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Mali : les législatives s’annoncent dans un contexte de protestations contre la présidentielle

Publié le jeudi 30 août 2018 à 22h00min

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Mali : les législatives s’annoncent dans un contexte de protestations contre la présidentielle

La fièvre de la contestation des résultats de la présidentielle au Mali n’a visiblement pas baissé. Dans un communiqué adressé, le mardi 28 août 2018 à la CEDEAO, l’opposition politique (avec à sa tête Soumaïla Cissé) a dénoncé des arrestations extra-judiciaires dans ses rangs, sans renoncer à sa détermination de protestations contre la réélection d’Ibrahim Boubacar Keïta. C’est dans ce contexte tendu qu’ont été annoncées, le 28 août 2018, les prochaines joutes électorales, les législatives.

C’est dans un contexte particulier de crise post-électorale installée après la proclamation des résultats de la présidentielle que le gouvernement malien convoque, de nouveau, le collège électoral pour les législatives, le dimanche 28 octobre 2018. La campagne pour le premier tour se déroulera du 6 au 26 octobre 2018 et le second tour est prévu trois semaines plus tard (dimanche 18 novembre).

Une annonce qui intervient alors que le principal adversaire d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) lors de la présidentielle, Soumaïla Cissé, conteste toujours les résultats. Selon les résultats définitifs proclamés par la cour constitutionnelle, qui a rejeté les recours de l’opposition, IBK, le candidat réélu, a obtenu 67,16% des suffrages au second tour le 12 août, contre 32,84% pour Soumaïla Cissé. L’opposant continue de camper sur sa position (refuse de reconnaître les résultats) et appelle les Maliens à rester « mobilisés ». Ces derniers jours, il dénonce des arrestations arbitraires au sein de l’opposition.

Dans un courrier adressé mardi, 28 août à la communauté internationale, par le biais des représentants de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’ONU, le directeur de campagne de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, a dénoncé des « arrestations extra-judiciaires » dont sont « victimes depuis plusieurs semaines les partisans de l’alternance et du changement » (Coalition qui a soutenu Soumaïla Cissé).

Tiébilé Dramé cite particulièrement le cas de Paul Boro, un ancien cadre de la majorité passé à l’opposition, qui a été enlevé de son domicile de Bamako dimanche soir par « plusieurs dizaines d’hommes armés ».

Selon une source sécuritaire, il lui est reproché d’avoir fourni des armes à « des jeunes » avant une manifestation de l’opposition. Il ajoute le cas d’un jeune leader de sa coalition également « enlevé par une dizaine de porteurs d’uniformes à bord de deux véhicules 4×4 » ne portant pas de numéros d’immatriculation.

« Nous sommes en présence d’enlèvements et de séquestrations de leaders politiques par une police parallèle au service du régime », impute Tiébilé Dramé, « prenant à témoin » les représentants de la communauté internationale. Une situation que le gouvernement semble vouloir ignorer.

Dans un communiqué attribué au ministère malien de la Sécurité, les autorités avaient reconnu ces arrestations, évoquant ainsi une tentative de déstabilisation des institutions de la République. Mais très rapidement, le ministère malien de la Sécurité a catégoriquement démenti être l’auteur dudit communiqué tout en reconnaissant l’interpellation des deux opposants pour des besoins d’enquête.


Issouf Ouédraogo
Lefaso.net

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