Le proviseur du lycée professionnel régional du centre (LPRC), Ibrahim Bansé peut pousser un « ouf de soulagement  ». Son établissement vient d’acquérir la matière d’œuvre pour les filières telles que « Construction métallique, Menuiserie bois et Mécanique générale ». Certes tout le précieux sésame n’avait pas été livré à l’heure où nous arrivions sur les lieux, mais Martin Kiénou, représentant du directeur régional de l’éducation, a rassuré que tout rentrera dans l’ordre d’ici la fin de la semaine. Et à deux mois des examens, les responsables de l’établissement sont conscients qu’il faut rattraper le grand retard dans les ateliers, un retard causé surtout par la lenteur des procédures de marchés publics.

En dépit de cette acquisition, les élèves ont maintenu leur mouvement en descendant dans les rues de la capitale. Pour Sankara Dramane, le coordonnateur de l’association des élèves du secondaire de Ouagadougou (AESO), cette manière de lutter est une façon pour les manifestants d’évacuer toutes les souffrances accumulées durant toutes ces années. Il estime que la plateforme revendicative ne se limite pas à la question de la matière d’œuvre et que le ministère de tutelle devra se prononcer également sur la question de la construction des laboratoires, de la rénovation des bibliothèques, de la prise en compte du diplôme de l’enseignement technique dans les concours de la fonction publique, de la suite des filières au niveau du supérieur et de l’instauration d’une session de rattrapage pour les élèves.

« Il est vrai que nous avons des préoccupations mais il faut que nous regardons la question des examens qui avancent à grand pas », a dit Dramane Sankara. Pour ce faire, il est prévu dans la soirée une rencontre entre les sections de l’AESO afin de dresser le bilan de la lutte et dégager les perspectives. A quand la fin des manifestations ? Difficile de répondre selon Dramane Sankara.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net