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Armel Traoré dit Nignan : le parcours exemplaire d’un passionné de basket

Publié le lundi 1er août 2005 à 08h52min

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Armel Traoré dit Nignan, jeune burkinabè passionné de basket réalise son rêve depuis 2002 : jouer au basket aux Etats-Unis. Après un brillant passage, tant sur le terrain qu’en classe au Tompkins Cortland Community College (Etat de New York, il a endossé les couleurs de Drake University (Iowa).

C’est là bas qu’il évoluera les prochaines année en poursuivant ses études en administration des affaires et marketing.
Il retrace ici son parcours qu’il voudrait comme exemple pour d’autres jeunes burkinabè de son âge.

Comme tout garcon de mon âge au quartier Dapoya, j’ai commencé par jouer au football. A la fin de mes études primaires, j’ai fait ma première rencontre avec le basket sur le terrain du Lycée Zinda. Je me souviens encore de m’être essayé à quelques tirs avec un ballon de hand ball et les pieds nus. C’est en débutant par des tirs dans ces conditions-là et à longueur de journée, que je me suis rendu compte de la passion grandissante que je développais pour le basketball.

Dieu merci, quelques mois plus tard, je faisais la connaissance de l’homme qui, par la suite, deviendrait un père pour moi sur les terrains sportifs : nous l’appelions Tonton Voulot et c’est avec lui que j’ai évolué en tant que joueur. Nous nous entraînions tous les jours au terrain du Palais de la Justice. Je me rappelle avoir joué quatre années entières et ce, quelque soit le jour, sous la pluie et même les jours de fêtes.

Le cadre chaleureux et fraternel qui nous était offert par Tonton Voulot m’a permis de rencontrer mes coéquipiers et adversaires, dont beaucoup à présent me sont devenus des amis très chers.

J’ai toujours eu la chance d’être entouré de gens bienveillants à mon égard pour me guider dans ma quête de devenir l’un des meilleurs basketteurs de mon pays. Monsieur Henri Mensah est celui qui a propulsé ma vision et permis de venir aux Etats-Unis avec l’attitude nécessaire pour réussir. Je ne jouais plus au basket juste par passion mais dans l’objectif de recevoir la meilleure éducation au monde.

Ma vie à New York n’a jamais cessé d’être un challenge sur tous les plans, mais avec le soutien de ma famille, de mon Coach Dr. John Pijanowski et les conseils de mon mentor Henri Mensah, je m’en suis sorti avec des honneurs.

Aux Etats-Unis, le basketball, même dans le cadre universitaire, est une entreprise de millions de dollars. Grâce à Dieu, avec quelques amis, nous jouerons cette année en 1re division universitaire, ce qui veut dire que nos études sont prises en charge par nos différentes institutions.

Je n’aurais jamais été capable de pourvoir à mes frais scolaires dans ce pays, sans le basket surtout dans des universités comme Stanford en Californie ou Colgate dans l’Etat de New York où les coûts montent souvent à 45 000 $ par an ou plus.

J’ai personnellement eu beaucoup de chance, et je compte faire profiter de mon expérience et de mes contacts avec les Coachs ici, aux plus jeunes au Burkina qui aiment le basket.

Pour l’instant, tout se passe bien, et je suis impatient de jouer sous les couleurs bleu et blanc de ma nouvelle institution sous la direction du Dr. Tom Davis, qui est un vieux gourou en 1re division.

Il y a de l’avenir pour ceux qui, comme moi, ne peuvent se permettre d’étudier aux Etats-Unis aux frais de leurs parents. Si j’ai donc un conseil à leur donner, c’est celui de travailler dur en classe et sur le terrain. Il y a une nouvelle équipe à la tête de la Fédération de Basketball et pour ceux qui seront sérieux sur le plan SCOLAIRE, SPORTIF et SOCIAL, l’avenir est très prometteur.

J’espere qu’avec ceux qui evoluent sur le plan sportif ici et ailleurs, nous constituons de bons exemples et de bonnes raisons pour ne pas abandonner et s’entrainer dur. Ils ne le savent pas, mais il y a des yeux quelque part qui les regardent.

Rien de tout ce qui m’arrive aujourd’hui ne le serait sans l’aide et le soutien de Dieu bien entendu, mais également de ma famille, de mes Coach Tonton Voulot à l’EFO, Johannes à Kadiogo Bulls, Dr. Pijanowski à Dryden, New York, et de mon mentor Henri Mensah. J’espère aller jusqu’au summum et les rendre fiers pour la foi qu’ils ont eue en moi.

J’aimerais également remercier Ky Lydie que je voulais impressionner à mes débuts pour avoir été ma meilleure amie. A Alassane Savadogo dit Shaqman, Francis Kaboré dit Zola et Aristide Savadogo dit Taller avec qui je suis venu en Amérique, je souhaite beaucoup de courage avec la foi qu’ils réussiront dans leurs carrières respectives. Merci à Kéré Innocent pour avoir pris ce chemin en premier. Merci à tous ceux qui de près ou de loin nous ont toujours supportés.

Félicitations à mon petit frère Abel qui vient de réussir à son Bac, ainsi qu’à tous les heureux admis de cette année et courage aux recalés.

Lefaso.net, keep it up... ce site est très utile pour nous les jeunes qui essayons de nous frayer un chemin dans la vie loin du Burkina, il nous permet de ne pas perdre contact avec le pays.

Propos recueillis par Lefaso.net

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