L’association du bien-être des jumeaux "Kin-kirs yiri" a fait, son cheval de bataille. Son nom de baptême "Kin-kirs yiri", qui signifie "refuge des jumeaux" est révélateur. Depuis sa création en 2003, elle a œuvré discrètement en faveur de l’épanouissement de ces "êtres particuliers". Cette attitude de l’association a duré jusqu’en 2005 et plus précisément le 23 juillet 2005.

C’est justement cette date qui a vu le lancement "officiel" des activités de l’association Kin-kirs yiri. A la garderie du secteur n°12 de Ouagadougou où s’est déroulée la cérémonie, des parents et leurs jumeaux n’ont pas marchandé leur déplacement.

Ils étaient plus d’une centaine (dont la plus grande majorité, des femmes) à prendre part à la cérémonie riche en couleurs. On pouvait également remarquer la présence des autorités administratives, coutumières...venues témoigner, selon la présidente de l’association, Pascaline Ibriga, de leur reconnaissance, de l’importance fondamentale de la justice sociale et de leur attachement à l’idéal de solidarité. "Sacrifice-Amour-Solidarité", telle est la devise de l’association.

Un choix bien fondé, selon Mme Ibriga. Car il y a trois vertus qui sont au cœur de la réalité sociale des jumeaux. Il s’agit du sacrifice, de l’amour et de la solidarité. S’agissant de la solidarité, la présidente de l’association trouve que c’est parce qu’elle est de moins en moins agissante que des familles de jumeaux sont réduites à la mendicité donnant un spectacle affligeant de la condition des jumeaux.

C’est donc en réaction à une telle perception péjorative du statut de jumeaux que l’association est née. "Ceux-ci sont non seulement victimes des pesanteurs socioculturelles mais surtout d’une discrimination", et l’association Kin-kirs yiri s’attelle à défendre la cause des jumeaux à travers ses objectifs que sont : cultiver la solidarité entre les parents de jumeaux d’une part et les jumeaux eux-mêmes d’autre part, lutter contre la mendicité et toute autre pratique néfaste à l’égard des jumeaux et leurs parents, contribuer à l’épanouissement et au bien-être des jumeaux, favoriser leur scolarisation.

Le représentant du ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, K. Raphaël Zongnaba a félicité l’association pour son choix porté sur la prise en charge des jumeaux et de leurs parents. "Car c’est une première en direction de cette frange vulnérable de la population qui, quelquefois fait l’objet de discrimination négative", a dit M. Zongnaba.

Et d’ajouter que les objectifs de l’association entrent en droite ligne de la politique de promotion et de protection de l’enfance et de la famille. La cérémonie a pris fin avec la remise symbolique de vivres aux parents de jumeaux.

Aïssata BANGRE
Sidwaya