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10e anniversaire du réseau PlumpyField : InnoFaso s’interroge sur les pépinières d’entreprises et le financement des startups

Publié le jeudi 11 juin 2015 à 22h24min

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10e anniversaire du réseau PlumpyField : InnoFaso s’interroge sur les pépinières d’entreprises et le financement des startups

Voilà déjà 10 ans que la lutte contre la malnutrition est son cheval de bataille. Au Burkina Faso, cette décennie d’existence du réseau PlumpyField a été célébrée par l’entreprise InnoFaso ce jeudi 11 juin 2015 à Ouagadougou. Une célébration marquée par une communication, une table-ronde et surtout par la remise des prix du concours PlumpyField.

Fléau notoire dans les pays du Sud, la malnutrition sévit au Burkina Faso et est la cause de la mort 45% des enfants de moins de cinq ans. En dépit des stratégies mises en œuvre par le gouvernement et les Organisations non gouvernementales pour faire face à ce problème de santé publique, la situation demeure inquiétante. Aujourd’hui le secteur privé est aussi engagé dans la lutte contre la malnutrition et l’entreprise InnoFaso, membre du réseau d’entrepreneurs indépendants PlumpyField depuis 2011, est un exemple en la matière. Elle a célébré les 10 ans d’existence dudit réseau le 11 juin dans l’enceinte de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE). Loin d’une quelconque manifestation festive, cette célébration était un temps de réflexion sur le thème « Les pépinières d’entreprise et le financement des startups », précédé de la remise de prix aux trois finalistes qui ont chacun présenté un projet « innovant » sur l’utilisation des coques d’arachides.

De l’innovation en attendant le concret

Des projets ambitieux initiés par des jeunes ingénieurs, il n’en manque pas. Encore, faut-il qu’ils bénéficient d’un accompagnement financier. Et Marie Danièle Sebgo, grande lauréate du concours PlumpyField avec son « Compost’Ador » espère un jour voir son projet se concrétiser. Destiné à l’agriculture, le compost « sain » présenté par la lauréate, est fait à base de coques d’arachides et se compose de fumure, de phosphate et d’eau. Son processus de fabrication est de cinq mois et le projet, à en croire son concepteur, permettra de créer des emplois, d’améliorer l’état des sols, et d’impacter positivement sur l’industrie agro-alimentaire.
Quant au deuxième projet primé, il appartient au binôme Franck Tapsoba et Franck Kaboré. Il s’agit là de la « transformation des coques d’arachides en aliment de bétail » qui est, selon les concepteurs, « facile à réaliser et ne nécessite pas beaucoup de moyens ». En effet, avec 30 000 F CFA investis dans une tonne de coques d’arachides pour un traitement à l’urée, l’entrepreneur engrange un bénéfice de 70 000 F.
Enfin, le projet qui a obtenu le 3e prix, c’est celui de l’étudiante Jeannine Nacanabo, étudiante en Master 1 option « Eau et assainissement ». Dénommé « Roumssi », le produit est un tourteau « inédit » mélasse à base de coques d’arachides destiné également à l’alimentation du bétail.

Startup face au financement

Est considérée comme startup toute entreprise en construction et qui n’est pas encore sur le marché commercial mais qui est en train de tester une idée ou de développer un produit. InnoFaso est la première entreprise à intégrer le technopôle du 2iE. Son directeur général Omar Coulibaly est bien conscient que le système d’incubateur est à un stade embryonnaire dans les universités en dépit des nombreux projets nourris par les étudiants. C’est ce qui explique l’organisation d’une table ronde autour du thème « Les pépinières d’entreprise et le financement des startups ». Animé par des experts dont Michel Lescanne, Président du Groupe Nutriset, cette rencontre d’échanges permettra de cerner les contours de « la mise en place, de la gestion et de la portée d’une pépinière entreprise au sein d’une université mais aussi d’aborder les contraintes et mécanismes de financement possible », selon M. Coulibaly.
De la communication de M. Denis Granier de l’Unicef-Burkina sur le thème « Lutter contre la malnutrition au Burkina Faso : quelles actions pour un meilleur résultat ? », l’on retiendra qu’ « une réponse multisectorielle incluant entre autres « l’agriculture, la nutrition, la protection sociale, l’Eau, l’hygiène et l’assainissement » est nécessaire pour faire face aux défis des différentes formes de malnutrition.

PlumpyField, une vision commune

Fort de ses neuf membres basés sur les quatre continents que sont l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Europe, le réseau de producteurs PlumpyField a été créé en 2005 par Nutriset. Et selon Faustine Lescanne plus de trois millions d’enfants ont été sauvés grâce aux produits « Plumpy » et « Enov » qui traitent et préviennent la malnutrition. La vision partagée de tous les membres du réseau c’est bien celle de « développer l’autonomie nutritionnelle pour tous ».

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net

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