LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Fuite, migration et inégalité en Allemagne

Publié le samedi 25 juin 2005 à 10h54min

PARTAGER :                          

Frappée par la situation déplorable que vit la Côte d’Ivoire et sa cohorte de réfugiés d’une part et le triste sort que vivent tous les réfugiés du monde d’autre part, une association dirigée par une dynamique femme à Berlin en Allemagne du nom de Ingrid Kukenshoner a décidé d’apporter sa pierre dans l’amélioration des droits de l’homme.

Le projet intitulé « fuite, migration et inégalité en Allemagne, en France et au Burkina Faso » pour pouvoir arriver à ses fins se déroule en deux phases. Une première équipe du Burkina Faso composée de Oubda Euphrasie et de Sanou Woury, tous deux travaillant pour le Mouvement Burkinabé des droits de l’homme et des peuples après leur passage en France séjournent actuellement à Berlin en Allemagne.

Pour Oubda Euphrasie, leur mission consiste à prendre acte et à toucher du doigt les statuts et les situations des réfugiés et des immigrants sans papiers en Europe en se rendant personnellement dans les camps d’asile de France et d’Allemagne. L’éloignement des camps d’asile et leurs états sanitaires dégoûtanst n’ont pas laissé Mme Oubda indifférente. « Si en France les réfugiés ont cette possibilité de s’insérer dans la société et de faire parfois de petits boulots ce n’est pas le cas en Allemagne où ils sont isolés et n’ont aucun droit de travailler » constate-t-elle.

Ingrid Kuekenshoner ajoute que ces réfugiés loin de bénéficier d’un argent de poche offert par le service d’immigration sont munis des tickets pour l’achat de ce dont ils ont besoin. Ils sont ainsi d’emblée remarqués dans tous restaurants et supermarchés. Une chose qu’elle trouve inhumaine.

M.Woury très longtemps engagé dans les mouvements de droits de l’homme pense que leur séjour en France et en Allemagne est une aubaine à saisir afin d’apporter la « bonne nouvelle » au pays. « Nous avons la lourde charge dès notre retour de sensibiliser nos proches au pays. Que de nombreux réfugiés en Afrique cesse de penser que l’Europe est la meilleure terre d’asile. » souligne t-il.

Il est cependant vrai que cette situation de réfugiés et d’émigrants en Europe n’est pas une villégiature contrairement à ce que pensent de nombreux jeunes africains qui rêvent aujourd’hui de vivre de l’autre coté de la Méditerranée. Les réfugiés aujourd’hui dans la ville de Berlin sont arrivés avec des visas de touristes. Après expiration, pour ne plus retourner au pays, ils demandent l’asile comme si dans leur pays d’origine il régnait la guerre ou des persécutions. Ils sont nombreux à déchanter et à vouloir repartir après dix ans de séjour sans un bout de papier, donc pas de travail, pas de fortune, un rève brisé.

A ce propos, témoigne O.O un ancien du « Gounda »(terme employé par les demandeurs d’asile en Allemagne pour désigner le camp d’asile), il vivait comme dans une prison. La police faisait souvent des descentes pour question de drogue ou de bagarre.

Ce noble projet de l’équipe de Ingrid Kuekenshoner ne manque d’idée pour mener à bien ses actions. Beaucoup de films africains sont projetés, des panels s’organisent autour des thèmes qui voient la participation des spécialistes et qui refusent parfois même du monde.

Cela montre en quoi la situation de tous les réfugiés du monde nous préoccupe. Les débats les plus récents qui portaient sur la situation des réfugiés en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso ont été animés par les « missionnaires » venus du Burkina.

La deuxième phase du projet qui aura lieu à partir du mois d’octobre verra le déplacement de jeunes étudiants allemands et français au Burkina Faso. Pour mieux cerner et vivre la réalité des réfugiés africains sur les sols, le groupe travaillera en étroite collaboration avec le MBDHP, un des partenaires du projet.

Nous souhaitons que Mme Oubda et M. Woury, de retour au pays, arrivent à accomplir leur mission qui pourrait cependant désarmer certains « pseudo- réfugiés ».

Le combat de sensibilisation sur les réfugiés et la promotion des droits humains que mène Ingrid Kuekenshoner et son association doit être salué par tous et a besoin du soutien de toutes parts. Il nous interpelle à lutter ensemble pour l’amélioration de nos droits parfois bafoués.

Alex Moussa Sawadogo,
Correspondant à Berlin, Allemagne
Lefaso.net

P.-S.

Contact et information de l’association :
Tel 00 49 30 61 62 72 04
Ingrid Kuekenshoner
Web. www.migration-bf.de

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique