C’est dans un esprit de partage et de communion que le diplomate algérien a célébré les 62 ans de la révolution de son pays. Au nombre des invités, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry, le Chef de file de l’opposition politique Zephirin Diabré, Sa majesté le Larlé Naaba Tigré. Et bien d’autres convives non moins importants.

Dans son adresse aux invités, le diplomate a abordé plusieurs points. Au nombre desquels, le rôle que joue l’Algérie en Afrique, ainsi que le niveau de coopération qu’elle a avec le Burkina Faso. Faisant un bref rappel historique, l’Ambassadeur Mohamed Ainseur, confie que « cette guerre de libération a permis au peuple Algérien de jouir de la plénitude de ses droits, et recouvrer sa liberté et son indépendance ». Il cite à cet effet, Abdel Aziz Bouteflika, Président de son pays, qui dans un message à la nation, à l’occasion de cette fête, s’est exprimé en ces termes : « Le sol de l’Algérie aura été irrigué du sang de 1,5 millions de martyrs soit plus de 1/6e de sa population… Nous avons le devoir de perpétuer le souvenir de la révolution de novembre (1er novembre 1954), dans la mémoire collective nationale. L’objectif n’est pas de critiquer la reine mais, pour que nul n’oublie le prix payé par le peuple Algérien afin de vivre libre et indépendant ».

« Une solidarité active et une communauté de destin »

Cette occasion était bonne pour lui, de saluer la mémoire des martyrs de la guerre de libération d’Algérie, de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la tentative de coup d’Etat au Burkina. Une minute de silence a donc été observée, à la demande du diplomate, pour « tous ces martyrs tombés sur le champ d’honneur ».

Depuis l’indépendance, poursuit-t-il, son pays a dû faire face à d’énormes défis. Mais grâce aux différentes réformes, l’Algérie rayonne à ce jour. Cette guerre de libération a été « une source d’inspiration pour les autres peuples sous domination coloniale, notamment en Afrique qui a contribué à accélérer leur indépendance », laisse-t-il entendre.

Plus loin, l’Ambassadeur d’Algérie au Burkina, confie que la solidarité africaine a toujours nourri l’action de l’Algérie. En témoigne son engagement dans la lutte contre le terrorisme. Ainsi que l’appropriation par les africains des problèmes africains et la réalisation des objectifs de l’Union Africaine. « C’est fort de ce principe que notre pays a mené une médiation au Mali, couronnée par la signature d’un accord de paix et de réconciliation entre frères maliens », ajoute-t-il. Et, se réjouit de « l’évolution positive constatée ces derniers jours dans la mise en œuvre de cet accord ». Une médiation en Lybie est actuellement faite par l’Algérie en collaboration avec les Nations Unies.

Au plan de la coopération bilatérale, assure-t-il, l’Algérie et le Burkina entretiennent des relations « d’amitié traditionnelle, une solidarité active et une communauté de destin ». Il rappelle que l’Algérie a apporté son soutien au sein de l’Union Africaine au peuple burkinabè lors de son insurrection populaire d’octobre 2014 et a participé activement au groupe international de soutien à la transition. Pour l’Ambassadeur, le Burkina est sur la bonne voie, avec la consolidation de la démocratie grâce à l’organisation en 2015 des élections présidentielle et législatives. Ce qui a valu l’élection de Roch Kaboré comme Président du Faso.

Une forte coopération socio – économique

Son pays, l’Algérie et le Burkina sont confrontés aux défis causés par le terrorisme et ses fléaux connexes (trafic de drogue entre autres). Il réitère la solidarité et le soutien de son peuple à celui burkinabè, endeuillé à plusieurs reprises cette année par les attaques terroristes. Et félicite le gouvernement burkinabè ainsi que les forces de défense et de sécurité (FDS), qui ne ménagent aucun effort pour assurer la sécurité. Le diplomate algérien confie que son pays « a souffert et lutté seul pendant une décennie contre le terrorisme ». L’Algérie conjugue ses efforts à ceux de la communauté internationale et à ses voisins pour lutter contre ce mal. Et compte partager cette expérience avec les autres pays dont le Burkina Faso.

Cette coopération entre les deux pays qui est régie par une commission mixte, selon le diplomate, renferme plusieurs opportunités dans différents domaines. Ce sont entre autres, la lutte contre le terrorisme, la réconciliation nationale, l’énergie, la santé, la formation et l’agriculture. Et, dans le cadre du renforcement des relations économiques, une importante délégation d’hommes d’affaires burkinabè prendra part du 3 au 5 décembre 2016, à Alger, au Forum africain d’investissement et d’affaires. Plus de 2000 participants sont attendus à ce rendez-vous économique continental.

En rappel, la guerre de libération nationale ou Révolution algérienne, a été un conflit armé qui s’est déroulé, de novembre 1954 à mars 1962. Elle a opposé les nationalistes algériens regroupés sous le Front de libération nationale (FLN), à la métropole qui était la France (l’Algérie ayant été colonisée de 1848 jusqu’à cette date par la France).

Marcus Kouaman
Lefaso.net