Les activités entrant dans le cadre du présent forum ont débuté en réalité les 15 et 16 octobre derniers. En effet, un village de la sécurité routière (innovation du FASer 2016) a été organisé au centre-ville de Ouagadougou et destiné au grand public. Il s’agissait d’un espace de rencontre, d’exposition, de découverte et de sensibilisation, mis à la disposition de nombreux acteurs de la sécurité routière. Le grand public a alors pu découvrir une caravane, des stands, et assister à un concert intitulé : « les accidents : y-en a marre ».

Le thème de la présente édition est : « Quelle stratégie globale et quels financements pour la sécurité routière en Afrique ? Echanges d’expériences internationales ». Et pour ces échanges sous forme de panels en sessions plénières et de tables rondes, ce sont des experts venus de 13 pays d’Afrique et d’ailleurs (Belgique, Canada, France, Suisse) qui sont chargés de conduire les travaux.

La cérémonie d’ouverture du forum, placée sous le patronage du chef de l’Etat, Roch Kaboré, a connu la présence du ministre d’Etat, Simon Compaoré en charge de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure. Elle a été présidée par le ministre burkinabè des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Souleymane Soulama.

Dans son intervention, il a salué la pertinence du thème qui dira-t-il, « ne fait plus l’objet de débat ». Il s’est dit particulièrement ému d’être avec « des experts venus des différents pays voisins, du Canada et de l’Europe pour ensemble partager les expériences et bonnes pratiques en matière de promotion de la sécurité routière en Afrique ».

Il a également rappelé les premières causes des accidents de la circulation qui sont liées « aux comportements inadaptés des usagers de la route, qu’il s’agisse de la vitesse excessive, de la conduite en état d’imprégnation alcoolique ou sous l’emprise de produits stupéfiants, du défaut de maîtrise, de la distraction générée par l’usage des téléphones portables en conduisant, de la somnolence, ces facteurs bien entendu pouvant se cumuler. S’il y a relâchement des comportements, il nous faut réfléchir et agir sur leurs causes structurelles, et pas seulement conjoncturelles » a fait savoir le ministre.

Il a fait cas aussi des progrès enregistrés par le Burkina Faso dans le domaine de la lutte contre l’insécurité même si beaucoup reste à faire. Le ministre a dit toute l’attention que le gouvernement accordera aux conclusions des travaux.

Objectif et résultats escomptés

Le président du comité d’organisation du forum également président de Initiatives Conseil International-Santé (ICI qui est un bureau d’étude spécialisé en santé publique basé à Ouagadougou), Jean Baptiste Guiard- Schmid a mentionné l’objectif recherché à travers l’organisation du présent forum et les résultats attendus.
De l’objectif, il dira qu’il s’agit de « promouvoir la sécurité routière sur tous les fronts et de constituer un événement déclencheur d’interventions à haut impact…Il s’agit d’intégrer la sécurité routière dans tous les programmes de développement, en mobilisant plus massivement nos Etats, les communautés, mais aussi les partenaires au développement et nos institutions d’intégration régionale ».

Des résultats attendus, on retiendra qu’ il s’agit de : encourager la mise en place d’observatoires de la sécurité routière dans la région d’Afrique de l’Ouest et Centrale, afin de disposer de données harmonisées et de qualité en matière de santé publique et d’impact économique ; affiner une stratégie d’intervention régionale et mobiliser des financements pérennes ; partager les expériences et les bonnes pratiques en matière de sécurité routière entre les pays d’Afrique francophones et les pays d’Afrique anglophones.

Autres intervenants à cette cérémonie d’ouverture, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Jeanne Diarra Nama ; le représentant du président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), Emmanuel Yoro et l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), Jean Todt en charge des questions de sécurité routière.

Ils ont tous dit l’intérêt que leurs organisations respectives portent aux questions de sécurité routière et partant au forum pour la sécurité routière en Afrique, et réitéré leurs soutiens aux actions qui tendent à minimiser les accidents de la route.

Car il est ressorti que les accidents de la circulation constituent la 1ère cause de mortalité dans la tranche d’âge des 15-29 ans dans le monde, loin devant le VIH, la tuberculose ou le paludisme. En Afrique, on enregistre la plus forte incidence de décès liés aux accidents de la route (trois fois plus qu’en Europe) tandis qu’en Afrique de l’Ouest, on a près de deux fois plus de risque de mourir dans un accident de la route que dans le reste du monde. Au Burkina Faso, en moyenne 13 personnes perdent la vie chaque jour sur les routes avec des centaines d’autres qui sont blessées.

En rappel, la première édition du FASeR a eu lieu en mai 2015 et avait réuni 150 participants de pays de l’Afrique de l’Ouest. A l’issue de cette édition, une déclaration dite de Ouagadougou sur la sécurité routière avait été largement diffusée dans la région.