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3 janvier 1966 : L’Unité d’action syndicale se remémore de la victoire des syndicats

LEFASO.NET | Par Tiga Cheick Sawadogo

Publié le mercredi 3 janvier 2018 à 08h05min

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3 janvier 1966 : L’Unité d’action syndicale se remémore de la victoire des syndicats

Il y a 52 ans, le Burkina Faso, à l’époque Haute Volta vivait son premier soulèvement populaire. Seulement 6 ans après son accession à l’indépendance, des burkinabè étaient dans la rue pour réclamer le départ du président Maurice Yaméogo. Le mouvement syndical tombeur du premier président s’opposait à des actes de mauvaise gouvernance dont les travailleurs devraient payer la facture. Dans la matinée du 3 janvier 2018, l’Unité d’action syndicale a organisé un panel pour se souvenir de cette date mémorable. C’était à la bourse du travail à Ouagadougou.

La réduction des allocations familiales de plus de 50%, le rabattement des salaires de 20%, et le blocage des avancements des travailleurs sur deux ans. C’est ce que le gouvernement entendait appliquer. Le poids était lourd à porter sur le dos des travailleurs. Quand le gouvernement avance la situation financière difficile du moment, le mouvement syndical lui voit la mauvaise gestion des deniers publics. Surtout que le président nouvellement marié avait fait sa lune de miel à Copacabana au Brésil.

La fin d’année 1966 annonçait déjà les couleurs. Le 29 décembre, pendant que le président est à Abidjan pour une rencontre du conseil de l’entente, 10 syndicats rédigent une motion destinée au président de l’assemblée nationale. Dans la ladite motion, ils rejettent en bloc le projet de loi et demandent à la représentation nationale de ne pas la voter.

Dans la matinée du 31 janvier 1966, Dénis Yaméogo, alors ministre de l’intérieur, convoque les responsables syndicaux pour ’’dire ses quatre vérités’’. La loi est adoptée par l’assemblée nationale. ‘‘Je serai sans pitié pour tous ceux qui prétendent parler au nom du peuple’’, lâche le président dans son message de nouvel an.
Le soir, les syndicats regroupés à la bourse du travail, sont dispersés par les forces de l’ordre et de défense, pendant qu’au même moment, bal de fin d’année est organisé à la présidence. L’Etat d’urgence est décrété.

Malgré tout, la foule est nombreuse dans la rue et se dirige aux environs de 14h vers la présidence, le 3 janvier 1966. Le président marque son accord pour revoir certains points de la loi, mais la rue est intraitable. Alors colonel, Sangoulé Lamizana est l’émissaire de Maurice Yaméogo pour discuter avec les frondeurs. ’’ Va dire au président que nous réclamons désormais sa présidence’’, lui répond-t-on en substance.

Le compte est rendu. Le président marque son accord et dit au colonel qu’il n’a pas l’intention de faire couler le sang de ses compatriotes. Il rend le tablier et la rue crie ‘’l’armée au pouvoir’’. Les syndicats ont ainsi gain de cause. C’est le rappel fait par Blaise Augustin Hien, président du mois des centrales syndicales. Il note que cet événement traduit l’attachement du peuple burkinabè à la liberté, au refus de la mauvaise gouvernance, de la corruption, aux détournements de fonds.

Pour lui, les devanciers qui méritent la reconnaissance devraient toujours inspirer les militants. Foi du panéliste, la situation actuelle du Burkina Faso interpelle le mouvement syndical qui doit rester à l’écoute et répondre à la justesse des mots de d’ordre. ’’On ne peut pas dire que la situation du Burkina est reluisante’’ a poursuivi Blaise Augustin Hien tout en demandant aux travailleurs de rester en alerte.
En plus de l’historique du janvier 1966, un autre thème a été développé pendant le panel. Les atteintes à la liberté syndicale.

Tiga Cheick Sawadogo
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