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Transferts financiers des émigrés : Les pouvoirs appelés à collaborer

Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 07h40min

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Les actions communautaires des associations d’émigrés doivent s’inscrire, à l’issue d’un dialogue avec les pouvoirs publics, dans le cadre d’un plan local, voire national de développement. C’est l’une des conclusions des experts et praticiens du développement, réunis à Ouagadougou à l’occasion du colloque international sur les acteurs méconnus du développement.

Trois principales recommandations ont sanctionné les travaux du 1er colloque international des acteurs méconnus du développement, axé sur trois thèmes : l’économie de solidarité, l’économie de volontariat et l’économie de tradition. Abordant le premier thème, la centaine d’experts et de praticiens du développement venus des quatre continents se sont penchés notamment sur "comment faire des transferts financiers des émigrés, un instrument de lutte contre la pauvreté et de promotion de l’investissement au niveau".

Par rapport à ce thème, le colloque a recommandé la mise en place d’une caisse mutuelle de dépôt et de prêt. S’agissant du l’économie de volontariat, il a suggéré la défiscalisation des dons volontaires. Quant au 3e thème, il a recommandé la mise en place d’un centre de savoir et de savoir-faire africains.

De façon plus détaillée et en rapport avec l’économie de solidarité, les experts et praticiens ont abouti à plusieurs conclusions, dont celles-ci : aussi bien les volumes financiers des transferts que les rôles des différents acteurs sont mal connus en Afrique. D’où le besoin urgent d’améliorer l’information aussi bien sur les montants des transferts que sur l’ensemble de leur contexte.

Après s’être accordés sur le fait que les transferts d’émigrés sont nécessairement bons pour le développement et la lutte contre la pauvreté, ils ont déduit que ce phénomène méritait une attention plus prononcée des pouvoirs publics africains.

Améliorer l’impact des transferts

Pour améliorer l’impact des transferts sur le développement, il serait souhaitable, indiquent-ils, de mieux sensibiliser les futurs migrants et les populations locales sur le potentiel et les limites de cette émigration. Aussi les actions communautaires des associations d’émigrés doivent-elles s’inscrire, à l’issue d’un dialogue avec les pouvoirs publics, dans le cadre d’un plan local, voire national de développement.

Et pour faciliter le dialogue avec les associations d’expatriés, les participants ont recommandé que les pouvoirs publics africains mettent en place des structures de concertation qui permettent aux différents départements publics, aux associations d’émigrés et aux institutions de la société civile de coordonner leurs activités, en vue d’atteindre une meilleure synergie de leurs actions respectives.

Pour combiner l’efficacité de la justice sociale, ces participants ont appelé les pouvoirs publics à rechercher le juste milieu entre les programmes d’appui ciblant spécialement les expatriés et leurs familles, et les programmes généraux couvrant l’ensemble du pays.

Beaucoup de choses sous le couvert du volontariat

En ce qui concerne "l’économie du volontariat", les travaux ont porté notamment sur les leçons d’années de travail en appui aux personnes démunies (Burkina Faso). Mais aussi sur les réflexions issues des débats sur le constat de variations importantes dans les formes de volontariat. Beaucoup de choses, ont-ils fait observer, sont faites sous le couvert du volontariat, qui ont créé pas mal de dégâts. Ils ont fait remarquer qu’il ne peut y avoir de contradiction entre individuel et collectif, mais plutôt une complémentarité.

Il faudrait donc, indiquent-ils promouvoir les vertus du volontariat individuel. S’agissant du 3e thème a porté sur l’économie de la tradition, ils ont axé leurs réflexions sur "comment intégrer le savoir traditionnel dans les politiques de santé ?".

Tout en relevant les vertus de la médecine traditionnelle, ils ont souligné que la médecine traditionnelle était un stimulant pour les activités économiques. Ils ont par ailleurs redit la nécessité de promouvoir le rôle des guérisseurs traditionnels et de promouvoir les savoirs locaux.

Le colloque international a montré qu’à côté des acteurs bien connus, de l’économie, il existe des acteurs moins connus mais très actifs, qui apportent modestement leur pierre à l’édifice de développement et qui participent à la promotion du bien-être de la communauté.

Organisé conjointement les 29 et 30 juin derniers à Ouagadougou par la Fondation pour l’Innovation politique (Paris-France) et l’Institut Afrique moderne (Ouagadougou-Burkina Faso), et placé sous le haut patronage de Alain Juppé, ancien Premier ministre de la France, ce colloque a été coprésidé par Salif Sawadogo, vice-président du Conseil économique du Burkina.

Par Cheick Beldh’or SIGUE
Le Pays

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