sont les auteurs de cette barricade. Je leur ai répondu que je ne connaissais pas ces gens.

Propos recueillis par AI

Le Pays