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Autonomisation de la femme rurale africaine : Entre acquis et défis, le Burkina partage son expérience

LEFASO.NET | Nicole Ouédraogo

Publié le jeudi 27 septembre 2018 à 19h30min

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Autonomisation de la femme rurale africaine : Entre acquis et défis, le Burkina partage son expérience

Face au manque d’attention portée aux questions de genre dans les politiques et pratiques de développement agricole et rural, la Commission de l’Union africaine (CUA) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) , appellent à plus d’engagement pour l’autonomisation économique des femmes. C’était ce mercredi 26 septembre 2018 à New York, lors d’une réunion de haut niveau organisée conjointement par les deux institutions.

« Ne laisser personne de côté : autonomiser les femmes rurales africaines pour relever le défi faim zéro et atteindre une prospérité partagée ». Tel est le thème de cette rencontre qui a réuni les Etats membres du système des Nations unies. Il s’est agi de réfléchir à des stratégies pour mobiliser des partenariats multi-acteurs et galvaniser l’attention politique afin d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique.

Convié à partager son expérience au cours de cette rencontre, le Burkina Faso, à travers la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal, a partagé son expérience sur la situation de la femme burkinabè dans les secteurs de l’agriculture et du développement rural.
Au Burkina Faso, dit-elle, 86% des femmes vivant en milieu rural occupent 63% des activités productrices. L’emploi formel professionnel des femmes représente 24,2% des effectifs du secteur public et privé formel.

A l’entendre, les femmes participent de façon significative à la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire, à la malnutrition et à la pauvreté. Actrice de premier plan dans la transformation et la commercialisation des produits agricoles et forestier non-ligneux, la femme rurale accède cependant de moins en moins à la terre. Selon Hélène Marie Laurence Ilboudo, seulement 32% des femmes en union possèdent une terre.

En retour, des actions ont été entreprises pour améliorer les conditions de vie de la femme rurale burkinabè. Il s’agit, entre autres, du programme de mécanisation agricole ou « opération 100 mille charrues », qui aura permis de doter 48% des femmes agricoles en charrues et en animaux de trait ; le quota de 30% de femmes rurales sur les périmètres aménagées qui fait aujourd’hui un bilan d’accès de 46% de femmes rurales ayant bénéficié de nouvelles terres aménagées, et l’existence d’une politique nationale du secteur rural.

Toutefois, la ministre en charge de la Femme reconnaît qu’il demeure de nombreux défis à relever. Ces défis, dit-elle, sont relatifs à l’implication des femmes dans la gestion durable des ressources naturelles et la facilitation à l’accès technique d’adaptation et de changement climatique, le renforcement des capacités des femmes sur les techniques de production, de transformation et de stockage, l’accès des agricultrices aux techniques d’irrigation, l’investissement dans les besoins essentiels des femmes en milieu rural et le développement des infrastructures indispensables comme l’énergie et les transports.

Des efforts doivent être consentis pour relever ces obstacles à l’épanouissement de la femme. « Si nous voulons arriver à zéro faim dans le monde, il est important que nous prenions en compte cette cible très importante de la population. Nous sommes venus partager l’expérience de notre pays en la matière et apprendre également des autres car nous avons des acquis, mais aussi des défis à relever », a signifié la ministre en charge de la Femme.

En rappel, l’agenda 2063 de l’Union africaine, adopté en 2015, appelle à un développement inclusif et axé sur des personnes, en mettant particulièrement l’accent sur l’amélioration de l’accès des femmes aux actifs productifs ; l’autonomisation des femmes dans tous les domaines et l’égalité des droits sociaux, politiques et économiques.

Notons qu’avant cette rencontre, le Burkina Faso a été également convié à partager son expérience lors d’une réunion de haut niveau sur les mariages d’enfants.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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