Transfert de compétences : MENA et collectivités territoriales veulent relever les défis du système éducatif burkinabè
Huit années après la mise en œuvre du processus de décentralisation dans le système éducatif, quel bilan fait-on du mécanisme de gestion des écoles ? Le renforcement de la collaboration entre le MENA et les collectivités territoriales dans le cadre de l’exécution et du suivi des ressources et des compétences transférées aux communes, justifie la présente rencontre. Première du genre, ces journées de concertations qui se tiennent du 14 au 15 décembre 2017 à Ouagadougou, sont placées sous le thème « Collaboration MENA/collectivités territoriales : quelles contributions pour une mise en œuvre réussie du PNDES ».
L’acquisition des fournitures et des vivres des cantines scolaires au profit des écoles, le fonctionnement courant des écoles ou encore, les réalisations et les réhabilitions d’infrastructures éducatives. Ces compétences, jadis exercées par le ministère de l’éducation en charge du préscolaire, du primaire et de l’alphabétisation, ont été transférées aux communes, avec en appui, un transfert des ressources humaines et financières. Cela, depuis 2009, dans le cadre du transfert des compétences et des ressources aux collectivités territoriales, à la faveur de la décentralisation.
Si cette initiative visait à permettre aux communes d’assurer pleinement leurs missions, la collaboration ne s’est pas toujours déroulée sans difficultés, notamment en matière de gestion des ressources humaines.
- Eric Benon, directeur de cabinet du ministre de l’éducation
Les principales difficultés, selon Eric Benon, directeur de cabinet du ministre de l’éducation, sont liées aux capacités de gestion des collectivités territoriales. « Toutes les communes ne sont pas au même niveau en termes de capacités. Certaines communes sont en retard dans le processus de mise en œuvre. Lorsqu’on a fait le point, on s’est rendu compte que le cartable minimum n’est pas encore mis à disposition de certaines collectivités territoriales. Pourtant, d’autres l’ont réussi et il était important de connaitre les difficultés relatives à la mise en œuvre du dispositif en matière de renforcement des capacités » a noté le représentant du ministre de l’éducation. Puis de noter, qu’il y avait une nécessité de développer des cadres d’échanges entre les différentes parties prenantes pour plus d’efficacités sur le terrain.
Renforcer les liens d’une vision commune
- Bonaventure séguéda, président du comité d’organisation
Relevant l’intérêt des présentes journées de concertation, Bonaventure Séguéda, le président du comité d’organisation desdites journées, a signifié que la présente rencontre se veut un cadre d’échanges et de partage, permettant au ministère de renforcer son partenariat avec les collectivités territoriales et d’améliorer les interventions dans le cadre du transfert de compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriale. Et Robert Ouédraogo, le Directeur général des services sociaux, représentant le maire de la commune de Ouagadougou, de souligner que le thème abordé au cours du présent cadre d’échanges, révèle la place des collectivités territoriales dans le développement du système éducatif national.
- Robert Ouédraogo, DG des services sociaux de la mairie
Pour lui, ces journées offrent l’opportunité de mettre en commun l’expertise des différents acteurs pour mieux examiner sans complaisance, l’ensemble des défis qui se posent sans acuité au système éducatif dans un contexte de décentralisation. Et si les collectivités territoriales accompagnent le gouvernement dans les défis du développement économique et social, Robert Ouédraogo soutient que les défis actuels du système éducatif ne peuvent être relevés sans l’implication effective de celles-ci.
Notons que durant ces 48 heures, il s’agira d’établir le bilan d’exécution physique et financier des compétences et ressources financières transférées, de recenser les difficultés relatives au transfert de compétences et à l’utilisation des ressources. Il sera également question de la programmation des transferts de ressources financières et des compétences pour les exercices à venir, de l’identification et l’orientation des différentes actions en vue d’améliorer les contributions des parties prenantes.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 15 décembre 2017 à 01:13, par Le Fair play citizen En réponse à : Transfert de compétences : MENA et collectivités territoriales veulent relever les défis du système éducatif burkinabè
Wake up car depuis l’extérieur on est informé de départs massifs d’enseignants dans le Nord suite aux récentes attaques, notamment celle de Koumbri.
Des individus écrivent en arabe sur les tableau pour paniquer les enseignants et les faire déserter.
C’est grave dans la bande frontalière et il est urgent d’agir car il n y a que des désertions aux postes.
Cette parti du Burkina est dans le chaos et dans un silence inexplicable
Wake up Faso
2. Le 15 décembre 2017 à 10:36, par Jerkilo En réponse à : Transfert de compétences : MENA et collectivités territoriales veulent relever les défis du système éducatif burkinabè
Si les communes ont des responsabilités dans les retards et difficultés de gestion des fonds qui leur sont transférés, il ne faut pas occulter la part de responsabilité de l’Etat avec les difficultés de mise en œuvre des appels d’offres et surtout de déblocage des fonds : il faut revoir et alléger le procédures
3. Le 15 décembre 2017 à 10:50, par Pially En réponse à : Transfert de compétences : MENA et collectivités territoriales veulent relever les défis du système éducatif burkinabè
Belle initiative à encourager.Je présume que le MENA profitera de l’occasion pour faire comprendre aux maires indélicats que les ressources tant financières qu’humaines allouées doivent être utilisées à bon escient.C’est trop facile de s’accaparer des deniers publics et mettre sous quarantaine les agents affectés par l’Etat.Il faut que ça change !!!
Le 15 décembre 2017 à 12:12, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Transfert de compétences : MENA et collectivités territoriales veulent relever les défis du système éducatif burkinabè
Pially, ce que tu qualifies ici de bonne initiative est plutôt une occasion pour le MENA de transférer de vieux bâtiments d’écoles et de logements de maîtres délabrés aux communes. Où auront-elles l’argent pour réhabiliter toutes ces pourritures ? Par ce fait l’État décharge ses problèmes sur les communes qui vont vite déchanter !
Par Kôrô Yamyélé