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Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

Publié le mardi 10 avril 2018 à 12h06min

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Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

Ceci est une tribune de SOURWEMA Xavier, Fonctionnaire élève Conseiller en Gestion des Ressources Humaines.

Par décret n°2015-1048/PRES-TRANS/PM/MFPTSS du 15 septembre 2015, le Gouvernement burkinabè a institué le système de la journée de travail continu dans les administrations du secteur public. Cette mesure, bien que salutaire, n’est pas sans conséquence sur le rendement, la productivité du personnel féminin de l’administration qui pratique l’allaitement maternel exclusif.

Il est bien vrai que l’article 65 de la loi 081-2015/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général de la Fonction Publique d’Etat, dispose que : « Pendant une période de quinze (15) mois à compter de la naissance de l’enfant, la mère a droit à des repos pour allaitement. La durée totale de ces repos est d’une heure et demie par jour », mais reconnaissons que son application n’est pas aisée dans le cadre de la journée de travail continu. Dans cette situation que faire ?

Comment la femme qui opte pour cette pratique peut-elle être assidue à son poste de travail ? Comment gérer les heures de repos pour allaitement dans ce système de journée de travail continu ?

A ces questions, nous proposons les mesures d’accompagnement suivantes en vue d’encourager le personnel féminin de l’administration publique dans la pratique de l’allaitement maternel exclusif. Il s’agit de :

L’aménagement d’une salle pour allaitement

L’une des missions assignées à la Direction des Ressources Humaines (DRH) par le décret n°2016-027/PRES/PM/SGG-CM du 23 février 2016 portant organisation-type des départements ministériels en son article 50 est « de contribuer à l’amélioration des conditions de travail et de la productivité du personnel du ministère ». A ce titre, nous pensons que la DRH devrait travailler à améliorer les conditions de travail de ces femmes en mettant à leur disposition une salle pour allaitement tant au niveau central que dans les structures déconcentrées du ministère. Cela permettra aux femmes d’exécuter leurs tâches de façon assidue et allaiter leurs enfants à tout moment.

La construction de pouponnières et de crèches

Nous estimons que le Ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille (ministère en charge de la petite enfance) devrait, en collaboration avec ses partenaires, construire des pouponnières et des crèches au sein des hôtels administratifs et aussi dans les zones abritant des bâtiments administratifs sur toute l’étendue du territoire national. Ces infrastructures permettront aux femmes non seulement de sécuriser leurs enfants mais aussi de les rapprocher de leur lieu de travail.

Nous pensons qu’avec ces mesures les femmes allaitantes pourront travailler dans la quiétude et dans le respect des horaires de travail.

SOURWEMA Xavier
Fonctionnaire élève Conseiller en Gestion des Ressources Humaines
Sourwema.grh@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 10 avril 2018 à 15:14, par Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso :Maman En réponse à : Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

    sa concerne les secteur publics ou bien les secteur privées aussi.

  • Le 11 avril 2018 à 09:01, par HUG En réponse à : Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

    Vous avez raison, il n’existe pas une crèche publique au Burkina Faso. Voyez nos autorités se moquent pas mal du social non je me trompe il se préoccupe bien du social en fonction de leurs intérêts (la santé et l’éducation ) qui sont les secteurs sociaux selon l’Etat sont les secteurs nantis en terme d’allocation budgétaire. Quand les autorités parlent de secteurs sociaux, il n’évoque jamais l’action sociale. Le secteur de l’action sociale qui a été fusionné aujourd’hui avec celui de la promotion de la femme n’a pas une importance aux yeux des autorités. Le budget de cet ministère n’atteint jamais les 2% donc il ne peut pas construire des crèches ou des pouponnières. La prime enfance est un leurre dans mon Burkina Faso. Or c’est un véritable problème pour les femmes qui travaillent et qui allaitent.

  • Le 11 avril 2018 à 13:23, par Jeanne En réponse à : Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

    Bravo et merci à Mr SOURWEMA pour ses propositions.
    En tant que femme je déplore le fait que les organisations, amicales et associations de femmes ne soient pas au devant de ce combat. Depuis l’instauration de la journée continue elles devaient y penser parce que ces problèmes sont réels.
    Il faut que les femmes apprennent à se battre pour leurs préoccupations, leur problèmes particuliers sur le lieu de travail.
    Rien ne nous sera servi sur un plateau d’argent.

    • Le 11 avril 2018 à 17:33, par senadja En réponse à : Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

      Ma sœur je comprend ton problème , mais les femmes qui sont responsables des associations et amicale ont finit leurs maternité et connaissent souvent pas ce problème . donc il faut que les jeunes femmes leurs expliquent ces difficultés.

      • Le 12 avril 2018 à 12:29, par Honorine En réponse à : Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

        Bonjour, Je dis aussi bravo à Mr SOURWEMA. Même si les responsables des associations ont fini leur maternité, elles ont certainement des filles, belles filles, sœurs, etc qui sont dans cette situation. La réalité est là au quotidien et quelquefois débouche sur des drames.
        Le fait qu’un responsable des RH soit sensible à la question me donne de l’espoir : les travailleuses ne sont plus seules face à leur problème. Pratiquer l’allaitement maternel est un bon choix qui contribue à la bonne santé du bébé, mais comment le pratiquer lorsqu’on est sur le lieu de travail, ou en mission à l’intérieur ou à l’extérieur du pays ?

        Crèches garderies, pouponnières, chez les mamies ? Des lieux aménagés par blocs de services publics et privés à l’instar des infirmeries (OST) pourraient être expérimentés pour commencer.

        Si la réflexion est ouverte, des expériences vécues viendront certainement enrichir les propositions de Mr SOURWEMA.
        Bon courage mesdames.

      • Le 13 avril 2018 à 22:52, par jeunedame seret En réponse à : Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

        Même si elles ont fini leur sexualité, elles n’ont pas encore démontré permanemment leur raison d’être. Si le but de ces associations était de gérer seulement leurs vies privés ou leurs procréations elles doivent maintenant disparaître en même temps que leur maternité. Elles ne peuvent pas chanter warba et danser slow. On a besoin d’associations ou de mouvements de lutte responsables.

  • Le 11 avril 2018 à 18:05, par Theodora SANON En réponse à : Journée de travail continu et allaitement maternel exclusif au Burkina Faso

    Voici un sujet pour lequel je suis prête à me battre le 08 mars. Ce sont des problèmes réels vécus par les femmes. Au lieu de s’en soucier on se met au djandjoba. Merci pour la piqure de rappel.

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