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Dominique de Villepin : Le nouveau joker de Chirac

Publié le jeudi 2 juin 2005 à 07h22min

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Pour la succession de Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin était attendu. Et depuis le mardi 31 mai, il est officiellement le nouveau Premier ministre de la France. Ancien ministre des Affaires étrangère, puis de l’Intérieur, Dominique Galouzeau de Villepin est loin d’être un inconnu au sein du village franco-africain.

Né il y a de cela 51 ans, à Rabat, où son père, Xavier, était directeur commercial de société à la fin du protectorat, Dominique de Villepin grandit à Caracas, au Venezuela.

Bombardé Premier ministre, il est accusé par ses contempteurs, entre autres, de n’avoir pas de légitimité, pour n’être jamais passé à travers les mailles des élections. Mais quoi qu’il en soit, il ne laisse personne indifférent. Il est grand (1,90m), longiligne, a le sourire large, les cheveux légèrement gris, le geste précis, avec une réelle élégance dans la tenue. C’est certainement celui que bien des dames désigneraient par "beau mec".

Mais à dire vrai, cela serait peu de choses si Dominique de Villepin ne possédait pas le verbe. Il nous a été donné de le voir à l’œuvre à Ouagadougou aux heures chaudes de la crise ivoirienne. Il parle bien. Mieux, diront ses inconditionnels, qu’il parle ou qu’il écrive, Dominique de Villepin est d’abord un homme du mot. Au fond, estime Michel Schifres, avec de Villepin, l’analyse devient geste, le geste fresque et la fresque épopée.

Pour ceux qui le suivent depuis, de Villepin ne parle pas, il galope, il avance, il égrène des idées et il réfléchit si vite qu’il ne prend pas la peine de vérifier si son interlocuteur le suit. Tout en lui est rapide, cohérent ; ce qui a séduit Jacques Chirac, lorsqu’ils se sont rencontrés, il y a de cela un quart de siècle. Ayant fait de brillantes études, de Villepin est un homme de dossiers.

De son cursus, on retient qu’il a fait le secondaire d’abord à Toulouse, puis au Lycée français de New-York. Nanterre l’accueillit pour les études supérieures en lettres, et Paris pour le droit. Enfin, ce fut sciences-Po et bien sûr l’ENA, où il fit la connaissance de personnalités du landerneau politique français, telles François Hollande, Michel Sapin et Segolène Royal. Ayant adhéré au RPR en 1977, de Villepin choisit, à sa sortie de l’ENA, de travailler au Quai d’Orsay.

Nommé à Washington en 1984, puis à New Delhi à l’ambassade, l’homme occupera, quelques années plus tard, à 42 ans, le stratégique poste de secrétaire général de l’Elysée, sous Chirac bien sûr, et ce, pendant sept ans. Ce géant, pour qui parler rime avec poésie, aime bien l’Afrique. A ce que l’on dit, il est de ceux qui ont supervisé l’envoi à Kigali des compagnies de parachutistes dont la mission était d’aider Habyarimana à repousser les rebelles tutsis de Paul Kagamé.

On le retrouvera peu après au chevet du grabataire Mobutu Sessé Seko à Lausanne en Suisse, ainsi qu’ à Brazzaville aux côtés de Pascal Lissouba. Considéré comme proche du président gabonais Omar Bongo, Dominique de Villepin semble avoir un réel intérêt pour l’Afrique. C’est certainement pour tout cela qu’il s’était personnellement saisi du dossier de la défunte Air Afrique, afin qu’elle ne meure pas.

Alors est-ce l’espoir d’un renouveau pour l’Afrique, maintenant que de Villepin a entre ses mains les clés de l’Exécutif français ? Attendons de le voir à l’œuvre.

Boureima Diallo
L’Observateur Paalga

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