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" Les ressources mobilisées pour la gestion de la faune sont insuffisantes ".

Publié le mardi 23 décembre 2003 à 15h44min

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La conservation et la valorisation de

nos ressources fauniques, l’une des pierres d’angle du ministère en charge de l’Environnement, est confiée au PAUCOF.

Nous avons échangé avec son responsable, M. Lamoussa Hébié, pour qu’il nous édifie sur les " contours" dudit projet, les

difficultés rencontrées dans sa mise en application et la gestion transfrontalière des ressources fauniques.

Pouvez-vous

nous présenter en quelques grands traits, le Projet dont vous avez la charge ?

Le Projet d’appui aux unités de

conservation de la faune (PAUCOF) intervient au niveau de cinq unités de conservation de la faune. Celles-ci sont réparties en

trois régions. Il s’agit de celle de l’Est qui compte trois unités, à savoir celle d’Arly, de Pama et du Wamu. Au niveau du

Mouhoun, nous avons l’unité de conservation de Boromo, alors que dans les Hauts-Bassins, nous avons celle du lieu-dit. Notre

objectif principal est de favoriser la gestion durable des aires de faune, tout en impulsant un développement socioéconomique à

la périphérie de ces aires. Dans cette optique, le Projet a quatre axes d’intervention.

Le premier vise le renforcement

des capacités d’intervention de l’administration chargée de la gestion de la faune, à travers l’équipement, la formation et

l’organisation. Le deuxième axe, qui s’exécute en rapport avec les opérateurs privés, vise la professionnalisation du secteur

privé dans la gestion de la faune. Ce, à travers la promotion commerciale, par le biais de la production de supports

promotionnels et la participation à des salons internationaux, sans oublier la formation.

Le troisième axe concerne les

populations riveraines à travers l’appui au développement local. Il s’agit d’abord d’organiser les populations en comités

villageois de gestion de la faune, et ensuite, du financement d’investissements socio-économiques en périphérie des aires de

faunes. Le quatrième axe qui se veut transversal, concerne l’amélioration de la productivité des aires de faune, en les

aménageant (points d’eau, pistes...).

Quelles sont les difficultés pratiques que vous rencontrez dans la mise en œuvre

du Projet ?

Les difficultés sont d’abord liées à la nature même de la ressource, si tant est que celle-ci est à gestion

conflictuelle avec trois principaux acteurs : l’Etat, les communautés et le secteur privé. Lorsque les intérêts divergent, la

conciliation pose un problème et nous œuvrons à instaurer un partenariat franc et réciproquement, profitable aux

trois.

Le deuxième aspect de la difficulté est relatif au cadre institutionnel même de la gestion de la faune. Celui-ci

ne permet pas à la faune de bénéficier des retombées de son exploitation. Les ressources mobilisées pour la gestion de la faune

sont insuffisantes pour assurer la productivité souhaitée. Il y a aussi la question du personnel des unités de conservation en

termes d’effectifs, ceux-ci étant insuffisants.

Il est par ailleurs question d’une gestion transfrontalière des

ressources fauniques. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette gestion transfrontalière relève de la compétence du Projet

ECOPAS/W. Ce que je puis néanmoins dire, c’est que vous avez le parc du W qui est à cheval entre trois pays, à savoir le Bénin,

le Niger et le Burkina Faso. Et comme on le dit, les animaux n’ont pas de frontières. Il faut donc une gestion concertée entre

l’ensemble des pays pour une exploitation plus rationnelle de la ressource. Et c’est dans cette optique qu’est né le projet

ECOPAS/W pour rendre cet espace viable.

Une interview réalisée
par B. SY
Sidwaya

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