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Marche de la Transition : WANEP-Burkina présente un rapport trimestriel « alarmant »

Publié le mercredi 1er avril 2015 à 20h41min

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Marche de la Transition : WANEP-Burkina présente un rapport trimestriel « alarmant »

La présidentielle, les législatives et les municipales avancent à grands pas et nous devons tous y aller en ayant à l’esprit l’intérêt supérieur de la Nation. C’est du reste, ce que l’on retient du rapport trimestriel (décembre 2014-février 2015) du monitoring pour les élections apaisées en 2015. Ces premiers résultats présentés à la presse le 30 mars, sont l’œuvre du Réseau national d’éducation de la paix (WANEP-Burkina).

Depuis la mise en route de la Transition burkinabè, moult faits – non moins importants - ont émaillé l’actualité socio-politique. Face à certains dérapages constatés çà et là, prémices d’instabilité, WANEP-Burkina ne veut rester inerte. C’est la raison pour laquelle le réseau s’est senti interpellé à plus d’un titre afin d’être un « canal de prévention de violence » mais aussi « une porte de sortie des situations de crise ».
D’où la volonté affichée de produire périodiquement des rapports pour des élections apaisées. Des rapports dont le premier a été présenté à la presse dans la soirée du 30 mars par Arouna Savadogo, président du conseil d’administration ; Alice Kambiré, Coordonnatrice de la Zone 2 regroupant le Burkina Faso, le Côte-d’Ivoire, le Mali, le Niger ; et le Gestionnaire national du système d’alerte précoce.

Les faits constatés

« Les élections de 2015 peuvent et doivent être paisibles, elles ne doivent pas porter des germes de violence, mais il faut que chacun y mette du sien », déclare Arouna Savadogo. Sur la période allant de décembre 2014 à janvier 2015, le réseau national d’éducation de la paix dit avoir observé des faits classés en 21 indicateurs de suivi de la violence électorale ; des indicateurs regroupés dans trois catégories. Ces indicateurs, rappelons-le, avaient été validés et développés à l’issue d’un atelier organisé le 12 décembre 2014 avec une palette d’acteurs incontournables du processus de réconciliation. Le réseau a donc passé au crible tous les sujets socio-politiques en lien avec les élections d’octobre 2015.
D’abord, la première catégorie « violences physiques et destruction de biens » qui regroupe huit indicateurs, le réseau a noté deux indicateurs qui ont révélé des faits. Il s’agit de la tentative d’incendie du siège de l’UNIR/PS dans la nuit du 12 au 13 février et la marche des jeunes du quartier Zogona qui exigeaient le départ d’Assimi Kouanda de la mosquée Bogodogo où il s’était réfugié.
Ensuite, WANEP recense deux autres faits dans la catégorie « violences verbales ou morales ». Il est question des propos sur fond de considérations ethniques à l’encontre de Zéphirin Diabré, président de l’UPC que la section Houet du parti avait vigoureusement dénoncés. Il y a aussi, note Alice Kambiré, la demande faite par Ablassé Ouédraogo, d’interdire la candidature aux élections des dignitaires de l’ex-régime. Et le dernier fait de cette catégorie est l’annonce faite par le premier ministre Zida de geler les avoirs des barons du pouvoir déchu.
En outre, dans la catégorie « autres irrégularités au code de bonne conduite des partis politiques », les faits les plus marquants sont la suspension des activités du CDP, de l’ADF-RDA et de la FEDAP-BC le 15 décembre ; mais aussi la déclaration du CAMJBCI (Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè en Côte-d’Ivoire) qui exigeait que les autorités de la Transition prennent en compte la diaspora pour les élections à venir.
Enfin, les conférenciers notent que rien n’a été signalé dans les quatre indicateurs de la dernière catégorie dénommée « comportements non conformes aux règles et principes républicains des agents publics ».

Il faut agir sinon…

Au regard des faits constatés, le Réseau tire donc sur la sonnette d’alarme en craignant les risques qu’encourent notre pays si les propos sur fond de considérations ethniques, les accusations, les provocations (les personnes qui œuvrent au retour triomphal de Blaise Compaoré) ne prennent pas fin. Aussi, il faudra expliciter le statut du Régiment de sécurité présidentielle qui constitue une menace pour la bonne marche de la Transition. Et dans les recommandations qu’elle a formulées à l’endroit de tous les acteurs, Alice Kambiré, appelle le gouvernement à renforcer la sécurité des personnes surtout des acteurs politiques ; les leaders coutumiers et religieux à prôner la recherche de la paix ; le Conseil supérieur de la communication à sanctionner les médias qui entretiendraient ‘’l’ethnicisme’’ ; les partis politiques à bannir les propos haineux ; la CENI à être rigoureux dans le processus d’enrôlement ; les jeunes et les femmes à cultiver le patriotisme et à s’inscrire massivement sur les listes électorales ; et enfin les OSC à rechercher l’intérêt supérieur de la Nation et non l’intérêt personnel.
En rappel, WANEP-Burkina Faso a été créé en 2003 et regroupe une quinzaine d’associations qui œuvrent l’édification et la promotion de la paix.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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