introduits dans le jour de la vie, dans le cycle des évidences, de sorte qu’il est souvent difficile d’en cerner la dimension réelle en dehors du cercle domestique ou de la réalité nationale dans lesquels il est appelé à évoluer.

Mais lorsqu’on essaie d’appréhender cette langue en se mettant dans la peau de centaines de millions de personnes venues à elle comme si elles allaient à une initiation avec leur quête de connaissance, leur désir de fraterniser et leur désir d’ouverture, on l’évalue autrement en lui reconnaissant un vrai destin.

Je suis venue ainsi à la francophonie et par elle, je me suis sentie en communion de savoir, de sensibilité et d’engagement conscient ou inconscient avec d’autres frères, d’autres communautés, d’autres continents.

Je suis bien placée pour témoigner du rôle joué par la Belgique dans le renforcement de la francophonie, s’étant forgé une ambition de rassembleur en se situant résolument au delta des peuples, en favorisant le pluralisme des idées et des valeurs. Cet effort est perceptible au dynamisme nouveau entretenu par cette richesse de la diversité, par une tradition de relations privilégiées avec le continent africain. C’est par sa réceptivité qu’elle comptera comme un des bastions bâtisseurs de la société de demain.

La francophonie nous invite au rendez-vous du donner et du recevoir. Au delà de la langue, elle est un creuset, la foi au partage, à la promotion d’éthiques fondées sur la promotion de la liberté, des droits humains...

La langue, tout en consolidant la connaissance et en assurant son transfert aux générations, est aussi diffuseur de cultures. La francophonie en cela nous unit. Elle aurait charrié au cours de son long périple à travers les nations et continents des sédiments divers. Puissent-ils servir. Puissent-ils être fécondants.

Je me sens aujourd’hui « l’un et le multiple » ; je me sens héritière d’une somme de foisonnements, de visions du monde. Je suis un carrefour et je me satisfais du fait que, dans un environnement pluraliste, la Belgique soit restée le reflet des exigences de cette pluralité. Il faut qu’elle reste « poreuse à tous les souffles du monde » et je partage la vision de Manu Dibango pour qui on ne peut pas peindre du noir sur du noir, du blanc sur du blanc, du rouge sur du rouge. C’est en mettant du blanc sur du noir, du rouge sur du blanc, etc. que notre communauté accèdera à sa signification la plus profonde.

Solange PITROIPA
Déléguée F.D.F - MR aux Relations avec les Secteurs Professionnels
Candidate aux élections communales de 2006 à Bruxelles

Site web : www.20six.fr/pitroipa