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Bouri Jean Victor Sandhouidi du PNUD : " Pourtant le Burkina avance"

Publié le mercredi 13 juillet 2005 à 07h39min

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Ils ne sont pas nombreux les Burkinabè vivant dans la Grande Ile. Au dernier recensement, on n’en dénombrait officiellement que quatre. Bouri Jean Victor Sandhouidi, au nombre de ceux-ci, représentant-résident du PNUD. Au cours d’une sympathique réception organisée à son domicile, il a bien voulu se prêter à nos questions.

Je suis Bouri Jean Victor Sandhouidi. Je suis né à Koupèla, j’ai fait mes études d’abord à Fada N’Gourma, puis au Collège De la Salle à Ouaga et ensuite à l’université Laval au Canada, d’où je suis sorti diplômé d’agro-économie. Depuis 1981, je travaille au PNUD et je suis représentant-résident du PNUD et coordonnateur du Système des Nations unies à Madagascar depuis trois ans.

En quoi consiste votre charge de représentant du PNUD à Madagascar ?

• Le PNUD appuie les pays en voie de développement pour renforcer leurs capacités. Nous intervenons dans de nombreux domaines du développement, dans les questions de gouvernance, dans la lutte contre la corruption, le Sida, etc. En particulier à Madagascar, le PNUD intervient dans le domaine de la bonne gouvernance, de la décentralisation.

Depuis que je suis dans le Système des Nations unies, j’ai beaucoup voyagé : depuis 25 ans, j’ai sillonné l’Afrique, les USA et principalement New York (où se trouve notre siège) et à Genève. Cela m’a permis d’élargir mes horizons, et d’apprécier beaucoup plus ce que nous avons chez nous. Souvent on a plus tendance à se plaindre de notre pays. Pourtant, il avance.

Ma fierté, c’est de voir que le Burkina s’en sort plutôt très bien dans le concert des nations. En matière de changement de mentalités, d’engagement dans la lutte contre la pauvreté, le Burkina a un pas d’avance malgré les conditions difficiles dans lesquelles nous évoluons. Le Burkinabè ne rechigne pas à la tâche. Notre leadership est excellent. Je suis fier de mon pays et il faut davantage travailler, avoir de l’ambition.

Que vous inspire Madagascar ?

• Madagascar, c’est une grande île pleine de potentialités sur les plans agricole, industriel, etc. C’est un pays sorti de la crise de 2002 qui s’efforce de tourner résolument la page et d’aller au développement. C’est à cela que nous nous attelons dans le Système des Nations unies. Le gouvernement malgache nous facilite la tâche. Et le fait que je sois Burkinabè m’aide beaucoup, car le Burkina a été parmi les premiers pays à soutenir le régime de Marc Ravalomanana en 2002. Le Président du Faso a été le Premier chef d’Etat à vraiment s’impliquer pour la résolution de la crise malgache. Le fait qu’il soit l’invité d’honneur de ce 45e anniversaire d’indépendance est le reflet de la contribution du Burkina à la résolution de la crise malgache.

Qu’est-ce qui vous manque le plus en tant que Burkinabè vivant loin de son pays ?

• La chaleur fraternelle, les échanges. C’est pour cela que chaque fois qu’un Burkinabè est de passage ici, c’est une joie pour nous et quand le temps le permet, nous partageons un repas avec lui. C’est pour cela que nous sommes heureux de vous accueillir ce soir à notre domicile.

Comment conciliez-vous les exigences professionnelles et la vie de foyer ?

• Effectivement, ce n’est pas du tout facile, car presque tous les quatre ans, je dois changer de pays, être affecté ailleurs. Et chaque pays est assez particulier. Mais j’ai la passion de ce travail et mon épouse me comprend. Ce qui me réconforte.

Quelle impression vous laisse la visite de Blaise Compaoré à Madagascar ?

• C’est une grande joie. Cela signifie que les relations entre la Grande île et le Burkina sont au meilleur niveau. Malgré la distance, le Burkina est connu grâce à la presse . Ici à Madagascar, bien des gens se demandent ce que le Burkina a de si particulier pour être aussi médiatisé. Moi, je leur réponds que nous avons l’accueil, la chaleur humaine et mieux, les Burkinabè sont un peuple travailleur. Le fait que le Président Compaoré se soit déplacé à Madagascar renforce davantage nos relations.

Pourquoi y a-t-il si peu de Burkinabè à Madagascar ?

• Cela s’explique par la distance. Cependant, depuis quelques années, beaucoup de Burkinabè viennent en mission à Madagascar. Cela augure d’un bel avenir. Je parlais tantôt de la distance parce que si vous devez quitter Ouagadougou, remonter sur Paris et faire encore au moins 10 heures de vol Paris-Madagascar, ça décourage un peu. Ce qui fait que les Burkinabè y sont rares. Pire, les coûts de transport sont excessivement chers. Il faut des relations aériennes beaucoup plus directes pour booster les échanges.

Quel message avez-vous à communiquer à vos compatriotes au Burkina ?

• Bien des choses : je suis toujours impressionné par les réalisations du Burkina, chaque fois que je reviens au pays. C’est un véritable changement urbain et de mentalités. La force du Burkina, c’est la stabilité, sans laquelle on ne peut parler de développement. Faisons en sorte que cette cohésion sociale soit maintenue.

Propos recueillis à Antananarivo par Boureima Diallo
L’Observateur

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