"La SOTRACO sera ce que les Ouagalais souhaitent qu’elle soit", déclarait son président du Conseil d’administration, Mammud Hamuda, lors du lancement des activités de la société le 7 novembre 2003. Sept semaines après, dirigeants et actionnaires de la SOTRACO semblent prendre en compte les critiques, suggestions et remarques des Ouagalais. En effet, le Conseil d’administration en sa session du 19 décembre 2003 prenait deux décisions majeures : la réduction des tarifs, le simple de 200 FCFA à 100 FCFA, le relais de 300 FCFA à 150 FCFA et la création d’une nouvelle ligne pour desservir la trame d’accueil des déguerpis de la ZACA.

Pour Mme Honorine Marie Désirée Damiba, directrice générale de la SOTRACO, ce réaménagement tient compte de la volonté des Ouagalais. Mme Damiba affirme que les clients se sont manifestés face aux prestations de la SOTRACO en adressant des lettres à la Direction générale. C’est donc pour être en phase avec les préoccupations des clients que le Conseil d’administration a pris ces mesures importantes. Toutefois si les tarifs ont été réduits, les itinéraires n’ont, pour le moment, subi aucune modification.

Ils resteront tels, a clamé la directrice générale, car les itinéraires tiennent compte du nombre (30) de bus disponibles, de leur fréquence à chaque arrêt, de la santé du conducteur. Chaque itinéraire s’étend au maximum sur une distance de treize (13) kilomètres. Par ailleurs, une nouvelle ligne a été créée dans le souci de répondre aux exigences des usagers de la trame d’accueil des déguerpis de la ZACA.

Volonté de satisfaire la clientèle ou la peur d’une faillite prématurée ?

Lors du passage de Simon Compaoré, maire de Ouagadougou et vice-président de la SOTRACO, à l’invité de la Rédaction de Sidwaya, il se montrait optimiste quant à une forte fréquentation prochaine des bus par les Ouagalais. "Les gens, a-t-il affirmé, comprendront tôt ou tard qu’il vaut mieux pour eux d’emprunter le bus".

Les caissières de la SOTRACO que nous avons rencontrées soulignent que les bus ne transportent en moyenne que cinq (5) passagers par itinéraire. Pour ce qui est de l’affluence, après la réduction des prix, elle demeure à l’heure actuelle timide. L’information de la mesure n’ayant pas encore atteint la majorité des Ouagalais. Il est à noter que l’abonnement mensuel connaîtra désormais une réduction significative. Il est de cinq mille (5 000) francs CFA pour tout usager (élève ou travailleur).

Selon Mme Damiba, les débuts de la SOTRACO ne l’ont guère surprise. Des études menées au préalable ont montré que la société fonctionnera dans un premier temps à perte. Cependant, a-t-elle reconnu, le réalisme professionnel semble maintenant prendre le dessus sur l’ambition commerciale. "Le taux de remplissage chez un transporteur en début d’activité est vraiment marginale", a poursuivi Mme Damiba.

La directrice générale de la SOTRACO avance également des facteurs tels que le retard mis dans le démarrage des activités, la délocalisation de Rood-Woko ou le déguerpissement des habitants de la zone ZACA, comme étant des aspects qui ont négativement influencé les prestations de sa société. La décision du Conseil d’administration vient corriger cette situation.

Pour l’instant, les chauffeurs de taxi que l’on présente comme les concurrents directs de la SOTRACO gardent le silence face aux nouvelles mesures prises par la centrale des transports en commun. Il en est de même pour leur syndicat. Peut être, aurons-nous, dans les prochains jours, plus d’informations sur les positions des uns et des autres.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAG BELEGUEM
Sidwaya